5 septembre 2017

Robert Mayer blessé, Sébastien Beaulieu doit choisir entre Christophe Bays et Gauthier Descloux

 

Christophe Bays (26 ans) ou Gauthier Descloux (21 ans)? Lequel de ces deux portiers de qualité défendra la cage des Aigles ce jeudi pour défier les Lions du LHC? Souffrant toujours des côtes (mais plus des poumons) après son accident de quad, Robert Mayer a certes repris l’entraînement, mais il ne devrait pas être opérationnel avant le début du mois d’octobre. En attendant, Ge/Servette va commencer sa saison avec une doublure de luxe devant ses filets.

 

Coach des gardiens, Sébastien Beaulieu a sa petite idée, mais c’est jeudi matin qu’il informera l’heureux élu après en avoir parlé avec Craig Woodcroft. A ce jour, le duo a disputé le même nombre de parties de préparation, en livrant à chaque fois de bonnes performances. Le premier, qui avait peu joué l’an passé, a perdu sept kilos et gagné en mobilité. Le second, qui se trouvait à Ambri, s’est bonifié dans le tour de relégation, revenant avec plus de maturité. Les deux sont prêts à plonger dans le bain. «Je ne crois pas qu’il y aura un No 1 et un No 2», estime Sébastien Beaulieu, favorable à une alternance…

 

Pourquoi Bays doit jouer…

 

Il a ce regard affectueux et attachant qui fait qu’il est difficile de se fâcher avec lui. Dans le vestiaire, Christophe Bays est apprécié par tout le monde. Ce gardien est un ange. Mais quand il se met en cage, il a l’œil d’un rapace. «C’est la version Cristobal Huet, précise Sébastien Beaulieu. Il est difficile à déranger mentalement. Très stable, il est aussi surtout très facile dans ses arrêts. Toujours au bon endroit, il consomme peu d’énergie…»

 

Pourquoi c’est vous, Christophe, qui allez jouer contre LHC?

Ce n’est pas à moi de répondre à cette question mais au coach de choisir. Que ce soit Gauthier ou moi, nous avons effectué de bons matches. On est bien préparé et content d’être là. On verra bien jeudi qui sera dans le but.

 

Pourriez-vous imaginer un tournus entre vous deux avec un match chacun jusqu’au retour de Robert Mayer?

C’est possible, oui. C’est d’ailleurs la mode en Amérique du Nord. Si l’un joue le jeudi, on peut en mettre un autre le lendemain avec une nouvelle fraîcheur, c’est tout bénéfique pour l’équipe. Pourquoi pas moi contre Lausanne et Gauthier à Fribourg. Mais je le répète, c’est le coach qui va choisir.

 

Quelles sont vos qualités qui vont pousser votre coach à vous mettre en cage?

Mon calme, que je garde peu importe la situation pendant le match. Cela peut aider l’équipe. J’ai aussi perdu 7 kilos cet été pour alléger mes hanches. C’est tout ça de moins à porter. Cela m’a permis de gagner en vitesse et en agilité. Comme Gauthier qui a lui aussi bien joué, je suis en pleine forme pour commencer. En plus, contrairement aux autres années, je n’ai pas connu de pépin de santé.

 

En l’absence de Robert Mayer, c’est une bonne occasion de vous mettre en vitrine?

Oui, à nous de profiter de cette opportunité de jouer en LNA et de se faire plaisir. A vrai dire, beaucoup de gens dans le milieu ont perdu confiance en nous. Les deux derbys d’entrée vont nous mettre d’emblée dans le bain et on s’en réjouit.

 

Que vous a dit Craig Woodcroft?

Quand il parle aux gardiens, ce n’est pas forcément de hockey mais de tout autre chose. C’est un homme respectueux envers les autres. Il ne cherche jamais de problème.

 

Pourquoi pas Descloux…

 

Et si c’était plutôt Gauthier Descloux, le petit jeune qu’on est allé rechercher à Ambri où il a été prêté par Ge/Servette qui était aligné ce jeudi? «Lui, contrairement à Christophe, il est très affûté et joue sur son agressivité, son dynamisme et sa vitesse avec beaucoup de fraîcheur», explique Sébastien Beaulieu, qui l’apprécie tout autant.

 

Pourquoi c’est vous, Gauthier, qui allez jouer contre LHC?

Ce n’est pas à moi de répondre à cette question. Je pense qu’on a fait les deux du bon boulot, ce sont aux entraîneurs de décider.

 

Pourriez-vous imaginer un tournus entre vous deux avec un match chacun jusqu’au retour de Robert Mayer?

Absolument, c’est ce qui a été fait l’an passé à Davos et cela a plutôt bien fonctionné. On peut en effet très bien imaginer ce scénario avec deux gardiens en compétition. Aux coaches d’être clairs dans leurs consignes et à nous de saisir notre chance s’il y a une opportunité tout en gardant toujours la confiance et les pieds sur terre.

