L’ex-Servettien se réjouit de revenir aux Vernets. Son but? Eliminer les Grenat avec le maillot de Fribourg!
Sous ses pieds, il y a plein de fourmis qui rêvent de devenir cigales. Chris Rivera ressort d’un entraînement joyeux avec une équipe de Gottéron convaincue de voler dans les plumes des Aigles. Pour ce Genevois pur sucre, qui n’a connu que les Grenat avant de filer cet été à Saint-Léonard, un exploit dans ce quart de finale romand des play-off doit forcément passer par un succès aux Vernets, qu’il retrouve pour la première fois dans la peau d’un Dragon. «Genève figurera toujours dans mon cœur et j’y finirai mes jours, mais pour l’instant, avec ma famille, on vit une belle expérience à Fribourg. C’est plus calme…» L’ex-junior de Ge/Servette, âgé aujourd’hui de 29 ans, ne cache pas qu’il y aura toutefois beaucoup d’émotions, ce soir, au moment d’écouter l’hymne de sa ville. «Mais je ne mettrai pas la main sur le cœur comme mon ancien coach», sourit celui qui ne serrera pas la main à Chris McSorley!
Chris Rivera, comment appréhendez-vous ce retour?
Je suis content de jouer devant mes amis et ma famille, surtout après ce départ précipité. C’est un grand honneur de revenir jouer là où j’ai effectué toutes mes classes. Je garde un énorme respect pour ce public, pour cette ville, même si je vais désormais mettre tout mon cœur sur la glace pour que Gottéron gagne cette série.
A quel accueil vous attendez-vous?
Si on me siffle, je m’en fiche, j’adore ça. Je suis prêt! Les fans peuvent faire ce qu’ils veulent, j’ai toujours été correct avec eux. De toute manière, cela ne changera ni mon jeu ni mon attitude. Ce qu’on veut, c’est aller loin dans ces play-off. Et cela passe par un succès contre cette grande équipe de Ge/Servette, qui a aussi les capacités de passer ce tour. Mais on est capable de l’en empêcher.
Une clause vous avait contraint à manquer les premières confrontations à Genève…
Au début, cela m’a fait bizarre, c’est vrai. Il m’a fallu du temps pour tourner cette page genevoise, notamment par rapport à mes anciens coéquipiers. Je n’ai jamais eu de problème avec eux. Or aujourd’hui je me sens bien à Fribourg avec mes 23 frères. Nous avons une équipe très soudée et c’est ce qui peut faire la différence.
Tourner la page signifie-t-il que vous allez vous mettre à détester GSHC?
Non, non, je n’ai pas de haine pour les Genevois, pour personne d’ailleurs. Je n’ai rien à me reprocher, j’ai toujours travaillé à 100% pour Ge/Servette et je fais désormais la même chose avec Fribourg. Je n’ai aucune rancœur particulière. Je veux juste gagner cette série, parce que j’ai envie d’aller chercher un titre. A vrai dire, j’aurais préféré qu’on se rencontre en finale!
Lors des play-off, tous les coups sont permis. Là, contre Genève encore plus…
De toute façon, j’ai été engagé ici pour ça! Avec Neukom, Vauclair, Neuenschwander et Fritsche, nous possédons deux lignes capables de rivaliser physiquement, ce qui n’était pas le cas à l’époque où j’étais encore à Genève. Je peux vous dire qu’on va venir fort, frapper dans les coins. On ne va pas hésiter à leur rentrer dedans. C’est une légende de croire qu’à Fribourg on craint Genève. On n’a pas peur du tout!
C’est vous qui avez inculqué cette rage de vaincre au Dragon?
J’essaie de transmettre ce que j’ai vécu avec Genève, avec une équipe qui était plus guerrière. Je n’ai pas changé ma personnalité ni mon style. On m’apprécie ainsi. Je me suis excusé de ce que j’ai pu dire par le passé. Les gars ont compris le message. J’ai été honnête avec eux. Contre Berne, samedi, on a réalisé un très gros match physique. On peut aller très loin de cette manière. C’est vrai que cela va être compliqué de marquer un but à Robert Mayer, mais on va mettre du trafic devant lui et lui rentrer dedans. Il n’y aura plus d’amis. Je suis même prêt à me fâcher avec Jo Mercier, mon pote pour la vie. Il le sait. Il ne faut pas avoir d’états d’âme!
Et si vous marquez à Genève, quelle sera votre réaction?
Je vais tenter de rester humble, de ne pas chambrer le public ou le banc adverse, même si avec les émotions on ne peut pas tout contrôler. Mais je me réjouis de retrouver les Vernets. Même avec un autre maillot.
Power-play
L'affiche Ge/Servette affronte ce soir, à 20 h 15, Fribourg-Gottéron pour l’acte I des quarts de finale des play-off.
L’effectif des Grenat Almond, Bays, Riat et Douay sont blessés. Jacquemet est incertain. Retour de Mercier. Descloux est prêté à Ajoie. C’est Giovaninni, le gardien de La Chaux-de-Fonds, qui devrait seconder Robert Mayer. L’étranger surnuméraire sera désigné aujourd’hui. Matt D’Agostini reviendra-t-il en jeu? Commencer les play-off sans son top scorer serait très audacieux de la part de Chris McSorley.
Du côté de Fribourg Kamerzin, Loichat (blessés), Vauclair (suspendu), Réway et Ellardy (surnuméraires) sont indisponibles. «On sait que Genève va jouer physique, mais on a d’autres atouts dans notre jeu. On n’a pas du tout peur d’affronter les Servettiens. Nous ne sommes pas les favoris, puisque personne ne nous attendait là. Nous, on croit à l’exploit!» lâche Gerd Zenhäusern, l’entraîneur de Dragons tout souriants hier matin à l’entraînement.
Confiance «Etre trop confiant, c’est comme faire des claquettes sur une table en verre, c’est dangereux», dit Chris McSorley. Les Aigles ne prendront pas Fribourg de haut, c’est certain.
Confrontations Aigles et Dragons se sont rencontrés deux fois en play-off. En 2008, en demi-finale, Ge/Servette n’avait fait qu’une bouchée de Gottéron (4-1 dans la série). En 2010, en quart de finale cette fois, les deux équipes étaient allées jusqu’au 7e match. Aux Vernets, Genève avait fait la loi. Cette saison, le bilan en saison régulière est de 4-2 en faveur des Grenat. Ils restent sur quatre succès de rang. Mais c’est une autre saison. «On appuie sur le bouton «reset», conclut Chris McSorley.