Acte I, Ge/Servette- Gottéron, demain soir aux Vernets. Rencontre avec l’attaquant des Grenat
Les brownies de l’aumônier des Aigles sont divins. Ici, pas de miracle: c’est sa femme qui les prépare, John Glass les apporte ensuite du côté des Vernets et les distribue dans le vestiaire. Les deux ou trois plateaux n’ont pas fait de vieux os, hier: nettoyés, balayés, avalés, ces brownies-là ont fait le beurre des becs à sucre, nombreux. Mais c’est fini! La nutritionniste a laissé ses ordres: il faudra désormais s’en tenir à des en-cas moins saturés. Dam, les play-off sont là!
«Merci, mais j’en ai déjà dévoré deux», glisse presque à regret Jim Slater à l’aumônier, qui lui présente une nouvelle platée. Slater, c’est l’un des hommes-clés de Genève-Servette à la veille du premier match de la série contre Gottéron. S’il aime les douceurs, l’Américain sait bien que le choc sera rude. Comme tous les Aigles, il s’y prépare.
«Je suis en forme!»
Sa vilaine coupure à la lèvre supérieure et la commotion dont il se relève à peine sont maintenant derrière. «C’est le passé, sourit-il. Mon problème à la lèvre était impressionnant, c’est vrai. Mais c’était ma première vraie blessure et les docteurs ont fait du bon boulot. Ça ne se voit plus. Pour la commotion, c’est terminé aussi. Bref, je suis en forme!»
C’est une bonne nouvelle pour les Grenat. Parce que le centre des Aigles s’est fait une place d’importance dans le groupe genevois. Le tout en faisant évoluer son jeu. Arrivé de NHL (Winnipeg Jets), Slater jouait le plus souvent en centre défensif. Avec des tâches bien précises. Son rôle à Genève a évolué vers une présence plus offensive, ce que ses statistiques confirment: 15 buts marqués en 32 rencontres, 13 assists pour un total de 28 points.
«Oui, je suis arrivé avec ce bagage de centre défensif, raconte-t-il. Mais nous avons rapidement eu des discussions avec Chris McSorley et il m’a expliqué ce qu’il attendait de moi. Cela a fonctionné assez rapidement. C’est bien d’avoir l’opportunité de démontrer ses qualités offensives. Au fond, je n’ai pas bouleversé ma manière de jouer. Je me suis adapté. Je joue les power play, on me fait confiance et j’en prends aussi. Et avec la confiance, tout est possible…»
«Jouer dur, mais juste»
Redouté par les défenses adverses, Jim Slater s’est taillé une réputation. Il sera donc très en vue demain soir aux Vernets, pour l’acte I de ces quarts de finale.
«Depuis que je suis arrivé ici, j’ai appris à connaître la ligue, les équipes adverses, les joueurs, analyse-t-il. Je sais à quoi m’attendre. Ce sera un match difficile. On dit de nous que nous sommes favoris? Je veux bien. Mais la saison régulière est une chose et les play-off une autre. Nous avons une belle équipe, c’est sûr. Mais notre force, c’est de jouer dur. Durcir le jeu, mais intelligemment, en respectant les règles, bien sûr. En évitant les pénalités bêtes. Tout le monde a un rôle à jouer, nous devons tous répondre présent. Nous avons une équipe pour aller loin, mais je ne veux me préoccuper que de Fribourg maintenant.»
A 33 ans, Slater donne donc le ton de la série. Il faudra être dur mais juste. Le reste, ce sont ces détails qui n’en sont pas. Ce sont ces face-off qu’il remporte presque toujours, ce jeu plus vertical qui doit vite faire mouche, l’arbitrage, les blessures. «C’est aussi une atmosphère, je suis impatient, j’ai faim de ces finales, assure Jim Slater. Parce que je sais que nous pouvons battre tout le monde.» A confirmer contre Gottéron demain soir…
Noah Rod n’attendait que ça
L’impatience Après 50 matches de saison régulière, tout le monde est impatient d’en découdre en play-off. L’heure de vérité. A 19 ans, Noah Rod ronge son frein comme tous. «Cela va être une belle série. Pour nous sur la glace, comme pour les supporters. Il y aura des émotions.» Surtout face aux Fribourgeois, qui font partie des ennemis intimes des Aigles? «Oui, ce sera particulier, c’est clair, admet Rod. Mais on fait du hockey justement pour vivre ces matches-là. Et puis j’ai envie de montrer que Ge/Servette est la meilleure équipe de Suisse romande.»
Le cas Jacquemet Sévèrement touché au visage par un puck, samedi à Lausanne, Arnaud Jacquemet va mieux. Les stigmates sont toujours visibles. Il a encore des problèmes de sensibilité à la lèvre et doit faire attention à son œil. «Nous prendrons une décision jeudi matin avec le médecin, pour savoir si je peux jouer ou pas», explique le joueur.
Almond sur la glace Ecarté depuis le mois de septembre, avec une blessure à l’épaule et des complications, Cody Almond était hier de retour sur la glace à l’entraînement, en équipement, pour la première fois depuis très longtemps. Avec le tricot gris des blessés, mais de retour aux affaires néanmoins. De bon augure pour le futur?