Rencontre très physique à Berne. L’Aigle repart avec un point, salaire minimum après un nouveau match plein
Pas de doute. Ge/Servette patine bel et bien dans la bonne direction. Il l’a encore prouvé dans la plus grande patinoire de Suisse. Cette Postfinance Arena qui s’égosille lors de chaque charge adverse pour mieux influencer les arbitres. Dans cet environnement toujours hostile, l’Aigle est reparti battu mais pas abattu après une séance de tirs au but – la première de la saison – interminable. Ce point perdu ne va pas hanter les nuits de Chris McSorley, fier que ses joueurs aient su répondre au défi que Berne n’allait pas manquer de lui proposer après une défaite concédée samedi à Genève. Ce revers n’avait pas été du goût de Guy Boucher. Nul doute qu’il allait trouver les mots…
Boucher a été entendu
Hier soir, on a très vite compris que le message de Guy Boucher a été entendu. Il a même été reçu cinq sur cinq par les «oursons» que l’on avait entrevus aux Vernets. Piétinés, écrasés, molestés, mais toujours dans les règles de l’art, les Bernois avaient payé cher leur défaite avec les blessures de Blum et Krueger mis sur la touche. «On a manqué de respect à notre adversaire!» avait tonné l’entraîneur bernois. On imagine volontiers son regard halluciné au moment de passer un savon à ses joueurs dans le vestiaire. Effet garanti.
Dès le premier puck lâché, il y a eu comme de la revanche dans l’air. Chaque geste bernois était chargé d’électricité. Les Aigles ont donc trouvé à qui parler sur le plan physique. Cet effet miroir a renvoyé l’image d’un match très viril mais restant dans les limites de la correction. Très vivant aussi. Quand Floran Douay claquait mise en échec sur mise en échec, Goran Bezina ou Johan Fransson étaient sévèrement secoués par Bergenheim et Cie.
Match nul sur le plan physique. C’est donc autre chose qui allait faire la différence. Pendant près de deux périodes, on a pu croire que les arbitres allaient jouer les trouble-fête. En sifflant à sens unique, les inexpérimentés Alessandro Dipietro et Marc Wiegand ont grandement contribué à remettre les Bernois dans le bon sens. La fine ouverture du score de Kevin Romy, qui sait encore marquer (si, si) a été effacée avec la complicité des directeurs de jeu atteints de «sifflonite» aiguë à l’encontre des Genevois. Avec un homme de plus pendant de longues minutes, Berne a cru retourner la situation pour le compte.
Echec au Roy
Derek Roy, la star de NHL fraîchement débarquée à Berne, s’est illustré sur l’égalisation. Par certaines prises de puck, il a aussi démontré qu’il serait très prochainement un poison pour les défenses du pays. L’homme s’est effacé au fil des minutes, allant même jusqu’à disparaître. Un peu à l’image d’un Berne qui s’est mis à reculer et à spéculer sur le maigre avantage pris en tout début de seconde période après la seule erreur de Gauthier Descloux.
Quand Genève joue à cinq, il est meilleur que ce Berne-là, qui ne tourne pas encore à plein régime. Bien regroupés devant leur jeune gardien qui a sorti le grand jeu – il a même fait échec au Roy par deux fois lors des tirs au but. Il fallait donc que ce soit un autre gamin, Luca Hischier, 20 ans, qui nettoie la lucarne pour désigner celui qui mettrait un point de plus dans sa poche.