L’attaquant canadien de Ge/Servette a frappé par deux fois et offert la victoire sur un plateau aux Aigles
«Peu importe la manière: abattez les Grenat!» La banderole déployée hier soir à Malley par les supporters lausannois à destination de leurs protégés n’aura pas vraiment atteint son but. Loin s’en faut. Tout au plus, elle n’a fait que décupler la motivation de Nick Spaling, qui avait prévenu hier, plus tôt dans la journée: «Nous allons à Lausanne dans l’optique de nous battre comme des morts de faim et de gagner!» Remonté comme jamais, l’attaquant canadien a frappé par deux fois dans le deuxième tiers, lui qui avait à cœur de marquer de son empreinte son premier déplacement dans la capitale vaudoise. Avant son arrivée en Suisse, le natif de Palmerston, habitué aux ambiances feutrées des patinoires de NHL, ne connaissait pas la magie d’un derby entre les deux rivaux lémaniques. Le voici désormais servi après s’être déjà extasié le 1er octobre contre le même adversaire aux Vernets (5-3).
Rythme haletant
«Toute l’équipe a fait un grand match et je suis vraiment très heureux d’avoir contribué à ce succès, commentait après la rencontre Nick Spaling. Je savais que nous avions les armes pour venir nous imposer à Malley et nous l’avons fait avec brio.» Et le héros du soir de conclure en rigolant: «Il fallait que je marque sous peine de me faire enquiquiner… C’est sympa de voir son nom figurer sur la feuille des stats. Deux buts, c’est bien, j’avais faim!»
Ajoutez-y celui de Gerbe et le compte est bon. D’ailleurs, qu’il semble loin le temps des rencontres entre le LHC et Ge/Servette sans piquant et sans mordant, dénuées de tout intérêt ou presque. Hier soir à Malley, la partie s’est déroulée sur un rythme haletant entre deux formations prêtes à tout pour aller chercher la victoire, n’hésitant pas à assiéger sans cesse la cage adverse.
On en venait même à se demander par quel miracle les deux formations regagnaient les vestiaires après les vingt premières minutes sans que la rondelle n’ait terminé sa course au moins à une reprise au fond des filets. Un ange gardien semblait veiller sur Robert Mayer, le dernier rempart des Grenat n’étant pas toujours à son affaire, comme sur deux actions consécutives des Lausannois. L’international suisse s’est tout d’abord fait une grosse frayeur sur un tir anodin de Joël Genazzi, le portier des Aigles captant mal le puck pour le relâcher devant les attaquants vaudois. Le No 29 parvenait toutefois à dégager la rondelle en poussant un gros ouf de soulagement.
Surpris par une offrande
Moins de deux minutes après ce premier avertissement (12e), Robert Mayer, encore sous le coup de l’émotion, se faisait l’auteur d’une relance invraisemblable: seul devant sa cage, il servait sur un plateau Nicklas Danielsson. Surpris par cette offrande sortie de nulle part, l’ailier droit suédois s’emmêlait les pinceaux.
Reste qu’après la rencontre et malgré l’ouverture du score de Valentin Borlat, ce n’étaient pas les Aigles qui étaient abattus. Au grand dam des supporters lausannois. Au final c’est une deuxième victoire en autant de rencontres que les Genevois se sont offerte face aux Vaudois. Et avec la manière, s’il vous plaît!
Almond: «Je trépignais d’impatience»
Cinq longues semaines qu’il attendait ça, qu’il rongeait son frein en silence, dans les couloirs des Vernets, entre la salle de force et les vestiaires. Enfin rétabli d’une déchirure aux muscles abdominaux obliques, qu’il avait contractée il y a plus d’un mois à Berne, Cody Almond ne cachait pas sa joie d’avoir retrouvé le chemin de la glace hier soir après la rencontre. Le No 89 des Aigles s’est mué en passeur décisif sur l’égalisation signée Nick Spaling. «Quel meilleur moment pour faire mon come-back au jeu que contre Lausanne? s’est réjoui l’attaquant international. Je trépignais d’impatience à l’idée de rechausser les patins et de griffer à nouveau la glace en match officiel. Face à ce LHC, nous avions un plan de jeu qui a parfaitement fonctionné et je suis très heureux de regagner Genève avec les trois points. Nous les avons mérités.»