La recette pour marquer un but à l’ex-gardien des Grenat? Le gêner devant sa cage. Aux Genevois de le faire plier ce soir à Zoug

Comment s’y prendre pour gravir l’Everest? Pour de nombreux attaquants en Suisse, Tobias Stephan reste à chaque sortie une montagne à franchir. S’il n’est plus dans la peau d’un rapace, dans sa cage l’ex-Aigle royal des Vernets reste toujours aussi impressionnant, sur son petit nuage avec plus de 93% d’arrêts.

S’il sera moins ému qu’il y a deux mois aux Vernets, lorsque «E.T.» avait retrouvé sa maison, à la Bosshard Arena, cela devrait être aussi un match spécial pour lui. On ne balaie pas une histoire d’amour de cinq ans d’un coup de crosse.

Picard n’a pas oublié

«Mais je ne pense pas que cette fois-ci il va me faire le même cadeau qu’au match aller», sourit Alexandre Picard, qui l’avait alors remercié de manière ironique sur la glace pour son offrande. Le bougre!

Alors que les retrouvailles ont lieu ce soir à Zoug, les joueurs de Chris McSorley se sont préparés hier matin à tromper sa vigilance. Mais c’est quoi la recette pour que Tobi tire sa révérence? «Facile. s’exclame Goran Bezina, on le connaît tous par cœur. Moi, je lui en mettais chaque fois cinq à l’entraînement!» Le capitaine des Grenat plaisante bien sûr…

«Le secret pour lui marquer un but? Je l’ignore, malheureusement, sourit Sébastien Beaulieu, son ancien entraîneur, qui le connaît pourtant mieux que quiconque. Des gars de ce niveau-là n’ont aucune faiblesse évidente. En plus, il est actuellement en pleine fine. Je ne serais d’ailleurs pas étonné qu’il réussisse un gros match ce mardi. La seule solution est de le gêner, de lui mettre beaucoup de pression…» Et là, Tobi peut craquer…

Les cinq trous de Simek

Juraj Simek, qui avait été le premier à le tromper lors de la partie remportée en septembre 4-3 par les Servettiens, est prêt à répéter l’opération. «Sur chaque gardien, il y a cinq trous: deux en haut, deux en bas et un entre les jambières. Mais si mes souvenirs sont bons, il me semble qu’il est moins performant si on le vise à mi-hauteur. Si je marque, je pourrai lui envoyer un message après la partie…» Un message? Arnaud Jacquemet lui en adresse un avant de se rendre à Zoug. «S’il pouvait laisser ses jambières écartées, que je puisse lui placer un petit shoot entre les jambes, ce serait sympa.» Le Valaisan est conscient comme tous ses coéquipiers qu’il faudra mettre du trafic devant lui. «On le connaît. Si on se met droit devant lui, il s’énerve assez rapidement. On va se glisser dans ses pattes pour prendre des rebonds et tirer comme des fous…»

Daniel Vukovic, son ami, est du même avis: «S’il voit le puck, on peut oublier. Le but est donc de tirer, oui, tirer, tirer et tirer, ça peut finir par entrer!» Il est permis de rêver. Et qui sait, sur un malentendu, il peut y avoir une ouverture. Aux Servettiens de conclure.

Huber: un bon No 2

Il s’appelle Kevin Huber et il a débarqué hier matin aux Vernets. Ce gardien de 21 ans a été engagé jusqu’à la fin de l’année pour soulager les deux portiers servettiens. «Comme Robert Mayer (cheville) et Christophe Bays (hanche) ne sont pas trop en santé actuellement, ils pourront donc être ménagés à l’entraînement», explique leur entraîneur Sébastien Beaulieu. «C’est un bon No 2», enchaîne Chris McSorley. Après avoir effectué une pige à Rapperswil, celui qui avait disputé cinq parties avec les Dragons la saison passée était libre sur le marché. «Dans la mesure où on ne pouvait plus trop utiliser nos juniors avec les pros, c’était une bonne solution le temps que nos deux gars reviennent en forme», renchérit Beaulieu. S’il devait arriver un pépin à Bays, ce «back-up», qui a une bonne prestance (181 cm, 81 kg), pourrait être lancé dans le bain. «Or, précise le coach des goalies, on a vu l’an dernier à Fribourg qu’il n’était pas encore capable de jouer un match en LNA, mais il peut terminer une partie…» Comme Federico Tamo!

Ce jeune cerbère, qui a des origines tchèques comme Mayer, a livré son premier entraînement hier. «J’ai bien été accueilli, lâche l’ancien junior de Zoug. Alors que je discutais pour une prolongation de contrat avec Rapperswil, Chris McSorley a su me convaincre pour que je vienne à Genève. J’espère que j’aurai ma chance, mais mon but est surtout d’aider l’équipe à gagner…»

Power-play

L’affiche Genève-Servette se rend ce soir à Zoug. Le coup d’envoi est prévu à 19 h 45 (Teleclub). La partie sera dirigée par MM. Popovic et Stricker.

L’effectif Alors que Matthew Lombardi n’est toujours pas d’attaque, Chris McSorley décidera ce matin qui d’Alexandre Picard ou de Paul Ranger sera surnuméraire. Tout dépendra de l’avant-bras de Juraj Simek, touché à Rapperswil.

Le chiffre A Zoug, Goran Bezina va disputer son 700e match en LNA, son 561e avec le tricot des Grenat.

Top scorer Avec désormais 19 points (11 buts et 8 assists), Kevin Romy a ravi une nouvelle fois le casque jaune à Daniel Rubin (18 points/6 et 12). En LNA, c’est le Suédois de Lugano, Fredrik Pettersson (33 points, 19 et 14) qui domine le classement des compteurs.

Chris McSorley «Mon équipe a été récompensée de ses efforts et on doit garder ce cap. Face à ce Zoug de qualité, ce sera un bon moyen d’évaluer nos progrès effectués.» Et Cody Almond à Genève? «C’est encore un rêve», sourit le boss.