19 mars 2015

Le portier des Aigles veut corriger le tir ce soir aux Vernets face aux Lions. La défaite du Hallenstadion est oubliée

 

Pas question de sombrer dans le défaitisme pour Robert Mayer. Hier matin aux Vernets, le portier, fessé la veille à Zurich, sort d’une longue discussion avec son coach Sébastien Beaulieu. Il faut dire que le dernier rempart des Aigles, auteur seulement de 77,27% d’arrêts, a vécu une fin de soirée à oublier du côté du Hallenstadion, où il a vu les Zurich Lions tromper sa garde à quatre reprises (cinq sur l’ensemble du match) en l’espace de six minutes lors du troisième tiers. «Ce n’est pas parce qu’il y a eu un petit grain de sable dans la machine qu’il faut tout revoir de A à Z, tient d’emblée à prévenir Sébastien Beaulieu. Avec Robert, nous avions un plan de match et il n’a visiblement pas fonctionné comme nous l’espérions. Il est donc nécessaire de revoir un peu notre copie.»

 

Un travail psychologique

 

Hier, le travail de l’entraîneur des gardiens du GSHC était avant tout psychologique: «Nous n’avons pas procédé à un débriefing vidéo, Robert n’a pas revu les buts qu’il a encaissés. C’est de toute façon quelque chose que nous ne faisons jamais le lendemain d’une rencontre. L’objectif principal était de m’assurer que ce match soit derrière lui, qu’il ne se ressasse pas ces vingt dernières minutes. Le plus important, c’est qu’il soit maintenant dans des conditions idéales avant l’acte II.»

 

Ce sentiment était pleinement partagé par son protégé, qui assure avoir déjà tiré un trait sur cette déconvenue. «J’ai évidemment commis des fautes à Zurich, notamment sur le troisième but qui donne l’avantage aux Lions. Celui-ci, il est clairement pour moi.»

 

Rappelé sur le banc après avoir encaissé le 5-2, qu’est-il passé par la tête de Mayer au moment de céder sa place au jeune Gauthier Descloux? «Franchement, c’est oublié et rangé dans un coin de mon cerveau. J’ai déjà la tête tournée vers l’acte II. Deux minutes après être allé m’asseoir sur la touche, je n’y pensais plus. Nous avons perdu une bataille mais pas la guerre, loin de là. Il est maintenant primordial d’égaliser dans la série en l’emportant devant notre public et montrer aux Zurichois que nous n’allons pas nous laisser faire. Pour ma part, je les attends de pied ferme.»

 

«Robert, mon No 1»

 

De son côté, Chris McSorley se refusait catégoriquement de mettre la faute sur son dernier rempart et confirme que Mayer sera bel et bien dans la cage des Grenat ce soir au coup d’envoi face aux hommes de Marc Crawford. «Que je sache, pour qu’un attaquant zurichois inscrive un goal, il doit passer quatre ou cinq de mes joueurs avant de se présenter face à Robert. Ce n’est donc pas que ce dernier qui est en faute mais toute l’équipe lorsqu’elle encaisse autant de buts. Mayer reste bien évidemment mon No 1, la question ne se pose même pas.»

 

Le boss des Vernets attend maintenant de sa troupe qu’elle présente un hockey de «meilleure qualité». «Si on entend passer l’épaule dans cette série, il faut que nous élevions notre niveau de jeu de manière drastique. Il y a eu de bons moments au Hallenstadion mais les Lions n’étaient de loin pas au sommet de leur forme. Nous devrons par conséquent nous méfier. Je pense que les spectateurs vont assister à une rencontre totalement différente de celle de mardi et que les deux équipes vont jouer sur un tout autre tempo. Je m’attends à une rude bataille.»

 

Sous peine de se retrouver déjà dans une situation compliquée au moment de se déplacer samedi en terres zurichoises, les Aigles n’ont pas d’autre choix que de l’emporter à domicile pour ne pas laisser s’échapper les Lions dans cette course à la finale. Avec un Robert Mayer à l’affût.

