Les Grenat s’inclinent à domicile face à Lugano après les tirs au but. Les Aigles prennent ce point positivement
De ce week-end de reprise, il ne faudra probablement retenir qu’une seule chose du côté de Ge/Servette: la victoire de vendredi à Kloten après plus de six années de disette. La défaite aux tirs au but samedi soir aux Vernets face à Lugano (3-4 tab) semblait pour le moins anecdotique.
Noah Rod se montrait d’ailleurs particulièrement serein à sa sortie de glace: «Quatre points en deux journées, c’est bien. Ce n’est que le début du championnat, nous allons encore faire pas mal de progrès.» Auteur du dernier tir au but des Aigles, le jeune homme de 18 ans – il les a fêtés au début du mois de juin – n’a pas renouvelé son exploit du 20 mars qui avait vu son essai faire s’envoler les Vernets face à… Lugano. «A la différence que celui de ce samedi soir a beaucoup moins de poids que celui qui nous avait envoyés en demi-finale des play-off.»
Dans les travées de l’antre des Grenat, c’est le même son de cloche qui résonne. «Bien sûr qu’on aurait préféré engranger les six points, mais on aurait signé tout de suite pour ce résultat, lâche Romain Loeffel. Notamment après notre déplacement à Kloten. C’est dommage d’avoir perdu comme cela face à Lugano parce que nous n’avons pas commis d’erreur grossière. Le deuxième tiers nous a coûté la victoire, on a manqué de lucidité. Nous avons perdu le match bien avant la séance de tirs au but.»
A deux pas de là, Chris Rivera tient le même discours. Les violons sont bien accordés.
Deuxième tiers à oublier
Des regrets? Peu, voire pas du tout. Ge/Servette ne pourra que déplorer son passage à vide dans un deuxième tiers insipide où il aura vu les Luganais revenir à sa hauteur (2-2). Même si les Genevois avaient réussi une entame de match parfaite face à des Tessinois ultra-aggressifs – ils ont passé les dix premières minutes de la rencontre à 5 contre 4 – les Aigles se sont vus piégés à leur tour en seconde période en pliant en infériorité numérique devant le duo suédois Pettersson-Klassen. Chris McSorley peut toutefois se consoler avec une nouvelle très bonne prestation des frères Pyatt, avec notamment un doublé de Taylor, l’aîné. A mettre aussi en évidence, malgré ses trois buts encaissés, l’excellente performance du suppléant Christophe Bays. Robert Mayer, blessé, n’a qu’à bien se tenir. Enfin, moins en vue que vendredi sur la glace des Flyers, Matt D’Agostini et Paul Ranger ont tout de même tenu leur rang. Reléguant le chouchou du public, Alexandre Picard, dans les tribunes (lire ci-dessous) , le Québécois jouant pour l’heure un rôle de surnuméraire en LNA.
Simek sombre, Rubin revit
«Donnez-nous encore un bon mois et on sera prêt à battre n’importe quelle équipe.» Loin d’avoir la mine des mauvais jours, Chris McSorley était plutôt satisfait: «J’ai vu de belles choses. Il y a encore quelques détails à régler puis on sera d’attaque.» Le boss des Vernets est lui aussi satisfait du bilan après ces deux premières journées de championnat.
Seule grosse ombre au tableau, la nouvelle performance fantomatique de Simek. L’attaquant slovaco-suisse a-t-il perdu son flair? «Juraj doit comprendre que les règles du hockey sur glace changent et qu’il doit adapter son jeu en fonction, lâche Chris McSorley. Le contraire est, à l’évidence, impossible.»
Enfin, Daniel Rubin revit depuis son retour au bord de l’Arve. L’âme en peine à Berne, l’attaquant des Aigles a redonné l’espoir au peuple grenat en égalisant à la 41e (3-3). Oui, la défaite était bien anecdotique… ou presque.
Picard, le surnuméraire
Scène peu commune samedi soir aux Vernets: Alexandre Picard a suivi la défaite des siens depuis les loges. L’attaquant canadien de 28 ans est en effet cantonné à un rôle de surnuméraire depuis la reprise du championnat de LNA. En cause, les (très) bonnes performances des nouveaux venus de NHL: les frères Pyatt (Tom et Taylor), Paul Ranger et Matt D’Agostini. «Je savais qu’avec l’engagement de quatre nouveaux étrangers, cela n’allait pas être facile pour moi», explique Alexandre Picard, le regard un peu vague. Chouchou du public des Vernets, l’ex-joueur de la prestigieuse ligue nord-américaine prend son mal en patience: «C’est vrai que ce n’est pas facile tous les jours, mais je m’entraîne dur pour retrouver ma place.» Déchu de son poste, Alexandre Picard tient toutefois à relativiser. «C’est le game (le jeu) comme on dit chez nous. Ça fait partie du métier, personne n’est indéboulonnable. J’étais prévenu.» Tom, Taylor, Paul et Matt aussi.