18 septembre 2015

Le Canadien, qui se plaît à Onex, sera comblé le jour où il aura enfin battu le gardien du LHC. Et si c’était ce soir?

 

Lorsqu’il évoluait encore en Amérique du Nord, il a été coaché par l’immense Wayne Gretzky, le plus grand joueur de tous les temps. A cette époque, avec les Coyotes de Phoenix, mais aussi durant toute sa carrière au plus haut niveau, que ce soit avec Calgary, Nashville, Toronto ou Anaheim, il a défié Sidney Crosby et «couché» les meilleurs goalies de la planète.

 

Matthew Lombardi a fait pratiquement trembler les filets dans toutes les patinoires de NHL (101 buts en 536 matches), y compris des réussites avec l’équipe du Canada lorsqu’il est devenu champion du monde en 2007 à Moscou.

 

«A nous d’être patients»

 

Mais il n’avait encore jamais connu une équipe pareille. S’il a inscrit 30 goals en 83 parties avec Ge/Servette depuis 2013, le Canadien n’a pas encore dégoté la solution pour tromper Cristobal Huet. «Ah Lausanne, s’exclame le sympathique No 10 des Aigles. C’est toujours un match spécial pour nous. C’est la formation la plus disciplinée défensivement que je connaisse et cela va être une fois de plus très compliqué, soupire le Montréalais, conscient toutefois que toutes les séries ont une fin. A nous d’être patients et de pas nous énerver avec leur système de jeu.»

 

Aux Genevois, qui ont raté leur match mardi à Fribourg, de rectifier d’emblée le tir ce soir aux Vernets. «A la BCF Arena, on a eu des chances de scorer, mais il nous a manqué un peu plus d’énergie pour nous imposer.»

 

Auteur d’un seul but cette saison, en… Ligue des champions, l’ex-top scorer des Aigles n’a toujours pas retrouvé la forme qu’il tenait avant de tenter une dernière chance en NHL avant son retour. Victime d’une commotion lors des derniers play-off, «Lombo» assure qu’il n’est plus très loin de redevenir le crack qu’il était à son arrivée. «Je me sens en pleine possession de mes moyens, rassure la star. Maintenant, on doit se montrer plus concentré dans l’élaboration de nos schémas pour marquer davantage de buts, mais je reste confiant car dans le vestiaire, il y a une telle ambiance et une si belle alchimie que cela ne peut que réussir.»

 

S’il est conscient que le départ de Taylor Pyatt à la retraite a laissé un gros vide, Matthew est convaincu que son absence sera vite comblée. «Avec plus de 800 matches en NHL, c’était un joueur de top niveau, très grand, fort physiquement, qui prenait beaucoup de place, regrette son compatriote. Mais avec son frère Tom, Cody Almond, Damien Riat et un Noah Rod qui ne cesse de s’améliorer chaque mois, on a des gars pour le remplacer différemment. On est payé pour gagner et on veut tous croire au titre. On va finir par le montrer sur la glace!»

 

A 33 ans, cet homme rêve aujourd’hui de terminer son aventure avec un dernier trophée. Avec les Aigles. «J’ai envie de finir ma carrière ici avec Genève-Servette, c’est mon but ultime», sourit l’attaquant, qui n’a pas seulement trouvé son bonheur «avec les gars» dans le vestiaire. Mais surtout à Onex avec sa famille.

 

Le bonheur aux Evaux

 

«Cet été, nous sommes repartis huit semaines à Montréal. C’était sympa, mais on était surtout tout excité à l’idée de revenir à la maison, confie le père de Rosalie (7 ans) et de Mila (5 ans). Mes enfants se réjouissaient de revoir leurs copains d’école. Avec ma femme, Joanie, on les verrait bien grandir ici encore quelques années. On aime bien se promener dans le parc des Evaux avec notre grand chien danois Kenia pendant que les filles s’amusent à l’accrobranche. On apprécie aussi prendre le tram, le 14, et nous rendre au bord du lac.» Quand il en parle, il y a des étoiles dans les yeux de Matthew Lombardi, comme s’il repensait à l’époque avec Gretzky ou Crosby. Ou qu’il venait de marquer un but à Cristobal Huet…

 

John Gobbi: «Lausanne doit réagir»

 

John Gobbi, si l’on vous dit que Lausanne, dont vous êtes le capitaine, est la bête noire de Genève-Servette, vous répondez?

 

Que ce n’est pas le cas, ce n’est pas ce que nous pensons dans le vestiaire. Il y a eu plusieurs succès il y a deux saisons, c’est vrai. Mais cela a ensuite eu tendance à s’équilibrer. Et puis nous n’avons pas réalisé un bon début de saison. Alors nous sommes sous pression et nous savons que cela sera très dur pour nous à Genève.

 

On parle beaucoup du système très défensif du LHC. Cela vous énerve-t-il?

 

Non. Nous n’avons pas une équipe pour pratiquer un jeu offensif comme Davos ou Lugano. Nous faisons avec nos forces. Un bon gardien, une solide défense et quatre étrangers en attaque: priorité à la défense, mais si nous encaissons peu de buts, alors il n’y a pas besoin d’en marquer beaucoup pour s’imposer. C’est comme cela ici. Et on peut en dire ce qu’on veut, ce sont nos armes.

 

Forcément, avec votre passé grenat, ce derby est toujours particulier pour vous. A quoi vous attendez-vous?

 

Genève-Servette a pu disputer des rencontres en Ligue des champions, avant la reprise. Cela est sans doute positif, cela te met dans le bain rapidement et c’est peut-être un avantage. Ensuite, il y a ce nouveau système mis en place par les Grenat. Une évolution de ce qui existait déjà. Bien sûr, nous devrons nous adapter.

 

Vous avez souligné le début de saison décevant du LHC. Quelles en sont les raisons?

 

Deux adversaires de haut niveau au début et puis ce match à Langnau où nous n’y étions pas, tout simplement… Le LHC a l’obligation de jouer un match plein, durant les soixante minutes, pour réussir quelque chose. Deux bons tiers ne suffisent pas, cinquante minutes non plus. La sonnette d’alarme n’est pas tirée, mais bon, il faut réagir. Dans ces conditions, nous sommes loin d’être favoris pour ce derby!

 

Power-play

 

A l’affiche Ge/Servette reçoit Lausanne aux Vernets ce soir avant de se déplacer demain à Zoug, les deux fois à 19 h 45.

 

L’effectif Bays, Picard, Traber sont blessés et Pedretti est surnuméraire. McSorley décidera ce matin qui d’Iglesias (rétabli) ou d’Antonietti jouera le derby.

 

La statistique Depuis le retour du LHC en LNA (en 2013), le GSHC n’a battu que quatre fois les Vaudois en onze matches; à deux reprises à domicile, dont une en Coupe.

 

Le mot de Chris McSorley «Ce derby revêt une grande importance pour les deux équipes si on désire jouer le haut de tableau. A Fribourg, nous avons évolué à 60% de nos capacités. Les joueurs sont conscients qu’ils doivent élever leur niveau. Et mieux protéger notre gardien, comme sait si bien le faire Lausanne avec Huet.»