 

Paroles d'experts

 

Flavien Conne

«On a vu lors du match de mardi l’importance d’un bon gardien et d’une défense, un passage à vide se paie cash. Parce que la machine est lancée, je vois assez bien Zurich, ragaillardi par ce succès, profiter du momentum et réussir d’emblée le break aux Vernets. Après avoir peiné en début de série des quarts de finale face à Bienne, le champion est en train de trouver son rythme de croisière. Maintenant, cela dépend beaucoup de Robert Mayer, s’il aura récupéré moralement après sa mauvaise soirée. Ge/Servette sera-t-il capable de retrouver son plan de jeu et sa sérénité? Pour battre des grosses équipes comme Zurich, l’Aigle doit être parfait à tous les niveaux.» Pronostic: Ge/Servette-Zurich 2-4

 

Olivier Keller

«Comme on a pu le constater dans sa série contre Lugano, Ge/Servette a beaucoup de caractère pour relever la tête, même après avoir pris une volée comme ce fut le cas au 4e match face aux Tessinois ou mardi dans le dernier tiers. Chris McSorley n’aura pas besoin de les motiver, les joueurs sont tous animés d’un gros sentiment de revanche face aux Zurichois. Les erreurs font partie du jeu. A Zurich, ce n’est pas uniquement la faute de Robert Mayer, tu perds ou tu gagnes en équipe. Face à une formation zurichoise structurée, qui respecte mieux les consignes que les Tessinois, je reste malgré tout convaincu que les Genevois vont réussir un gros match ce jeudi.» Pronostic: Ge/Servette-Zurich 3-1

 

Power-play

 

L’affiche Les Aigles reçoivent Zurich, ce soir aux Vernets (20 h 15/en direct sur RTS 2), pour l’acte II des demi-finales des play-off. Les Lions mènent 1-0 dans la série. Il s’agira de la 100e partie en play-off (la 50e aux Vernets) disputée par les Grenat depuis 2003.

 

La statistique Les Lions n’ont plus gagné aux Vernets depuis le 29 mars 2014. Les Zurichois s’étaient alors imposés 3-5 lors du… 2e match des demi-finales des play-off de l’an passé.

 

L’effectif Matthew Lombardi, Christophe Bays, Christian Marti, Chris Rivera et Paul Ranger sont blessés. Eliot Antonietti (épaule) devrait retrouver la glace samedi pour l’acte III. Jonathan Mercier et Timothy Kast (grippe intestinale) sont incertains.

 

Du côté des Lions Marc Crawford ne va pas modifier une équipe qui gagne. Marc-André Bergeron sera donc une nouvelle fois préféré à Derek Smith. Andri Stoffel et Dan Fritsche (blessés) ne joueront pas cette semaine.

 

La phrase de Jacquemet «En play-off, tu dois avoir la mémoire courte et vite oublier ce 3e tiers.»

 

L’anecdote Furax après la défaite des siens mardi à Zurich, Chris McSorley était plutôt d’humeur taquine dans son bureau des Vernets hier matin. Le boss pointe du doigt une boîte jaune qu’il a reçue par la poste lors du quart de finale face à Lugano et qu’il s’empresse d’ouvrir devant nous. A l’intérieur, une page A4 pliée en deux sur laquelle on peut lire «Egalité, Fraternité, Eliminé!» Le manager du GSHC ne sait pas d’où provient cet envoi mais a une petite idée sur la question: «A mon avis, ce colis a été envoyé depuis le Tessin par quelqu’un qui ne voyait pas d’un très bon œil son équipe se faire maltraiter par la mienne.» Sous le pli moqueur se cache une poche en plastique étiquetée «Livraison d’excréments.» Raffiné. «Vous savez comme moi que lorsqu’on vous dit «m…», c’est que l’on vous souhaite plein de réussite. Eh bien, vu que nous avons éliminé les Luganais, je fais de cette boîte mon porte-bonheur! J’espère qu’elle nous aidera aussi face à Zurich.»