Ge/Servette est décimé. Il n’alignera que deux étrangers ce vendredi soir aux Vernets contre Zurich. Le boss travaille en coulisse
Chris McSorley, qu’allez-vous faire pour conjurer le sort? Brûler un cierge à Saint-Pierre? «Je crois plutôt que nous allons organiser une sorte de cérémonie vaudoue et sacrifier un poulet! Et encore, pas sûr que cela suffise. Peut-être devrions-nous plutôt griller un agneau…»
Que les défenseurs des animaux se rassurent avant de crier au loup. Même s’il ne cache pas son goût pour la bonne viande, le coach des Aigles envisage des solutions plus pragmatiques pour faire face à une situation délicate. Il a suffi de trois matches pour que les Aigles se retrouvent déjà privés de deux pions plus qu’essentiels. Tommy Wingels a été touché contre Bienne en ouverture du championnat. Quant à son compère de ligne Lance Bouma, il a été blessé à un genou mardi soir à Malley.
Pour le premier, on connaît la nature exacte de la blessure. Une fracture de la mâchoire qui a nécessité une opération, suivie d’un repos complet d’au minimum quatre semaines. Pour l’instant, l’Américain doit se contenter d’une alimentation sous forme de liquide. Pour le second, une grosse incertitude plane. Pour ne pas dire une grosse inquiétude. On sait donc qu’un genou a souffert après une charge donnée par Bouma à un adversaire lausannois. Des premiers examens ont eu lieu. D’autres suivront en cette fin de semaine avant de pouvoir se prononcer sur la durée de l’absence du joueur canadien.
Incertitude pour Bouma
Une chose est certaine, il ne sera pas sur la glace ce week-end. Chris McSorley, qui se voulait plutôt rassurant mardi soir après le match, ne tient plus le même discours. On peut même confirmer que son portable fonctionne à plein régime. «Plus que jamais, nous recherchons un joueur étranger, confirme-t-il. Cela fait bien sûr partie des aléas d’une saison, mais pour ne rien vous cacher, ces coups durs à répétition, ce n’est pas vraiment ce que nous souhaitions.»
C’est donc logiquement du côté de l’Amérique du Nord que sont tournés les yeux de Chris McSorley et des dirigeants grenat. «Et la période n’est finalement pas si mauvaise pour recruter, se réjouit l’Ontarien. Avec la fin des camps de présaison, il y a vraiment quelques bons joueurs qui se retrouvent sur le marché. On devrait être fixés très rapidement.»
Une bonne nouvelle est envisagée dès ce vendredi, selon le club. Car il ne faut pas non plus trop attendre. Mais quoi qu’il en soit, il n’y aura bien que deux étrangers sur la glace pour la rencontre face aux ZSC Lions, le champion de Suisse en titre. «Nous avions éventuellement la possibilité de mettre sous licence étrangère Deniss Smirnovs (ndlr: un jeune Letton qui joue avec les Élite A), souligne Chris McSorley. Mais il est lui aussi blessé en ce moment. Donc il ne patinera pas avec nous ce week-end.»
Une chance pour les autres
Avec cette accumulation de coups durs, une certaine forme de résignation pourrait gagner le staff. «Il n’en est rien, sourit Chris McSorley. Je le dis à chaque fois que nous rencontrons ce genre de difficulté: les absences des uns sont aussi une chance pour les autres. À Lausanne, malgré un contexte compliqué face à un adversaire de très haut niveau, le groupe a parfaitement réagi et chacun a su élever son niveau de jeu.»
En attendant donc quelques ajustements, Ge/Servette n’a d’autre choix que de faire bloc en appliquant la méthode Coué. C’est quand même mieux que de sacrifier quelques poulets.
Power-play
L’affiche Ge/Servette reçoit Zurich ce vendredi aux Vernets (19 h 45).
L’équipe Ge/Servette jouera sans Mark Lazarevs, Guillaume Maillard, Tommy Wingels ni Lance Bouma (blessés). Les surnuméraires seront désignés vendredi matin après le warm-up traditionnel.
Le retour Absent lors des deux derniers matches pour raisons personnelles, Kevin Romy reprend sa place au centre du 2e trio offensif dans l’alignement des Aigles.
Avec Mayer Qui a dit que Ge/Servette avait un problème de gardien? «Pas nous, rigole Chris McSorley. Ou alors, c’est un problème de riche.» Après deux excellentes performances, Gauthier Descloux cédera sa place à Robert Mayer pour affronter le champion de Suisse. Mis en concurrence par son jeune coéquipier, Mayer vit très bien la situation. Beaucoup mieux en tout cas que la saison passée, lorsque Craig Woodcroft et ses acolytes lui mettaient une pression indécente sur les épaules. De quoi lui redonner des ailes et un niveau de jeu élevé? «C’est un compétiteur et il a envie de jouer», résume Chris McSorley.
Coach Aubin sous pression L’ancien attaquant de Ge/Servette et Fribourg connaît des débuts compliqués à la barre du Z. La défaite à domicile mardi contre Langnau le met déjà sous pression alors qu’il dispose du contingent le plus étoffé de toute la ligue.