29 septembre 2014

En verve, l’attaquant de Ge/Servette a été le grand artisan de la victoire des Aigles face aux Zurich Lions, samedi soir

 

«Après la défaite lors du derby de vendredi face à Lausanne, on avait à cœur de réagir.»

 

Mission accomplie. Tim Kast et ses coéquipiers ont redressé la tête samedi soir pour s’offrir les champions en titre, les Zurich Lions, après prolongation (3-2). Aux Vernets, les Grenat ont montré un tout autre visage que celui affiché face au LHC pour venir à bout des hommes de Marc Crawford. Unique buteur lors de la déroute genevoise à Malley (5-1), Tim Kast s’est une nouvelle fois présenté sous son meilleur jour, inscrivant un but et délivrant un assist à Simek, avec l’aide de Romain Loeffel.

 

Avant la rencontre de Ligue des champions face à Villach, mardi, Chris McSorley avait prévenu: «Tim aura sa chance. A lui de ne pas passer à côté et de la saisir.» Les paroles du coach ontarien ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Loin de là. En trois rencontres, l’attaquant genevois a montré qu’il avait sa place et qu’il faudrait compter avec lui pour le reste de la saison.

 

Les temps changent. Lui qui se plaignait de son temps de jeu après la rencontre face à Briançon, au début du mois. «Je suis heureux de pouvoir apporter ma pierre à l’édifice. Je sais aussi que tout peut basculer d’un moment à l’autre. A moi de continuer à bien travailler et de montrer au coach que j’ai le potentiel pour évoluer régulièrement au sein de cette équipe.»

 

En quelques jours, le joueur grenat de 26 ans a changé de statut et s’est affirmé. Tous les signaux sont au vert pour l’ex-pointeur de La Chaux-de-Fonds (56 points en 56 matches la saison dernière): trois buts et deux assists en trois rencontres, difficile de faire mieux. «J’ai fait mon trou dans ce groupe. Je pense que l’on peut aller loin cette année si on évolue comme ce samedi soir.» A n’en pas douter.

 

Sur la bonne voie

 

Quatrième au classement du championnat après sept journées, Genève-Servette poursuit tranquillement son bonhomme de chemin. Et ce n’est pas la claque de vendredi qui viendra mettre des bâtons dans les roues des Genevois. «La rencontre face au LHC, c’était une sortie de route. Rien ne s’est déroulé comme prévu. C’était un match sans», a résumé Tim Kast. Reste que face aux Zurich Lions, les Aigles se sont remis dans le droit chemin.

 

Bourreaux des hommes de Chris McSorley en demi-finale des play-off lors du dernier exercice, Seger et Cie ont fini par plier sur une réussite d’Alex Picard, en prolongations. «On a su rebondir tout de suite, de plus face au champion en titre, analysait Romain Loeffel en fin de rencontre. On a montré qu’on pouvait rivaliser avec les meilleurs.»

 

Comme on se retrouve…

 

Simek, lui, malgré la victoire, était déçu par l’accueil réservé par les fans grenat en début de rencontre, banderole à l’appui: «Nul, vraiment nul», pouvait-on lire sur cette dernière, en référence à la défaite face au LHC (lire ci-contre) . «On ne peut pas gagner tous nos matches. On ne fait pas exprès de perdre dans un derby. Il ne faut pas s’attarder sur ce revers.»

 

Même son de cloche du côté de Chris McSorley, qui préférait mettre l’accent sur la victoire des siens ce samedi soir: «Notre début de saison est quasi parfait. On pointe dans le top du classement en ayant affronté déjà de gros adversaires.» Difficile de faire la fine bouche.

 

La revanche est un plat qui se mange froid, dit le dicton. Il aura à peine eu le temps de refroidir que les Aigles recevront aux Vernets mardi soir le… LHC (19 h 45). Nul doute que les Grenat auront à cœur de laver l’affront de vendredi. Les Lausannois, eux, n’auront qu’une seule envie: remettre le couvert.

 

Nuls? Oui, c’était vraiment nul! (par Virgulator)

 

«Nul, vraiment nul». C’était écrit noir sur blanc, sur une banderole, avant la partie. Sur fond de haine, le message témoignait, forcément, une trop grosse frustration et un immense crève-cœur la veille à Malley. Les joueurs l’ont vu (c’était le but), ils n’ont pas apprécié (c’était à prévoir). Les Genevois avaient eu l’outrecuidance, il est vrai, de laisser trois points (de plus) à Lausanne. Perdre un match passe encore, surtout qu’il s’agissait du premier. Mais pour ces ultras, il ne fallait pas rater celui-là, cela ne se fait pas. Surtout de cette façon-là, sans manière, sans jouer. «C’en était trop, ridicule, honteux», a même lâché un de leurs meneurs, sur Twitter, abrégeant même son calvaire bien avant la fin. En vingt ans, cela ne lui était encore jamais arrivé…

 

Sous prétexte qu’ils paient leur place et qu’ils suivent leur équipe partout, les fans de Ge/Servette n’ont pas tous les droits. Comme celui d’uriner sur une patinoire; ce fut le cas à Briançon, par exemple. Ou de soutenir bêtement des moutons noirs, interdits de stades, non sans raison.

 

S’ils sont souvent admirables lorsqu’ils poussent leurs protégés à se surpasser (les frères Pyatt n’avaient jamais vu ça), ces supporters sont insupportables en agissant de la sorte. «Les fans peuvent dire ce qu’ils veulent, on veut bien en tenir compte, remarque Chris McSorley, mais on joue trop bien depuis le début de la saison pour mériter une telle banderole.» Le chef a raison. Quant aux joueurs, pas si nuls que ça, ils ont préféré se taire, après avoir eu la tête du leader et champion en titre. «Au lieu de se plaindre de l’obscurité, mieux vaut allumer la lumière», écrivait Confucius. Nul n’est parfait, chacun a droit à une erreur, en effet, les fans aussi.