Rencontre avec le nouvel attaquant des Aigles. L’Italo-Canadien, une fine lame à l’âme latine, a tout pour plaire aux Genevois.
Avec une «mama» aux petits oignons, Mike Santorelli est forcément devenu un homme de goût. S’il est né et a grandi à Vancouver, il a toujours eu dans l’assiette les merveilles de la cuisine italienne. De la pasta carbonara, de la vraie, sans crème. Du sugo alla bolognese. Des polpette, et tant d’autres merveilles… C’est le souvenir de ces fêtes de famille où se retrouvent dans un joyeux brouhaha plusieurs générations de Santorelli qui rejaillit lorsqu’on interroge le nouvel attaquant star de Ge/Servette sur sa jeunesse. Une vie de gosse heureuse et sportive. Baseball, football, le sport pratiqué par son père, et hockey: le garçon est habile. Il choisira la crosse et le palet pour se construire un royaume.
«Jouer en NHL n’était pas une obsession, dit-il. C’était un rêve de gosse et il s’est réalisé. Mon premier match, imaginez, c’était contre Pittsburgh. En face de moi, il y avait Sydney Crosby, Evgeni Malkin. J’ai le souvenir d’une incroyable poussée d’adrénaline lorsque j’ai posé les patins sur la glace pour mon premier shift.»
«Une belle découverte»
Vendredi, il a connu son baptême du feu en LNA du côté de Fribourg. Il y avait Sprunger et Bykov en face. Pas de quoi en perdre son latin ni s’emmêler les patins. «Mais c’était une très belle découverte, dit-il. Les chants, le niveau de jeu, j’ai été séduit. Le seul point noir, c’est que nous n’avons pas obtenu les points espérés.»
Le premier week-end des Aigles n’a pas été flamboyant. Le manque de liant est encore criant dans le collectif de Chris McSorley. Mais dans la grisaille, un Aigle jaune a amené une certaine dose de fantaisie. Aux Vernets, malgré la défaite contre Bienne, malgré une ambiance cotonneuse dans les travées, Mike Santorelli a gratifié les spectateurs de quelques numéros de haute voltige. «J’ai trois points en deux matches, c’est bien. Mais franchement, ça m’importe peu, dit-il. J’aurais de loin préféré que ce soit l’équipe qui ait trois points.»
Après deux matches, le voilà déjà titulaire du casque et du maillot de Top scorer. Une drôle de coutume suisse qui amuse le Canadien – «C’est fun», rigole-t-il. A vrai dire, Mike Santorelli n’aurait pas besoin d’un chandail distinctif pour se mettre en évidence. Si un joueur va plus vite et met dans le vent trois ou quatre adversaires dans un périmètre aussi vaste qu’une cabine téléphonique, c’est lui. Samedi, son numéro en fin de premier tiers n’a pas été couronné de succès par la grâce d’un arrêt époustouflant de Jonas Hiller. «C’est mon jeu de patiner vite et fort, explique Mike Santorelli. Mais c’est surtout l’efficacité qui importe.»
Une seconde carrière
A 30 ans, après 410 matches de NHL (139 points, 65 buts, 74 assists), le joueur commence une seconde carrière. «Mon agent avait déjà eu quelques contacts avec Genève, il y a deux ou trois ans, raconte-t-il. Mais à ce moment-là, j’avais encore comme priorité de rester et de jouer en NHL. Là, tout s’est bien combiné avec l’arrivée à Genève des anciens dirigeants et techniciens des Vancouver Canucks. La présence de Lorne Henning et de Mike Gillis a été un des éléments fondamentaux qui m’ont poussé à relever le défi proposé par Ge/Servette.»
Au bout du lac, où il a signé pour deux saisons, Mike Santorelli vit avec l’autre recrue estivale des Aigles, son compatriote Nick Spaling. «On se connaît bien et on s’apprécie, dit-il. Nous avons déjà évolué ensemble, du côté de Nashville en NHL et à Milwaukee en AHL. Nous avons appris à découvrir la ville avec nos coéquipiers cet été. Le club programme beaucoup de sorties en équipe et c’est une très bonne chose. J’avais eu de bons échos de la part de joueurs qui étaient passés par Ge/Servette (ndlr: notamment Yannick Weber, avec qui il a joué lors de la saison 2013-2014). On ne m’avait dit que du bien du club et de la ville.»
Un club et une ville qui attendent beaucoup de lui. «L’objectif, bien sûr, c’est d’être au top pour la fin de saison. Mais d’ici là, j’espère progresser à chaque match, semaine après semaine.»
De quoi offrir aux supporters un printemps aux petits oignons
Power-play
A l’affiche Ge/Servette reçoit Langnau à 19 h 45 aux Vernets. C’est la seule équipe qui a fait pire que les Aigles, ne récoltant aucun point lors du premier week-end.
L’infirmerie Retour prévu de Juraj Simek. Nick Spaling et Jonathan Mercier sont blessés, tout comme Mattéo Détraz (commotion). Kevin Romy (dos) ne s’est pas entraîné hier matin. Il prendra sa décision aujourd’hui.
Détendu Malgré les remous qui agitent les coulisses du club, Chris McSorley restait détendu. Focalisé à 200% sur le hockey, l’Ontarien était même d’humeur badine. «Oui, j’ai regardé le classement mais je l’avais renversé. Et j’ai vu que Lausanne était dernier…» Plus sérieusement, Chris McSorley attend une réaction de ses joueurs et ne veut rien envisager d’autre qu’une victoire contre les Tigers. «Il nous faut des points pour valider notre travail.»