4 novembre 2014

Ge/Servette veut profiter, ce soir, des huitièmes de finale de la Ligue des champions face aux Finlandais de SaiPa pour se relancer

 

C’est le moral en berne et les yeux plombés sur leurs patins que les Servettiens ont rejoints samedi les vestiaires des Vernets. Avec quatre défaites d’affilée et une seule victoire en sept matches, les Grenat patinent actuellement avec des lames en peine et plein de doute sous les casques. Mais comment relever la tête?

 

«Ce match de Ligue des champions contre SaiPa Lappeenranta, il arrive pile au bon moment pour redonner confiance à mes troupes! s’exclame Chris McSorley dans son bureau. Nous sommes l’équipe en Suisse qui tire le plus au but, vous verrez, mon système va bientôt porter ses fruits…» Le coach de Ge/Servette en est convaincu, comme le fait de jouer à fond toutes les compétitions. Pour lui, ses hommes ont besoin de se changer les idées, au lieu de broyer du noir et de couper le moteur pendant la pause consacrée à l’équipe nationale.

 

La moue du médecin

 

Ce n’est pas forcément l’avis du médecin du club, Jean-Luc Ziltener, au chevet des nombreux éclopés qui se bousculent ces jours à l’infirmerie des Vernets. «En ce moment, on a pas mal de soucis avec des grosses blessures et beaucoup de petites à côté, déplore le médecin. Dans ce cadre-là, si la pause de l’équipe nationale pouvait leur permettre de se reposer plutôt que de jouer, ce serait beaucoup mieux, en particulier pour les étrangers. Mais manifestement, Chris met de l’importance sur toutes les compétitions, donc, soupire le toubib, la plupart vont être sur la glace…»

 

«L’ambiance est bonne»

 

Eliot Antonietti, lui, se réjouit. «Même s’il est plus important de comptabiliser des points en championnat, on est tous bien motivés à la gagner, cette Coupe d’Europe, confirme le barbu. On se reposera après!»

 

Relégué dans les tribunes samedi, le grand défenseur, qui connaît lui aussi une mauvaise passe avec les Aigles, est bien remonté. «Quand les résultats ne sont pas en notre faveur, avec des erreurs défensives qui ont coûté des goals et quelques matches, il y a de toute manière quelqu’un qui prend derrière, philosophe le colosse. Maintenant, je dois travailler plus pour essayer de retrouver ma place», admet-il, comme son équipe, en quête de confiance. «Ce match, contre des Finlandais qui vont mettre beaucoup de rythme, peut tous nous relancer comme lors de la dernière Coupe Spengler», se convainc également le Genevois, certain, comme son chef, comme tous les Grenat, qu’il manque peu de chose, «un peu de chance peut-être, juste des rebonds favorables et marquer des buts», pour que l’Aigle reprenne son envol vers les sommets. «Pour cela, on doit rester soudés et ne pas commencer à s’engueuler entre nous, car l’ambiance est bonne…» Ouf!

 

Habituellement avec l’équipe de Suisse durant cette période, Kevin Romy est aussi d’avis que cette parenthèse européenne, avec un voyage de trois jours à Helsinki la semaine prochaine, ne peut être que favorable pour recharger les batteries et resserrer les liens.

 

Du bien mentalement

 

«C’est une belle occasion de rejouer rapidement et ne pas rester sur une défaite pendant une ou deux semaines, estime le top scorer neuchâtelois. Ça va nous faire du bien mentalement de voir autre chose. On va donc jouer à 100%, pour gagner et passer le tour», assure-t-il.

 

L’international, qui a souvent affronté la Finlande avec le tricot rouge à croix blanche, veut y croire. «On connaît la force des joueurs nordiques, lâche l’attaquant. C’est une très grosse nation de hockey, c’est très fort individuellement, collectivement, physiquement et très bien organisé sur la glace. Mais il y a des espaces, ce sera très intéressant de jouer contre une formation de ce calibre, c’est un bon test pour nous.» Pour Kevin Romy, cette période de l’année est propice à ce genre de match en plus.

 

Chris McSorley sourit, forcément. «Mes joueurs vont affronter une équipe très physique, de haut niveau, où il s’agira d’être au top pour continuer l’aventure», renchérit le boss, persuadé, on l’a dit, que ses boys ont tous envie de passer en quarts pour gonfler encore plus leur moral.

 

Salmelainen sera là

 

Ses défenseurs ne voyaient souvent que son dos. On l’appelait «Speedy Gonzalez». Aujourd’hui, Tony Salmelainen ne patine plus contre son ombre. A 33 ans, le Finlandais, qui a fait les beaux jours de Ge/Servette (183 parties entre 2008 et 2013), est devenu entraîneur. Il apprend son métier au HC Meyrin (2e ligue), où le but est la promotion à court terme. «Nous possédons de bons joueurs, qui mettent beaucoup d’intensité et du cœur à l’ouvrage, explique l’ex-No 8 des Vernets. A nous de nous placer pour les play-off et après, tout peut se passer…»

 

Si le hockey démange encore le jeune retraité, il n’a, assure-t-il, plus le temps de jouer. «Mais il m’arrive quand même de me rendre aux Vernets pour encourager les Aigles, sourit celui qui a commencé des études de management du sport. Je pense que GSHC se trouve dans une passe difficile parce qu’il y a de nombreux nouveaux joueurs à intégrer et dans une ligue devenue très serrée cela devient de plus en plus compliqué. Mais je fais confiance à Chris pour trouver la solution.» L’ex-buteur des Grenat (72 buts et 79 assists) a beaucoup appris de l’Ontarien. «Mais je ne vais pas le copier dans mon nouveau rôle d’entraîneur, j’ai ma philosophie, c’est celle de Tony Salmelainen.»

 

Celui qui a joué 173 parties dans le championnat finlandais avec HIFK Helsinki a affronté à plusieurs reprises la formation de SaiPa Lappeenranta. «Il n’y a pas de stars mais c’est une très bonne équipe, solidaire, qui travaille fort ensemble, avec un bon entraîneur et des étrangers de qualité, renchérit le bon blond aux 70 matches de NHL. Cela va être un match intéressant, où Ge/Servette a une chance s’il fait la différence à l’aller…» «Speedy Gonzalez» sera aux Vernets, dans le dos des Grenat…

 

Power-play

 

L’affiche Alors que le championnat observe une pause de deux semaines pour l’équipe nationale, Ge/Servette reçoit les Finlandais de SaiPa Lappeenranta dans le cadre des huitièmes de finale de la Champions Hockey League. Coup d’envoi à 19 h 45.

 

Le règlement Lors de rencontres en aller-retour (huitièmes, quarts et demi-finales), la première confrontation peut se terminer sur un score nul, sans prolongation ou tirs au but. La seconde également, pour autant qu’il n’y ait pas eu de parité à l’aller. Le score cumulé se fera par simple addition des résultats des deux rencontres. Les buts à l’extérieur ne compteront pas double. Si les deux formations sont à égalité parfaite après 120 minutes, une prolongation de dix minutes (à 5 contre 5) en mort subite, suivie si nécessaire de tirs au but, aura lieu.

 

L’effectif Alex Picard, qui souffre d’une inflammation aux pieds, devrait être laissé au repos. Taylor Pyatt (commotion) et Matthew Lombardi (bas du dos) seront sur la glace… mais ce vendredi, lors de la reprise de l’entraînement.