 

Quelles sont vos qualités qui vont pousser votre coach à vous mettre en cage?

Je suis un gardien rapide, compétiteur. Mes défauts? Ma taille et mon âge, peut-être.

 

En l’absence de Robert Mayer, c’est une bonne occasion de vous mettre en vitrine?

C’est génial d’avoir deux derbys pour commencer avec l’ambiance des Vernets et de Fribourg. On se réjouit d’y être et de nous situer par rapport aux autres équipes de LNA que l’on n’a pas vu jouer.

 

Que vous a dit Craig Woodcroft?

Il ne parle pas beaucoup aux gardiens, c’est Sébastien Beaulieu qui s’entretient avec nous. Maintenant, chaque entraîneur a sa méthode. Comme avec Kossmann, c’est un nouveau challenge pour tous les joueurs qui cherchent à se faire une place. Avec Woodcroft, c’est bien, mais je n’oublie pas tout ce qu’a fait Chris McSorley qui m’a donné ma chance.

 

Avez-vous un œil sur Ambri, qui devrait vous récupérer une fois Mayer de retour?

Je n’ai pas le choix. Je dois me tenir au courant même si je suis concentré sur mon travail à Genève. On verra bien où en sera Ambri quand je retournerai là-bas.

 

Le choix du coach

 

Sébastien Beaulieu va-t-il lancer le Vaudois d’origine (Christophe Bays) contre Lausanne et le natif de Fribourg (Gauthier Descloux) le lendemain à la BCF Arena? L’ancien pour commencer (35 matches en LNA avec Lausanne et Ge/Servette) ou la fraîcheur du gamin (34 matches de LNA entre Genève et Ambri)? Comme il y a peu de différence entre les deux candidats, il hésite, forcément. «Je vais devoir effectuer un choix mais pas forcément en fonction de l’adversaire, explique le coach. J’ai deux bons gardiens et celui qui jouera le premier match pourrait très bien disputer le deuxième voire le troisième, selon sa performance. Comme je l’ai dit auparavant, il n’y a pas de No 1 établi mais l’un des deux a la possibilité de saisir sa chance pour porter l’équipe durant un mois ou plus s’il est stable et qu’il a la confiance de ses coéquipiers. Et s’il arrive quelque chose à celui que j’aurai choisi, j’en aurai un autre derrière. Comme en NHL, il est important d’avoir à disposition un deuxième bon portier pour faire souffler un titulaire.»

 

L’agressivité et la vitesse d’un côté ou le calme et la lecture du jeu de l’autre, les deux profils sont diamétralement opposés. C’est le choix cornélien de Sébastien Beaulieu jusqu’à jeudi.

 

Damien Riat, la tentation de la NHL

(Grégoire Surdez)

 

Damien Riat quitte Ge/Servette. Provisoirement. Alors que la saison n’a pas encore commencé, Craig Woodcroft doit déjà composer avec les aléas de la vie de coach de LNA. A deux jours du premier derby de la saison contre LHC (jeudi 19 h 45 aux Vernets), le nouvel entraîneur des Aigles sait qu’il devra se passer de Damien Riat. Si Noah Rod avait prévu de longue date d’intégrer le camp de préparation des Sharks de San José, il était moins évident que son pote en fasse de même du côté de Washington, le club qui l’avait drafté en 2016. Riat partira pourtant ce jeudi pour tenter de se faire une place dans l’équipe d’un certain Alex Ovechkin. L’information n’a pas été confirmée par le club genevois. Et le joueur ne s’exprime pas sur le sujet. Mais plusieurs sources concordantes s’accordent pour confirmer que le No 9 de Ge/Servette sera dans l’avion lorsque ses coéquipiers tenteront de décoller face aux Lions lausannois.

 

Dès vendredi, les Capitals organisent en Floride un tournoi quadrangulaire pour les rookies. Outre Washington, les Florida Panthers, les Nashville Predators et les Tampa Bay Lightning participent à ce rendez-vous. Le camp de présaison commence quant à lui le 15 septembre. Mais selon nos informations Damien Riat devrait se contenter des trois matches avec les rookies et rentrer une semaine plus tard.

 

D’après plusieurs fins connaisseurs de la chose nord-américaine, il n’est pas question pour l’attaquant d’être engagé dès cette saison avec les Washington Capitals. Après avoir participé aux camp d’été dans la capitale et fort d’une préparation physique impeccable (il a pris huit kilos de muscles), le jeune attaquant, drafté en 2016 par les Capitals, sait déjà qu’il sautera dans le premier avion pour retrouver sa place dans le line-up de Craig Woodcroft. Comme Noah Rod, le Genevois a souvent estimé que la LNA est le meilleur championnat pour progresser. Pas question, donc, de passer par l’AHL, l’antichambre de la meilleure ligue du monde.