18 mars 2015

Les Genevois menaient 2 à 1 avant que le portier grenat ne craque dans le dernier tiers. La suite demain aux Vernets

 

«Quand tu montes l’échelle, souris à tous ceux que tu dépasses car tu croiseras les mêmes en redescendant!» Ils étaient à nouveau tous là, prêts à s’engager. A fond. A mouiller leur maillot. Et se coucher sur tous les pucks. On s’est rendu coup sur coup, vive les play-off!

 

Entre Genevois et Zurichois, on se bat toujours comme des chiffonniers pour s’offrir ce vilain trophée jaune de champion, mais tellement prestigieux. C’était hier l’heure des retrouvailles, de la vengeance douze mois après que les Lions se soient imposés au terme d’un septième match homérique. Et rien n’a vraiment changé…

 

C’est furieux que Chris McSorley a quitté le Hallenstadion, en en voulant à la terre entière. Mais surtout à MM. Eichmann et Stricker, les arbitres de ce premier acte. «Ils ont décidé du sort de ce match, accuse le coach ontarien, hors de ses gonds. Ils n’ont pas osé donner une double pénalité aux Zurichois, du coup c’est Mayer qui en a payé les frais. C’est un scandale…»

 

Mais avant cette péripétie, c’est aussi le portier grenat, le malheureux, qui avait relancé le champion, lors du troisième tiers, en 87 secondes, lorsque Robert Nilsson a renversé le sablier. Ge/Servette menait alors 2 à 1 avant de perdre son ange gardien…

 

Pourtant, le coach des Vernets avait bien préparé son affaire pour frapper d’emblée un grand coup. Comme à Lugano en quarts ou la saison dernière ici même quand les Genevois étaient venus d’emblée s’octroyer l’avantage de la patinoire.

 

«Tu peux faire en sorte de mettre un peu plus d’ambiance, on a l’impression que tu commentes depuis un salon!» Le journaliste de Yes FM a dû opérer quelques réglages au début du second tiers alors qu’on entendait une mouche voler. Même le show d’avant-match était passé sous silence ou presque. C’est dans une ambiance de cathédrale que Tom Pyatt, sur un service en or de Monsieur D’Agostini, avait d’emblée glacé l’atmosphère.

 

Tout avait été prévu pour déranger cette sacrée machine zurichoise, la meilleure formation de la ligue quand on la laisse s’exprimer. Il suffisait pour cela de mettre, selon le boss, une grosse pression sur le champion, de les prendre d’emblée à la gorge. Tout se trouvait sur un tableau. Comme une partie d’échec. Sans oublier de leur rentrer dedans, car ils n’aimaient pas trop ça. A ce moment-là, rien ne semblait pouvoir arrêter ces Servettiens, bien décidés à bousculer la hiérarchie…

 

Il aura fallu patienter jusqu’à la 26e minute pour que le public du Hallenstadion s’emballe enfin. C’est Roman Wick, l’artiste, qui a réveillé ses fans en faisant briller son talent sur la patinoire avec la collaboration de Bärtschi et de Cunti. Et de relancer cette formation que les Genevois n’ont jamais battue en play-off…

 

Mais avec la complaisance des arbitres, cette fois-ci, Matt D’Agostini redonnait ensuite une longueur d’avance aux Grenats avant ce dernier tiers d’enfer qui n’a pas rimé avec Robert Mayer.

 

«On ne doit pas toujours mettre la faute sur les arbitres, mais là, ce soir, je dois dire qu’ils étaient bien hasardeux, pestait Romain Loeffel. Après le 2-1, je ne m’imaginais pas ce scénario. Malgré le score, on a montré qu’on était capable de battre cette équipe, largement à notre portée. On va leur montrer demain aux Vernets de quel bois on se chauffe. Comptez sur nous dans cette demi-finale…» 1-0 pour les Lions, mais la série ne fait que commencer…

 

«Retrouver le rythme» (par Benjamin Berger)

 

Kevin Romy avait des fourmis dans les patins. Blessé à l’épaule le 20 février suite à une charge du défenseur fribourgeois Kwiatkowski à la BCF Arena, l’attaquant neuchâtelois n’avait plus griffé la glace depuis pratiquement un mois jour pour jour.

 

Hier soir, à l’occasion de l’acte I de la demi-finale opposant les Lions aux Aigles au Hallenstadion, l’avant-centre grenat a retrouvé presque toutes ses sensations dans l’antre des hommes de Marc Crawford. Malgré la lourde défaite (5-2), le No 88 de Chris McSorley était quand même satisfait d’avoir pu renouer avec l’ambiance des vestiaires: d’être à nouveau un élément à part entière de la troupe du GSHC. «C’est clair que ça fait plaisir de retrouver les copains. Je joue depuis le mois d’août pour vivre de tels moments alors vous imaginez bien à quel point il m’a été difficile de vivre le quart de finale face à Lugano depuis les tribunes: c’était tout bonnement interminable!»

 

Certes, hier soir, Romy n’a pas vraiment pesé dans la balance et ne s’est pas montré décisif dans les moments clés de la rencontre, mais il n’a pas démérité. Loin de là. «Ce n’est jamais facile de revenir au jeu, qui plus est durant les play-off, mais je me sens bien. Je dois dire que plus les minutes défilaient au tableau d’affichage, plus j’étais en confiance. Il va maintenant me falloir encore un peu de temps pour retrouver le rythme, mais je ne me fais pas de souci.»

 

Suite à la défaite d’hier soir, l’attaquant tenait toutefois à relativiser: «Nous avons montré aux Zurichois que nous pouvions largement leur tenir tête, et qui plus est chez eux. Si nous restons disciplinés, notamment en infériorité numérique, nous avons les moyens de les battre. Je ne me fais aucun souci là dessus.»

 

Serein, Romy donne déjà rendez-vous aux Lions demain soir aux Vernets.