4 janvier 2016

En prenant cinq points à Bienne, les Genevois se rapprochent de la tête. Merci «D’Ago», Pedretti et Romy…

 

Devant la Tissot Arena, question sécurité, on ne plaisante pas. Il n’y a pas que le couteau suisse qui est confisqué à l’entrée de la patinoire. Les trousses de maquillage de la maman et le goûter du petit garçon (des pop-corn) ne passent pas non plus. On ne se marre plus trop également dans le vestiaire du HC Bienne, où Kevin Schläpfer ne trouve plus la solution pour sortir la tête de l’eau, pour s’extirper de la dernière place.

 

«Là-bas, ce sera différent…» Matthew Lombardi l’avait pourtant senti, la veille, que lui et ses camarades n’allaient plus autant rigoler que samedi (victoire 5-1) après être entrés du bon pied dans la nouvelle année. Or, contrairement à leur dernière visite dans le Seeland, les Genevois ont évité in extremis les tirs au but. Grâce à une réussite miraculeuse de Kevin Romy à une seconde et dix centièmes du coup de gong! Comment Bienne peut-il s’en relever?

 

«Durant les cinq minutes de prolongation, on a joué le tout pour le tout en alignant à chaque fois trois attaquants, explique, soulagé, le bourreau neuchâtelois, conscient que le pari était risqué. Mais cela a payé.» Contre une formation en plein doute, le visiteur, qui joue le podium, était forcément mieux armé moralement. «Avec cinq joueurs dans la zone neutre, ils nous ont empêchés de développer notre jeu pendant 64’59’’, renchérit Romy. On savait qu’ils allaient réagir après le 5-1, mais on a encaissé des buts stupides en situations spéciales. Cela ne doit pas arriver contre ces équipes moins bien classées que nous. Au final, on s’en tire bien même si cela a été laborieux.»

 

Après avoir passé un gros savon à ses hommes à la deuxième pause, Chris McSorley a poussé un gros soupir avant de rejoindre le bus, toujours convaincu que ses Aigles ont les moyens d’aller taquiner les Zurich Lions ces prochaines semaines. «Nous ne sommes plus très loin de la tête», jubile le chef.

 

«Notre objectif est en effet de regarder vers le haut, pas derrière nous», ajoute un Marco Pedretti tout sourire après avoir marqué trois buts mais surtout des points très importants ce week-end. «Aller en LNB avec Ajoie m’a donné la possibilité de beaucoup jouer et des responsabilités, reconnaît le Bruntrutain. J’ai reculé pour mieux sauter. Avec les blessés et les absents à Genève, j’ai plus de temps de glace.» Il a gagné en sécurité et il envoie du lourd! 

 

D’Agostini est toujours sur son nuage

 

C’est avec un «coffre» rempli de bons globules rouges et de confiance qu’ils sont redescendus de la montagne. Tous gonflés à bloc. Après avoir remporté les deux précédentes éditions de la Coupe Spengler avec Ge/Servette, les Nord-Américains des Vernets ont remis la main sur le sacre cette année avec la feuille d’érable sur leur maillot. A croire que là-bas, du côté de Davos, ils ont trouvé une potion magique qui les rend vraiment irrésistibles.

 

«C’est toujours un honneur de représenter son pays et on s’est bien amusé», s’exclamait, hilare, Matthew Lombardi, capitaine du Team Canada, qui avouait être revenu de Davos les jambes lourdes. «Mais, sourit Lombo, aujourd’hui (ndlr: samedi) «D’Ago» a marqué tout de suite et cela nous a donné de l’énergie positive…» A quoi ça tient!

 

Face à des Biennois pusillanimes et complaisants, avec un Kevin Schläpfer semblant résigné à la bande, les Grenat n’ont pas eu à forcer leur talent pour s’offrir, devant leur public, un dixième succès de rang.

 

C’est déjà Matt D’Agostini qui avait inscrit le dernier but victorieux de ses compatriotes, jeudi, jour de la finale de la Coupe Spengler, contre Lugano. «Je suis mort mais toujours sur un nuage», reconnaissait le top scorer des Aigles, auteur de trois nouveaux points samedi et d’un but hier. De quoi serrer très fort sa canne contre lui avant de l’embrasser. «C’est mon côté superstitieux, je le fais à chaque fois que je suis dans un bon moment.»

 

L’ex-joueur des Canadiens de Montréal, des Pittsburgh Penguins et des Sabres de Buffalo, qui a décroché son premier trophée davosien (il était blessé l’an passé), a continué de planer sur la glace hier à Bienne avant de lever le pied. Alors que Daniel Vukovic a continué, comme le 31 décembre, de faire le ménage en infériorité numérique, Tom Pyatt a, lui, joué encore une fois les passeurs d’émotion. Avant de marquer à son tour. Comme à la Spengler! «Fort de mon expérience, je savais qu’après une semaine passée à Davos mes mercenaires reviendraient au top niveau, se réjouissait – en français! – Chris McSorley dans son bureau, heureux de commencer aussi bien ce millésime 2016. Vous avez vu les deux premiers buts samedi? Bang bang!»

 

A l’instar d’un D’Agostini en feu, le «big band» des Vernets avait encore du coffre hier!