11.11.2014

Le jeune attaquant cherche à faire trembler les filets en Finlande avec des Servettiens prêts à prolonger leur défi européen.

 

Constamment à l’affût de sa proie, sur la glace il est souvent insouciant, sans scrupule et impitoyable. Le museau pointu, c’est un dévoreur d’espaces, un véritable requin. Futur joueur des Sharks de San Jose, en NHL, Noah Rod a plongé hier après-midi au bord de la mer Baltique. Il était 16 h 30 à Helsinki (15 h 30 en Suisse) lorsque les Servettiens ont pris la route de Lappeenranta. En pleine nuit noire…

 

Attention aux élans! C’était écrit sur la route menant les Genevois à leur hôtel. Le jeune attaquant des Vernets est prêt, lui, à prendre le sien. Dans cette petite localité où il avait disputé les derniers Mondiaux M20, il n’a pas été dépaysé. Ne lui reste plus qu’à mordre ce soir cette formation de SaiPa, dans la patinoire de Kisapuisto.

 

«Le doute n’est pas présent»

 

Auteur de son dernier but, au début de septembre, en Suède, Noah Rod se sentirait-il pousser des ailes en Scandinavie? Le No 96 des Vernets, qui tourne autour de la réussite en championnat depuis la saison dernière, n’était pas si loin la semaine passée. Il sait que dans sa pêche au gros, il est proche des filets. «Il est clair que cela me perturbe un peu, car c’est toujours plaisant de marquer, admet la révélation de la saison écoulée. Mais ce n’est pas mon objectif prioritaire. Ce qui m’importe, c’est de gagner avec l’équipe. Je suis conscient aussi que c’est le premier but qui est le plus dur à mettre, après ça viendra tout seul…»

 

C’est bien connu, la confiance, si pernicieuse, aime jouer avec les nerfs des sportifs. «Il suffit en effet de rater une occasion et c’est souvent une longue série qui commence. Mais en ce qui me concerne, le doute n’est pas présent. Les opportunités sont là, je n’ai donc pas à me faire de souci.»

 

Le petit joyau de McSorley n’est pas du genre à se passer la vie au cirage; pour lui, elle est trop belle. «Peut-être que tout est allé très vite pour moi l’an passé et que j’ai éprouvé le besoin de digérer, peut-être oui. Mais, renchérit Noah, je savais de toute manière que la deuxième saison est toujours la plus dure et que je dois mettre les bouchées doubles pour bien négocier cet exercice particulier, avant le troisième…»

 

Les critiques des fans qui lui conseillent de remettre sa grille? Il est au-dessus de ça. «Le but des supporters est de nous encourager, pas de nous faire des remarques, sourit le Vaudois. Ce sont Chris McSorley et Louis Matte qui peuvent me dire quelque chose et pour l’instant ils sont contents de moi…» C’est l’essentiel.

 

Pour se relancer

 

Dans le car, certains tapent le carton, d’autres défient Lara Croft sur leur ordinateur ou écoutent de la musique. Lui, Noah Rod, son truc, c’est les séries télé. «J’aime bien Supernatural …» Il apprécie surtout l’ambiance dans l’équipe, qui dépasse la fiction. «Ce genre de déplacement ne peut que nous souder», assure-t-il. Comme l’avait confié McSorley avant le match aller, cette confrontation ne pouvait pas mieux tomber au niveau du moral, pour se relancer en championnat. «Et si on gagne encore ici, ce que j’espère fortement, cela ne peut que redonner confiance à toute l’équipe», se persuade le garçon de 18 ans, qui rêve de croquer tous les trophées.

 

«Avec la Ligue des champions, la Coupe de Suisse, la Spengler qui arrive et le championnat, on dispute beaucoup de matches, mais c’est notre boulot, c’est le hockey.» A l’affût de sa proie, il aime ça.

 

Power-play

 

L’affiche Ge/Servette affronte cet après-midi (17 h 30, heure suisse) la formation de SaiPa Lappeenranta en match retour des 8es de finale de la Ligue des champions. Victorieux à l’aller (2-0), les Genevois doivent éviter une défaite par plus de deux buts d’écart pour se qualifier. Au cas où les Finlandais devaient égaliser sur l’ensemble des deux parties, une prolongation de dix minutes à quatre contre quatre suivra. Si les Grenat passent en quarts, ils défieront le 2 décembre d’autres Finlandais: à savoir Kärpät Oulu, à moins que les Autrichiens de Vienna Capitals, battus 3-1 mardi dernier, ne retournent la situation en leur faveur.

 

Le déplacement C’est après plus de six heures de trajet que les Servettiens ont rejoint leur hôtel de Lappeenranta, situé à une vingtaine de kilomètres de la frontière russe. Ils découvriront la patinoire de Kisapuisto ce matin.

 

L’effectif Alors que Matthew Lombardi (dos) et Alexandre Picard (pied) n’ont pas effectué le déplacement, Taylor Pyatt (remis de sa commotion) est de retour dans l’alignement des Grenat. Egalement rétabli, Christophe Bays (hanche) pourrait relayer Robert Mayer dans la cage des Aigles. C.MA.