Le Servettien, qui ne garde que de bons souvenirs de son passage à Genève, est prêt à gagner le titre avant de partir. Et battre Bienne!

C’est rarement lui que l’on rappelle sur la glace, à la fin du match. S’il est très apprécié par le public, pour son état d’esprit exemplaire et ses qualités de battant, Roland Gerber n’est pas du genre, non plus, à se mettre en avant. Arrivé en 2011 aux Vernets, l’attaquant bernois, auteur de 19 buts en 269 matches de LNA avec les Grenat, n’a jamais recherché la lumière des projecteurs. Vivre heureux, vivre caché, c’est la devise de cet homme qui brille dans l’ombre au sein d’une quatrième ligne performante, souvent déterminante quand une partie se joue sur des petits détails.

Chris McSorley, qui ne l’a pas engagé pour qu’il porte le casque jaune de top scorer, avait bien envie de prolonger le contrat de ce bon soldat, lequel répond toujours présent quand il s’agit de faire le ménage dans les coins. Mais si cet Emmentalois de 31 ans se plaisait bien à Genève, il a finalement refusé l’offre du boss des Aigles. Le No 15, qui a beaucoup réfléchi avant de prendre cette décision, va retrouver le club de ses débuts pour signer un contrat jusqu’en juin 2019.

Le cœur dans la balance

«Il y a plusieurs raisons pour lesquelles j’ai choisi de poursuivre ma carrière à Langnau», explique un Bernois encore sous le coup d’une émotion légitime. Ce n’est jamais évident de quitter un vestiaire et une équipe qu’on a aimés. «Mais bon, soupire Roland Gerber, même si on avait pris l’habitude de se voir le week-end lors de nos moments de libre, je vais pouvoir profiter un peu plus de ma copine restée à Berne pour des raisons professionnelles.» Le côté cœur n’était toutefois pas le seul élément qui a fait pencher la balance du côté de l’Ilfis. «Si le choix n’a pas été simple, je dois reconnaître que, que ce soit mon entreprise de transports avec mon frère ou ma famille et mes amis, à côté du hockey, ma vie est à Berne. Et puis je ne cache pas que Langnau m’a proposé un bon contrat de trois ans. A mon âge, c’était une belle opportunité…»

Outre Roland Gerber, les Tigres de Langnau ont également déjà recruté Pascal Berger et Flurin Randegger du CP Berne pour la saison prochaine. Ils pourraient attirer encore Ryan Gardner (Fribourg) dans leurs filets. «On devrait avoir une bonne équipe même si le papier ça ne veut rien dire, relativise le Servettien. Ce qui compte, c’est la mentalité et pour avoir grandi là-bas, je peux vous assurer que dans cette région on aime les battants!»

Plus fourmi que cigale, Roland n’oubliera pas son passage à Genève où en cinq ans il a remporté deux fois la Coupe Spengler, disputé à deux reprises la Ligue des champions et les demi-finales des play-off. «J’ai beaucoup de souvenirs avec cette équipe, poursuit ce gros travailleur. Je m’y sens bien et j’ai rencontré des gens magnifiques qui sont devenus des amis. J’espère aussi que je ne vais pas oublier de parler le français que j’ai appris ici.»

Attention à Bienne…

Or avant de quitter les Vernets, il lui reste encore quelques matches à jouer avec Ge/Servette, à commencer par ce week-end où les Aigles affronteront à deux reprises les Biennois. «Après une pause de dix jours, ce n’est jamais évident de se remettre dedans, estime ce fan de Harley-Davidson. Mais ce sera également le cas du côté de Bienne. On s’attend malgré tout à deux rencontres compliquées face à un adversaire capable de battre tout le monde. A nous de garder le rythme que nous avions lors de nos deux victoires à Lausanne et face à Fribourg. Et de confirmer notre troisième rang.»

Quelques tours de patinoire hier matin ont permis à Roland Gerber et ses coéquipiers d’évacuer les toxines de Noël. «J’espère qu’on va récupérer nos Canadiens en pleine forme de Davos, comme l’an dernier», se marre l’attaquant, tout heureux toutefois d’avoir fait l’impasse cette année sur le tournoi des Grisons. «Deux fois c’était bien, non?»

Et de promettre une chose: «Je vais tout donner avant de partir de Genève avec un autre trophée!» S’il marque le but du titre, c’est lui qu’on va rappeler sur la glace avant qu’il ne s’en aille la tête haute du côté de Langnau…

Power-play

L’affiche Ge/Servette (3e, 32 matches et 56 points) reçoit Bienne (11e, 35 matches et 35 points) samedi à… 15 h 45. Les Genevois affronteront ensuite le même adversaire, le lendemain à la même heure, à la Tissot Arena.

Statistiques Les Grenat se sont imposés deux fois cette saison contre les Seelandais sur le score de 3 à 2. En 42 confrontations, les Genevois ont gagné 26 fois depuis 2002.

Les blessés Christophe Bays, Cody Almond, Tim Traber, Tim Kast sont toujours hors de combat. Johann Fransson, qui s’est entraîné hier matin, est incertain.

Coupe Spengler Engagés à Davos avec le Team Canada, Tom Pyatt, Matt d’Agostini, Matthew Lombardi et Daniel Vukovic ne rentreront à Genève que le… 1er janvier, la veille du match, aux Vernets. Dans quelle forme? Le coach des Aigles croise les doigts. Alex Picard, qui a porté le chandail de Davos, sera-t-il de retour? Peu importe, il est surnuméraire.

La phrase «Bonne année à tous!» De Chris McSorley à tous les fans des Grenat.