29 septembre 2018

Mis à l’écart lors des deux derbies, le gardien des Aigles, en concurrence avec Descloux, a sorti le grand jeu contre Zurich

 

Vous feriez quoi, vous, si un collègue, plus jeune, plus ambitieux, débarquait dans votre bureau avec la ferme intention de piquer votre place? En homme intelligent, Robert Mayer s’est posé beaucoup de questions cet été, il a énormément douté, conscient qu’il n’avait pas été à la hauteur de la situation, surtout lors des play-off face à Berne. Il n’y a pas que son genou blessé et la pression que lui mettait Craig Woodcroft qui étaient la cause de sa baisse de régime, ça, il le sait très bien.

 

Et si le meilleur transfert de Ge/Servette de cet été était finalement sa fiancée? «Absolument!» Le gardien, qui avait tendance à souvent sortir avec des amis en semaine, à bafouer parfois l’éthique d’un hockeyeur professionnel, ne cache pas que sa tendre moitié l’a beaucoup aidé dans sa rédemption, mais pas seulement elle. Ses coaches l’ont aussi remis sur le droit chemin.

 

«On beaucoup parlé avec lui, c’est vrai, reconnaît Chris McSorley, Et je suis très heureux de posséder aujourd’hui un tel portier.»

 

Robert Mayer sourit: «Je me suis mis à travailler beaucoup plus qu’avant et je joue désormais plus simplement», explique un gardien, qui a beaucoup transpiré pour retrouver son niveau. Il n’y a plus de fioriture dans son jeu et de sorties intempestives qui ont fait la risée de ses détracteurs. L’alternance avec Gauthier Descloux, instaurée à Ge/Servette par les coaches, lui a également fait du bien en lui donnant des ailes. «Cela symbolise au mieux notre état d’esprit», souligne Tim Bozon.

 

Mis à la porte lors des deux dernières parties, contre Fribourg et à Lausanne, Robert Mayer avait des fourmis dans ses patins, lui qui n’avait joué qu’une partie à Bienne en lever de rideau de la saison. Il a prouvé ce vendredi, contre le champion, qu’il était toujours au top, réalisant les arrêts qu’il fallait. Y a-t-il de bons ou de mauvais moments pour jouer son as? Face à un adversaire toujours en rodage, c’était peut-être bien la partie idéale pour se remettre en confiance.

 

«L’équipe, les gars devant moi, a réalisé un gros match en bloquant de nombreux tirs», reconnaissait Robert Mayer. «Après les blessures de Bouma et de Wingels, chacun a donné plus que d’habitude», admettait encore Tim Bozon. «On a vu le vrai Ge/Servette sur la glace, celui que les gens et nous voulons voir», s’est exclamé Chris McSorley, qui espère que Robert Mayer «restera encore longtemps à Genève.» Et un Gauthier Descloux qui pourrait jouer ce samedi à Ambri…

 

Rödin à la rescousse?

 

«Le genou de Bouma a explosé!» Dans les couloirs de la patinoire, on est très inquiet pour le Canadien, blessé mardi à Lausanne. Le reverra-t-on avec le maillot grenat cette saison? Ce n’est pas certain. Les dirigeants servettiens sont à la recherche d’un remplaçant voire de deux nouveaux étrangers en attendant que Tommy Wingels soit remis, d’ici un mois, de sa fracture de la mâchoire. «Avec le président Laurent Strawson, nous allons travailler très tard pour trouver l’oiseau rare», lançait Chris McSorley. Selon nos informations, le Suédois Anton Rödin (27 ans), qui avait joué à Davos la saison dernière, serait l’un des candidats. «Mais il y en a encore beaucoup d’autres car Chris veut des tops joueurs», sourit le président. On devrait en savoir plus ce samedi où les Grenat joueront à nouveau avec deux étrangers à Ambri.