21 octobre 2016

Après cinq défaites d’affilée, les Aigles attendent Ambri   ce soir. Bien que sous la barre, ils sont tous sereins

 

Il y a peut-être une part de résignation qui flotte un peu dans l’air, dans ce bureau des Vernets, l’antre de Chris McSorley. Il y en avait déjà mardi soir à Langnau, après la cinquième défaite d’affilée qui a plongé les Aigles sous la barre. Les circonstances, les blessés, les absents, le cas Nathan Gerbe (lire ci-contre): tout joue contre ce Genève-Servette exsangue. Et dans l’adversité, c’est un curieux refrain que tous reprennent en chœur.

 

«Quand tout cela sera derrière, quand nous aurons à nouveau une équipe au complet, nous serons très forts, très difficiles à battre. Notre ambition est claire: arriver en finale du championnat. Je ne suis pas inquiet par la situation actuelle.» Méthode Coué ou lucidité sereine après avoir tout pesé? Dans la difficulté, Chris McSorley s’est acheté une sagesse apaisante. Mais ce vendredi soir, avec la venue d’Ambri-Piotta et avant un déplacement à Kloten, il sait bien qu’il faudra mettre fin à cette spirale négative qui s’entortille autour des siens.

 

McSorley et ses ambitions

 

«Je ne suis pas inquiet avec cette neuvième place au classement, assure-t-il. Je sens cette équipe, je vois ce dont elle est capable, je mesure les efforts fournis et l’état d’esprit malgré toutes les difficultés. C’est cette attitude qui fera aussi la différence plus tard, quand nous aurons récupéré tout le monde. Alors oui, il y a Ambri, qu’il faut battre. Hans Kossmann est sous pression, moi aussi. Les entraîneurs sont toujours sous pression. Mais je sais qu’avec trois ou quatre victoires, nous serons rapidement de retour au milieu du classement. Avant de viser une place dans les quatre premiers.»

 

C’est vrai, tout peut aller très vite dans ce championnat, dans un sens comme dans l’autre. Genève-Servette est bien placé pour le savoir. Noah Rod, 20 ans, aussi. Il a rongé son frein durant deux semaines et demie. Une vilaine blessure, «quelque part sur le haut du corps», comme l’on dit dans le milieu. Mais l’attaquant est de retour. Il s’est entraîné et sera sur la glace ce soir contre Ambri.

 

«Je suis de retour, sourit-il. Mais je jouerai sous piqûre.» Une preuve de plus de cet état d’esprit cher à Chris McSorley. La démonstration aussi de cette frustration difficile à juguler quand on ne peut pas aider les siens. «On fait tous des efforts, explique Rod. Et quand on est blessé, c’est pénible de voir son équipe dans la douleur sans pouvoir l’aider. Cette série de défaite fait mal. Tu te réveilles le matin et tu as perdu, une fois de plus. C’est horrible comme scénario. Mais je sais aussi qu’au complet, nous serons très compétitifs. Donc non, comme Chris, je ne suis pas inquiet. Mais il ne faudra pas se rater contre Ambri, hein?»

 

Mayer est OK, Romy aussi

 

Oui, c’est bien ça. Mais ne pas s’inquiéter est une chose. Inscrire cette sérénité dans le concret en brisant cette affreuse série de défaites avec une victoire probante contre Ambri en est une autre. Et ce sera, dans un premier temps, la mission de Genève-Servette ce soir avant un déplacement jamais simple à Kloten.

 

Pour cela, il faudra en faire bien plus qu’à Langnau. Les retours de Rod et de Kevin Romy (devenu une deuxième fois papa mardi, il n’était pas du voyage dans l’Emmental) contribueront à proposer une ligne Rod-Romy-Riat. A noter également le retour dans la cage de Robert Mayer, lui aussi absent mardi pour une légère blessure. Irréprochable, Bays l’avait toutefois parfaitement remplacé. Mais après le match tactique imposé par Heinz Ehlers à Langnau, il faudra cette fois-ci montrer les dents en prenant le jeu à son compte pour étouffer les Léventins.

 

Mardi, les Aigles s’étaient inclinés contre la lanterne rouge d’alors. Ce vendredi soir, c’est désormais Ambri-Piotta qui tient le lampion. A domicile, plus la moindre excuse cette fois.

 

Power-play

 

Le match Genève-Servette - Ambri-Piotta, patinoire des Vernets, coup d’envoi à 19 h 45.

 

Le contexte Les Aigles restent sur une vilaine série de cinq défaites consécutives. Circonstance atténuante, les nombreuses absences. Mais cela suffit: après être tombé sous la barre, Ge/Servette doit renouer avec la victoire ce soir. Ambri ne va guère mieux que les Aigles. Les Tessinois en sont à quatre défaites de suite.

 

L’effectif Genève-Servette pourra compter sur le retour de Noah Rod, ainsi que sur Robert Mayer. Papa mardi pour la deuxième fois (le bonheur se prénomme Sohane), Kevin Romy sera lui aussi sur la glace.

 

Le mot de McSorley «Les difficultés que nous rencontrons aujourd’hui nous rendrons plus forts pour la suite de la saison.»

 

Le mot de Kossmann L’ex-adjoint du boss des Vernets est à la tête d’un Ambri mal en point(s). «La situation est compliquée, reconnaît-il. Parce que nous ne sommes pas capables de marquer les buts dans les moments-clés du match, ces buts qui font la différence. Parfois, on se complique la tâche, on ne tire plus assez. Si je suis menacé? Non, on tire tous à la même corde, malgré la frustration actuelle. Cela ne sera pas simple contre les Aigles. Mais Ambri est presque meilleur à l’extérieur cette saison. On verra…»

 

Nathan Gerbe attend toujours le feu vert…

 

Un sujet semble irriter Chris McSorley bien plus que la situation comptable de son équipe: Nathan Gerbe. L’attaquant de poche (163 cm) est là depuis le début de la semaine, mais il n’a toujours pas le droit de jouer. Ge/Servette attend toujours le feu vert de Berne, autrement dit le permis de travail, pour pouvoir aligner celui qui doit dynamiser les offensives servettiennes.

 

Mais pourquoi diable l’Américain n’a-t-il pas encore reçu le précieux sésame? Il faut y voir les lenteurs de l’administration. Selon nos sources, Genève aurait déjà donné un préavis favorable, mais c’est Berne qui doit avaliser le dossier, comme c’est le cas pour les étrangers extracommunautaires. Le hic? L’administration aurait transmis le cas par voie de poste. Et non pas par courriel ou par fax. Cela ne favorise pas la rapidité…

 

Me Christian Lüscher et son étude suivent le dossier. L’avocat du club n’est pas des plus optimistes quant à une présence sur la glace du joueur, espérée ce vendredi ou même samedi. «Les responsables et mon étude mettons tout en œuvre pour obtenir le permis le plus rapidement possible», explique Me Lüscher. Gerbe a-t-il une chance de se trouver sur la glace ce soir ou demain? «La tâche est très difficile», lâche l’avocat.

 

L’Américain prend donc son mal en patience. «En attendant, je mets les bouchées doubles à l’entraînement, souffle-t-il. Ce n’est pas évident à vivre, parce que j’ai envie de jouer. Mais cela ne m’affecte pas plus que ça, d’autant plus que je ne peux rien y faire. Sauf m’entraîner et me tenir prêt.» Tout le monde croise les doigts en espérant une bonne surprise ce soir.