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Rédaction, ven 03/10/2014 - 12:00

Suite à la suspension de Romain Loeffel, 1905.ch est allé recueillir les plaidoyers des principaux protagonistes de cette affaire.

 

Après son transfert rocambolesque, voici que Loeffel se trouve au coeur d'un nouveau scandale. Afin de faire la lumière sur cet événement, 4 de vos reporters préférés se sont démenés pour aller à la rencontre de toutes les personnes concernées par cette affaire.

 

Le première personne chez qui nous nous sommes rendus est évidemment Brent Reiber, de qui tout est parti.

 

Brent Reiber : "Je n’avais jamais vu ça auparavant"

 

Je n’avais jamais vu ça auparavant, jamais ! Une telle agression, un acte clairement prémédité, une tentative de meurtre et je pèse que légèrement mes mots! Mon collègue Roger Bürgi s’en est sorti de justesse, un miraculé. Ce genre de geste devrait être banni des patinoires et même de la vie! Si cette scène s’était passée dans la rue, je pense sincèrement que Romain serait en train de dormir en prison à l'heure où je vous parle. Et quand on pense que sa sanction est comparée à celle de ce pauvre Björn qui n’a presque rien fait. Franchement, regardez son action, Kobach jette sa tête sur son épaule. Saviez-vous que Reto lui a donné 3 matches uniquement pour s’éviter des problèmes et satisfaire l’opinion publique ? Tout le monde réalise bien qu’il ne méritait aucune sanction…

 

Pour revenir à l’affaire Loeffel, oui c’est moi qui ai envoyé les images à Steiny. Et je l’ai fait car Roger Bürgi n’osait pas. Ce cher juge de ligne a subi des grosses pressions de la part de McSorley. OUI ! Je vous le dis ! Chris le menaçait de brûler sa maison, manger ses enfants, tatouer « je suis de gauche » sur son torse et même pire encore si l’affaire devait sortir de Malley. Durant la partie, Louis Matte lui faisait des signes en passant son pouce au travers de la gorge, comme pour l’égorger. C’est pour ça qu’il n’y avait rien sur le rapport officiel. Quand on a fait notre apér… hum cours d’arbitre, c’est un RoRo totalement détruit psychiquement que j’ai accueilli. Il a quand même fini par me raconter cette histoire et nous avons visionné les vidéos. Avec mes confrères Danny et Didier, il nous a paru évident que cet acte devait être révélé au grand public. Et c’est ainsi que j’ai mis Steinmann au courant.

 

Quand j’étais arbitre, les joueurs du GSHC pratiquait déjà ce genre de méthode. Vous vous rappelez quand Kolnik avait tenté de couper la main d’Eichmann, ou même quand Salmelainen a failli décapiter Froidvaux. Respectivement sept et quatre matches pour ces actes, Steiny était déjà trop gentil à cette époque. Suite à ces faits, car oui je répète que ce sont des faits, je propose l’exclusion à vie de l’équipe de hockey du Genf-Servette Hockey Club. En tout cas, Danny, Didier et moi-même votons d’ores et déjà pour cette motion.

 

 

Suite à cette dénonciation, c'est Reto Steinmann qui a prononcé la sentance. Voici ses considérants.

 

Reto Steinmann : "1+1+2+1+1+1, ça fait 7"

 

Avec mes amis de la Ligue, nous aimons passer beaucoup de temps autour de jeux de société. Et lorsque que mon ami Brent m’a envoyé les images de l’agression de Loeffel sur un représentant du corps arbitral, nous étions entrain de faire une partie de Rami. Une chose m’a immédiatement choqué en découvrant les images : Loeffel porte le numéro 58 alors que tout le monde sait parfaitement qu’au Rami, il faut 51 points pour pouvoir sortir. Ca lui vaut le premier match de suspension.

 

Autre élément à charge : Romain Loeffel a clairement cherché à percer le barrage dressé par M. Bürgi. Honnêtement, il se prend pour qui ? Avez-vous déjà essayé de franchir un barrage dressé devant vous lorsque vous jouez à « Hâte-toi lentement » ? Non ? Alors ! Hop, un deuxième match.

 

Ensuite, M. Loeffel a ignoré une des règles les plus élémentaires du Monopoly : lorsqu’on commet une infraction, on se rend directement en prison, sans passer par le start. En refusant d’aller s’asseoir sur le banc d’infamie et en continuant à jouer, il a clairement pris le risque de la suspension. Cet acte odieux vient alourdir sa peine de 2 matches.

 

Mercredi matin, en atterrissant sur la case 32 du jeu de l(ausann)oie, je me suis retrouvé à glisser sur le toboggan pour finir dans la flaque d’huile qui m’a elle fait glisser sur l’escalator inversé et après un tour sur la case 17, Chuck Norris m’a renvoyé sur la case 1. 1, comme un match de plus pour la peine.
Comme si tout cela ne suffisait pas, Romain Loeffel a aussi sciemment omis une règle fondamentale, à savoir de crier « UNO » à chaque fin de tiers pour informer mes collègues qu’il ne reste plus qu’une minute à jouer. En cherchant volontairement à leur faire perdre toute notion du temps, M. Loeffel s’est logiquement vu sanctionné d’un match supplémentaire.

 

Enfin, 1 dernier petit match pour la route car il faut bien avouer que cette charge était nulle, franchement nulle.

