Le Canadien est prêt pour une nouvelle saison, qu’il entamera vendredi aux Vernets face à Ambri-Piotta
C’est un parfum curieux et connu que l’on respire dans les entrailles des Vernets. On y devine un soupçon d’adrénaline, un brin d’appréhension et comme toujours, à quelques jours du coup d’envoi de la saison, une bonne dose d’impatience. Nouvelle saison, nouveau défi, la Ligue des champions est déjà reléguée aux oubliettes, mais les ambitions gonflent toujours le cœur du vestiaire grenat.
Tom Pyatt s’en nourrit. A 28 ans, le Canadien a rempilé pour une année supplémentaire avec Genève-Servette. Mais il la jouera sans son grand frère Taylor, à la retraite désormais. Les deux frangins avaient fait un point d’honneur d’évoluer ensemble et c’est avec les Aigles qu’ils ont pu réaliser leur rêve.
Alors forcément, avec le départ de Taylor, Tom pourrait se sentir un peu seul. «C’est comme cela, sourit-il. Nous étions là ensemble et maintenant cela sera évidemment différent pour moi. C’était une belle expérience d’évoluer à ses côtés.»
Des ajustements
La complicité fraternelle n’étant plus de mise, l’attaquant doit d’ailleurs encore trouver ses repères. Il les explore avec Damien Riat et Noah Rod désormais, et cela suppose des ajustements. Parce que le grand frère, avec son gabarit, s’y entendait justement pour faire de la place devant la cage adverse. «Nous manquons peut-être d’un joueur comme lui pour prendre la position, c’est vrai, lance Tom. Mais désormais cela doit devenir un travail d’équipe et plus le boulot d’un seul homme.»
«Une belle page à écrire»
Les Aigles peaufinent donc les automatismes en pensant au coup d’envoi de la saison, vendredi soir. Mais Tom Pyatt reste serein. «Le système a un peu changé, il y a eu un peu de mouvement dans le contingent, mais nous restons une très bonne équipe, assure l’attaquant. Personnellement, je me sens bien. Nous avons tous besoin de prendre un peu confiance, mais le début du championnat peut aussi y contribuer. A nous d’écrire une nouvelle page, une belle page.»
Principal objectif, afin de progresser? «Nous devons élever le degré de possession du puck pour nous éviter des frustrations et pour générer plus de chances de but, analyse Tom. Mais nous avons une bonne profondeur de contingent et tous les arguments pour faire partie des plus fortes équipes du championnat.»
«Je ne suis pas inquiet»
Justement, le Genève-Servette de cette saison est-il meilleur que celui de l’an dernier, comme le prétend systématiquement Chris McSorley chaque fois au début de septembre? «Il est encore trop tôt pour le dire, répond prudemment le Canadien. Il y a quelques changements, mais je ne suis pas inquiet. A nous de faire le nécessaire pour bien commencer.» Quid des interrogations liées à l’élimination en Ligue des champions, aux imprécisions observées ou à l’énergie dépensée? «Pas de problème, c’est une bonne chose de disputer ce genre de matches avant la reprise, assure Tom. Je reste persuadé que cela sera un avantage pour nous en championnat.»
Tom Pyatt est prêt pour ce nouvel envol avec les Aigles sans son frère. Les deux frangins restent en contact, bien sûr. «Nous nous envoyons des messages», dit-il, mais il lui faudra trouver ses marques, comme toute l’équipe d’ailleurs. Et vite, pour s’éviter un vilain doute en début d’exercice.
Matte: «Ce que faisait Taylor, c’était de l’art!»
Il y en a eu certains pour gloser sur les qualités de Taylor Pyatt la saison passée, notamment chez les adversaires des Grenat. Mais sa présence devant la cage adverse, la place qu’il prenait, tout cela va manquer dans un premier temps. Et Louis Matte, le fidèle assistant de Chris McSorley, ne le sait que trop bien.
«Taylor n’a pas marqué un seul but sur un tir direct, assène-t-il. Toutes ses réussites sont arrivées après un rebond ou grâce à une déviation. Je dis une chose: c’est de l’art de savoir faire ça. Certains se sont moqués, au début, mais il faut voir les points que Taylor nous a apportés. Un joueur comme cela, moi, je prends. Or, c’est vrai, cette année nous n’avons pas à disposition quelqu’un qui possède ce profil.»
Il faut donc trouver des solutions. «Oui, des combinaisons afin que Tom puisse avoir de l’espace, précise le Québécois. Nous cherchons la bonne formule. Mais nous savons que nous pouvons compter sur Tom. Et c’est bien pour cela que nous lui donnons des responsabilités avec les deux jeunes, Rod et Riat.»
Ge/Servette cherche encore le bon équilibre. Il a quelques jours avant le début de la saison.
Notre pronostic
Quel sera le classement du championnat après les 50 journées du tour de qualification? Quelles seront les formations qui figureront sous la barre? L’exercice est de plus en plus périlleux chaque année, tant les équipes se tiennent désormais dans un mouchoir de poche. Alors que la saison démarre demain avec un alléchant Zurich - Berne, les journalistes «hockey» de la Tribune de Genève vous dévoilent la synthèse de leurs pronostics, forcément subjectifs.
1. Zurich Lions
2. Berne
3. Davos
4. Lugano
5. Genève-Servette
6. Zoug
7. Kloten
8. Bienne
9. Lausanne
10. Fribourg-Gottéron
11. Ambri
12. Langnau