L’aîné des frères Pyatt se confie sur son expérience aux Vernets, sa première saison en Suisse, qui pourrait aussi être la dernière
C’est la dernière ligne droite pour Ge/Servette. Celle qui décidera du classement final en vue des play-off. Neuf rencontres, c’est le nombre de parties qu’il reste aux Aigles à disputer pour accrocher la sixième place actuellement occupée par Lausanne, qui compte cinq longueurs d’avance avec un match en plus au compteur.
La première marche de cette escalade finale passe par un lointain déplacement ce soir en Léventine, du côté d’Ambri. A la Valascia, les hommes de Chris McSorley tenteront d’enchaîner avec une deuxième victoire consécutive, ce qui ne leur est pas encore arrivé en ce début d’année 2015.
Quel avenir pour Taylor?
Si les résultats des Grenat oscillent entre le bon et le moins bon depuis huit rencontres (3 victoires pour 6 défaites, dont une en Coupe de Suisse), un joueur de Ge/Servette, Taylor Pyatt, se dégage par sa constance. L’aîné des frères Pyatt a en effet déjà inscrit quatre buts et délivré deux assists depuis les Fêtes. Très en vue mardi contre Fribourg-Gottéron – il s’est fendu d’un doublé – le No 14 est revenu hier sur sa première (et dernière?) saison sous le maillot servettien. A la question sur les rumeurs qui font état d’une possible fin de sa carrière professionnelle au terme de l’exercice en cours, le joueur de 33 ans y répond un brin embarrassé: «C’est une possibilité mais je ne veux pas en parler pour l’instant. L’heure est au championnat et l’objectif est d’aller le plus loin possible en play-off. On discutera de mon avenir plus tard.»
Reste que, retraite ou non, ce grand gaillard (194 cm pour 94 kilos) termine en fanfare la saison régulière et c’est de bon augure pour Ge/Servette avant de s’attaquer aux play-off. Mardi contre les Dragons, il ne lui a fallu que 33 secondes pour trouver le chemin des filets. Une réussite fulgurante qu’il analyse par l’entrée dans sa ligne d’attaque – aux côtés de son frère Tom – de Matthew Lombardi, avec qui il dit s’entendre à merveille sur et en dehors de la glace. «Matt est un très bon joueur qui par sa vitesse et ses qualités techniques nous ouvre des espaces en zone offensive, ce qui nous permet d’avoir plus de liberté. Je suis certain, même si nous n’avons évolué pour l’instant qu’une seule fois ensemble, que nous pouvons faire de belles choses tous les trois.»
Cette saison était aussi l’occasion pour lui d’évoluer pour la première fois de sa carrière dans la même équipe que son frangin: «C’est vrai que c’est bizarre de s’entraîner au jour le jour avec mon petit frère. Quand nous étions en NHL, nous ne nous croisions que quelques jours par an. C’est super que d’avoir eu cette opportunité. Nos parents sont en Suisse depuis les Fêtes et sont fiers de voir évoluer leurs enfants côte à côte. Mercredi soir, nous les avons emmenés manger une fondue, c’était un peu déroutant pour eux», rigole Taylor.
«Aller chercher le titre»
Ce dernier espère maintenant vivre une belle fin de saison avec Ge/Servette et pourquoi pas aller chercher ce premier titre de champion qui manque cruellement aux Genevois: «Je nous en crois capables même si le niveau de la LNA est largement plus relevé que ce que je croyais à mon arrivée ici. Il va falloir qu’on profite des neuf dernières rencontres qu’il nous reste à disputer pour régler les derniers petits détails et monter en puissance.»
Pour cela, il faudra commencer par aller battre Ambri qui lutte corps et âme pour décrocher la huitième place synonyme de play-off actuellement occupée par Bienne. Avec 48 points, le club tessinois ne compte que trois longueurs de retard sur les Seelandais et Taylor Pyatt ne s’attend pas à un déplacement aisé dans le Tessin. «Affronter Ambri n’est jamais simple. D’autant plus dans une patinoire un peu spéciale et dont l’ambiance est toujours un peu folle. Nous avons toutefois à cœur de bien terminer ce mois de janvier et allons tout faire pour enchaîner les bons résultats.»
Puis, demain aux Vernets, l’attaquant canadien et ses coéquipiers auront la lourde tâche d’accueillir l’Ours bernois, leader actuel de la saison régulière.
Lombardi en forme
Physiquement, Matthew Lombardi se sent «monter en puissance». A quelques semaines du début des play-off, la nouvelle est bonne à prendre du côté des Vernets. Le No 10 des Aigles prend de la hauteur en cette fin de saison régulière et ne cache pas sa joie d’avoir retrouvé le rythme. Il attend de pied ferme les séries finales. Auteur de trois assists mardi contre Fribourg-Gottéron, «Lombo» s’est aussi procuré une multitude d’occasions. «Aujourd’hui, sur le plan physique tout va bien, c’est vrai. Je suis plus rapide sur la glace et je retrouve mes sensations de la saison passée. Maintenant le problème n’était pas qu’au niveau de la forme: mon taux de confiance était aussi atteint et il m’a fallu du temps pour m’en remettre.»
Aligné aux côtés des frères Pyatt pour la première fois mardi contre la troupe de Gerd Zenhäusern, Lombardi est heureux de cette association. «Avec Taylor et Tom, j’ai deux joueurs qui me permettent de m’exprimer au mieux sur la glace. Mais il ne s’agit pas que de nous trois, ce serait manquer de respect à nos coéquipiers. A Ge/Servette, nous avons la chance de posséder une belle profondeur de banc et en vue des play-off il sera primordial de compter sur tous les joueurs pour en faire souffler d’autres.»
Il reste désormais à Matthew Lombardi neuf matches pour atteindre les sommets en vue des play-off.
Power-play
Les affiches Ge/Servette se déplace du côté d’Ambri ce soir (19 h 45/Teleclub). Demain à la même heure, les Aigles recevront Berne, premier du classement et déjà officiellement qualifié pour les play-off.
L’effectif Chris McSorley devra composer sans Jacquemet, toujours en souffrance avec le bas de son corps. «J’ai essayé de mettre les patins mercredi, mais cela ne s’est pas bien passé. J’ai ressenti des douleurs, donc je ne sais pas quand je pourrai signer mon retour», déclare le Valaisan. Ce n’est pas le cas de Rivera, qui s’est entraîné normalement hier matin et qui pourra être aligné ce soir au Tessin. Dans la cage et si la logique est respectée, Chris McSorley va continuer à effectuer son tournus. Titulaire mardi face à Fribourg, Bays devrait céder sa place à Mayer. Picard et Ranger joueront normalement les rôles d’étrangers surnuméraires.