 

Après avoir tenu une séance de 3h avec mes collègues pour additionner toutes ses sanctions, nous en sommes arrivés à la conclusion que 1+1+2+1+1+1, ça faisait 7. D’où la sanction prononcée. Celle-ci est évidemment ferme et incontestable, même si M. McSorley s’adjoint les services de Christian Constantin pour la contester devant le TAS.

 

 

Cette décision a bien sûr fait hurler Chris McSorley, qui en explique les raisons ci-dessous

 

Chris McSorley : "J'exige également que mon équipe se voie attribuer 6 points supplémentaires"

 

Tout ceci est un dramatique* malentendu. Lors de la mise en jeu, une mouche mangeuse de chair s'est posée sur la joue du juge de ligne. Il s'agit d'un terrible* insecte qui peut dévorer un buffle en quelques* secondes et qui se développe parfois dans le Vacherin Mont-d'Or quand il est mis en contact avec un saucisson vaudois. Si on regarde la vidéo, on voit que Romain Loeffel, alors à la lutte avec un attaquant adverse*, arrive à proximité. Lorsqu'il découvre le drame qui se prépare, cet homme bon, dont le hobby est de sauver de jeunes* enfants de la noyade et qui mène des négociations secrètes* au Proche-Orient sur son temps libre, est horrifié. Son premier* réflexe est alors d'écraser l'insecte tueur* avec le premier instrument à sa portée immédiate*. Parce que s'il l'avait fait avec son gant, il se serait fait dévorer la main, vous voyez. Et si on avance la vidéo… voilà… là, on remarque bien que le juge de ligne, qui se rend compte alors de l'effrayante* situation, a un mouvement de recul et tente de chasser de la main le dangereux* volatile, puis de fuir.

 

Mes gars ont été tellement choqués par la situation qu'ils n'ont pas pu exécuter le plan génial* que nous avions établi. Nous avions en effet prévu de laisser un avantage substantiel* de 3-0 à Lausanne pour qu'ils sombrent dans une confiance exagérée*. Nous devions alors en profiter pour entamer une remontée irrésistible*. Nous avions d'ailleurs inscrit le 3-1 au moment des faits. Mais après cet événement terrifiant*, le cœur n'y était plus.

 

C'était à tel point que la simple vue des maillots lausannois quelques jours plus tard a réveillé la mémoire de cet affreux* incident chez mes joueurs. On a clairement* pu remarquer pendant le match qu'ils avaient la tête ailleurs. En particulier, Goran Bezina était pris d'une peur panique* lorsqu'il se trouvait en zone défensive, tant et si bien que j'ai dû l'aligner en attaque alors même que j'avais choisi de laisser Paul* Ranger en tribune.

 

En conséquence, je réclame non seulement l'annulation immédiate* de l'inique* suspension contre Romain Loeffel, mais j'exige également que mon équipe se voie attribuer 6 points supplémentaires* au classement en réparation des dommages subis* pour avoir sauvé la vie d'un arbitre.

 

* Traduction non littérale

 

 

Enfin, Romain Loeffel a lui aussi droit de se défendre et a, pour ce faire, adressé la lettre ci-dessous à M. Steinmann

 

Romain Loeffel : "Je souffre depuis tout petit d’une maladie nommée la colorimétrie asynchrone et bicéphale du bulbe temporaire rachidien."

 

Cher Juge, Votre majesté, Liebe Reto,

 

Tout ceci est un malentendu et je vous prie de bien vouloir revoir votre hâtif jugement en tenant compte de ce qui suit.

 

Lors du match amical face à nos potes de la 2, j’ai tenté de suivre le démarrage fulgurant de mon pote Simon et me suis malencontreusement heurté à ce que j’ai cru être mon autre pote John. Dans la précipitation j’ai tenté de me défaire de ce marquage a l’aide de mes bras, sans succès malheureusement tant M. Bürgi était solide sur ses patins. Les cours de patinage prodigués aux arbitres et juge de ligne de la ligue sont un exemple pour beaucoup d’entre nous, mais je m’égare.

 

Le fait est, votre imminence, que je souffre depuis tout petit d’une maladie nommée la colorimétrie asynchrone et bicéphale du bulbe temporaire rachidien. Maladie qui, certificat médical de M. Denis Vipret à l’appui, ne me permet pas de discerner clairement les couleurs lorsque je me trouve en environnement hostile. J’ai donc simplement confondu le casque noir ainsi que le maillot zébré avec un casque rouge et un maillot rouge.

 

Comme vous le savez, je suis issu d’une famille composée à 75% de sang suisse-allemand comme mon nom le laisse deviner. D’ailleurs je vais tous les mardi soir à l’IFAGE perfectionner mon schwitzerdütsch lors de cours du soir avec Mme Zimmermann. En vue d’un prochain déménagement dont je n’ai pour l’heure pas le droit de parler, je suis d’ailleurs en train de faire construire une maison sur les hauteurs de la Gartenstrasse de la plus belle ville de Suisse, Zug.

 

Conscient de la masse incalculable de travail qui vous incombe quotidiennement, je comprends parfaitement qu’à la hâte et sans connaitre les détails mentionnés ci-dessus (notamment celui de la maison !!) vous m’ayez pris pour un des leurs, un welch quoi. Nul doute que votre jugement sera plus clément lors de la relecture de mon dossier.

 

Mit Freundlichen Grüssen

Herr Loeffel

 

 

Un grand merci à nos reporters pour ce grand travail d'investigation mené dans des délais records. Maintenant, à chacun d'apprécier à sa façon la sanction prononcée par notre cher juge inique.