Habitués à voyager en car avec leur matériel, les Aigles ont dû consentir à des sacrifices pour leur déplacement en Suède, à Göteborg.
Lundi soir, le chef matériel de Ge/Servette, Aurélien «Jimmy» Omer, s’affaire. Pesée des sacs des joueurs, dernières vérifications, l’homme de l’ombre des Vernets ne laisse aucun détail lui échapper. Dans quelques heures, le matériel destiné à s’envoler pour la Suède – où les Aigles doivent affronter les Frölunda Indians de Göteborg en Ligue des champions demain soir – prendra la route pour l’aéroport de Cointrin. Et il ne faut rien laisser derrière… Gare à l’oubli!
«C’est un challenge de s’assurer que tout a bien été paqueté», explique Aurélien Omer. S’il est un expert hors pair dans son domaine, les déplacements avec Ge/Servette, il connaît. Mais cet envol vers la Suède est une première pour «Jimmy» et les Aigles.
Hier matin, Chris McSorley et sa troupe ne sont pas montés dans leur car grenat comme ils en ont l’habitude. Non, ils ont pris le chemin de l’aéroport. Et qui dit transport en avion, dit changement drastique de la logistique de l’acheminement du matériel des joueurs genevois.
23 kilos, pas un de plus…
Adieu donc les grosses malles pouvant contenir des centaines de kilos d’affaires, place à de simples sacs. En quantité limitée, évidemment. «Le paquetage d’un joueur ne doit pas excéder les 23 kilos. Et comme j’ai des gars qui aiment souvent se déplacer avec beaucoup de matériel, il a fallu couper dans le tas. En gros, j’ai été obligé de la jouer «light», sourit «Jimmy». On a rencontré le même problème avec le nombre de cannes que l’on a pu emporter par joueur. Là aussi, la limite était d’un sac de 23 kilos; ce qui équivaut à environ trois crosses par gars, entraînement et match compris. Il faut espérer qu’il n’y aura pas trop de casse avant le début de la rencontre», s’inquiète le chef mat’. Ce dernier croise les doigts: «De toute façon, tant qu’on ne sera pas revenu, je ne serai pas soulagé!»
Au passage, le club a aussi dû investir dans une nouvelle machine à aiguiser les patins des joueurs. L’ancienne est trop lourde pour embarquer dans la soute de l’avion.
Prestations à domicile
Sur place, Aurélien Omer et les Genevois pourront heureusement compter sur les services de leurs hôtes. «Il y a un cahier des charges qui oblige l’équipe évoluant à domicile à fournir certaines prestations aux visiteurs, explique «Jimmy». J’ai aussi la chance de connaître le chef matériel de Göteborg, ce qui me facilite grandement les choses. Du coup, il nous met à disposition des tables de massages, les linges de banc et de douche. C’est vraiment pratique car ça nous permet d’éviter d’emmener toutes ces affaires avec nous.» Affaires qui nécessitent un lavage rapide après chaque rencontre et dont le staff de Ge/Servette n’aura pas à s’occuper. «Lors de leur venue aux Vernets, les Suédois se sont fait plaisir en termes de nettoyages. Alors on ne va pas se faire prier non plus chez eux», rigole l’homme à tout faire.
Autre et dernier petit problème à régler: les barres énergétiques, chewing-gum ou autres boissons gazéifiées dont les joueurs raffolent et qu’Aurélien Omer n’a pas été en mesure d’inclure en bonus dans les bagages des Grenat. Pas d’inquiétude cependant, le chef mat’ a tout prévu: «Nous avons la chance d’arriver sur place deux jours avant la rencontre ce qui va nous permettre d’aller faire des courses et nous assurer que personne ne manque de rien.» Une vraie maman, cet Aurélien Omer: «Sauf que je ne voyage pas qu’avec deux ou trois gosses, mais avec vingt-quatre!»
40 000 francs pour les déplacements
Si au foot, la lucrative Ligue des champions génère, via l’UEFA, beaucoup d’argent et de gros bénéfices dans les caisses des heureux élus, il n’y a pas (encore) de poules aux œufs d’or en Coupe d’Europe de hockey. «C’est un projet en devenir et pour l’instant, les droits TV et le sponsoring ne servent qu’à lancer le produit, explique Christophe Stucki, directeur général du GSHC. Mais pas à participer aux frais de déplacements des équipes. On est plutôt investisseur dans le projet et on joue le jeu. Pour l’image de Genève sur le continent, c’est une aubaine de ce côté-là.» Aller disputer un match à Göteborg, un jeudi soir, avec quatre jours et trois nuits d’hôtel, combien coûte cette expédition au club des Vernets? «Ce n’est pas donné, soupire le dirigeant des Aigles. Notre budget Coupe d’Europe prévoit 40 000 francs pour les deux déplacements en avion (ndlr: Göteborg et Villach) . Mais, poursuit-il, on espère, sur toute la campagne européenne, équilibrer nos chiffres avec l’aide financière d’un partenaire.»
Au bureau du Ge/Servette on avait envisagé de se rendre en Suède avec un vol de ligne. «Mais, précise Christophe Stucki, avec le poids des bagages, cela nous serait revenu à une fortune.» Le voyage se fera en charter. Et au cas où les Grenat devaient dépasser les huitièmes de finale? «Les primes offertes aux clubs qualifiés ne permettront que de couvrir des frais additionnels de déplacements, on ne va pas de venir plus riche.» Si ce n’est en souvenirs et en expérience…