13 mars 2018

Selon son coach, Sébastien Beaulieu, le portier du GSHC a vite oublié ce tiers cauchemardesque à Berne. À vérifier ce soir à Genève

 

Inutile de remuer le couteau dans la plaie, de lui répéter que son 77,78% de pourcentage d’arrêts était insuffisant et indigne de son rang. Il le sait et préfère rester coi et concentré dans sa bulle pour mieux répondre sur la glace ce mardi. Robert Mayer est conscient que samedi, il n’a pas été à la hauteur de l’événement. Forcément qu’il a mal vécu la scène, que les images de ce premier tiers cauchemardesque du côté de Berne ont tourné en boucle dans sa tête. Pourtant, son entourage l’assure: il était prêt.

 

«Une erreur de le changer»

 

«Ce n’est pas un gardien de play-off», s’indignent ses contradicteurs sur les réseaux sociaux pour le fustiger. Mais il a également des partisans pour voler à son secours. «C’est toujours embêtant d’entrer ainsi dans une série, mais mieux vaut se rater au premier match que dans le dernier», estime l’ex-portier Gianluca Mona, persuadé que le goalie du GSHC a suffisamment d’expérience pour relever la tête et repartir sur de bonnes bases ce mardi. «Ce serait une erreur de le punir et de le changer, poursuit le Tessinois. C’est lui, le titulaire. Ce genre d’incident peut arriver. S’il monte son pourcentage à 94% et réussit de gros arrêts, tout sera oublié.»

 

C’est également l’avis de son entraîneur, Sébastien Beaulieu, convaincu que son protégé va réagir comme il l’a toujours fait après une de ses glissades. «Je n’ai pas encore reçu le feu vert de Craig Woodcroft, mais je m’attends à ce que ce soit Robert dans la cage, spécule le Québécois. Sa première sortie n’était pas ratée, il a fait exactement ce qu’on lui a demandé. Ce n’est pas de sa faute si, sous la forte pression des Bernois, un ailier a perdu le puck au bord de la bande. On savait que notre marge de manœuvre serait faible face au SCB, que ces gars-là viendraient très fort. Mais à la fin, c’est Mayer qui est exposé. On va continuer à lui accorder notre confiance. Comme au tennis, on n’a perdu qu’un set, en commettant des erreurs. On continue avec les mêmes joueurs.»

 

L’ange des gardiens des Vernets connaît son élève sur le bout des doigts. «Je ne vends pas des salades, mais il y a un domaine où Robert est impressionnant, c’est sa faculté de passer à autre chose rapidement, renchérit Beaulieu. Il est très fort mentalement, ses performances après des échecs ont toujours été bonnes. Il a d’ailleurs été excellent durant nos deux dernières années de play-off.»

 

À l’heure de la vidéo, lundi matin, les deux hommes ont revu ce qui n’a pas fonctionné. «On savait que ce serait une série compliquée pour lui, mais je ne pensais pas que ça partirait comme ça. Il va falloir éviter les pièges, mais Robert sera prêt!»

 

«Un autre visage»

 

S’il n’a pas été capable de faire la différence sur le premier acte, ce n’est pas non plus à cause de lui que les Grenat ont ramené un 7-0 de Berne.

 

«Robert Mayer n’était pas le seul sur la glace. Il y a beaucoup de joueurs qui doivent se remettre en question, admet Goran Bezina. Face à des Bernois qui savent se transcender en play-off, on n’a pas été bon. Notre attitude, notamment au niveau de l’intensité et de la fierté, n’était pas à la hauteur. Je ne comprends pas qu’on ait été surpris que Berne entre aussi fort dans la partie. Pourtant, on le connaît, on sait que c’est une machine qui ne ralentit jamais. On doit maintenant montrer à ces Bernois que c’était une erreur de parcours, que ce ne sera pas aussi simple à chaque fois. Si on veut passer ce tour, on doit réussir un match parfait en les freinant directement. Ce mardi, on va voir un autre visage de Genève.»

 

«On a besoin de lui»

 

Et le défenseur en est aussi convaincu, c’est un autre Robert Mayer qui défendra la cage. «Ce n’est pas la première fois que ce type d’incident lui arrive, sourit le Valaisan. On a besoin de lui si on veut aller loin. Or il nous a sauvés tellement de fois cette saison qu’il a toute notre confiance. Ça ne sert à rien de lui parler, c’est un gardien qui sait comment il doit réagir et se remettre en question.» Inutile de remuer le couteau dans la plaie…

 

Power-play (Virgulator/Grégory Beaud)

 

L’affiche Genève-Servette défie Berne ce mardi soir (20 h 15) aux Vernets.

 

La situation Dans le cadre des quarts de finale des play-off, les Genevois, battus 7-0 samedi à la PostFinance Arena, sont menés 1-0 dans une série au meilleur des sept matches.

 

L’effectif Jonathan Mercier, Gauthier Descloux, Kay Schweri et Cody Almond sont blessés. Le coach Craig Woodcroft décidera au dernier moment quels seront ses joueurs surnuméraires. Daniel Rubin, Eliot Antonietti et Johan Fransson, qui n’avaient pas effectué le déplacement dans la capitale, sont à disposition. Le Finlandais Michael Keränen, qui n’a pas convaincu samedi (même s’il n’était pas le seul), sera-t-il encore sur la glace? Pas certain.

 

À Berne Eric-Ray Blum, Simon Bodenmann (trois points et deux buts) et Luca Hischier (un but), qui n’ont pas terminé l’acte I, sont incertains aux Vernets.

 

La phrase «Je n’espère pas qu’on devra attendre 2 heures du matin pour connaître le résultat du match», rigole Marc Lüthi, le patron bernois, à propos du nouveau règlement où, en cas d’égalité, on jouera le nombre de prolongations de 20 minutes qu’il faudra pour départager les équipes. Il n’y a plus de tirs au but!

 

Noah Rod puni L’ailier genevois va manquer les actes II et III de cette série. L’attaquant a été suspendu pour deux matches, sanction assortie d’une amende de 2650 francs, en raison de sa charge sur le haut du corps de Blum. Fautivement ou pas? Le juge unique a décidé que c’était le cas. C’est la troisième fois que le Genevois écope d’une suspension lors des séries éliminatoires. Il avait été puni pour une charge sur Glauser en quart de finale des play-off 2016 (1 match) et pour une faute contre Ulmer (4 matches) lors de la demi-finale de la même année. Son statut de récidiviste a sans doute pesé dans la balance au moment de le sanctionner.