30 novembre 2017

Le défenseur servettien amène sa bonne humeur dans le vestiaire et sa hargne sur la glace. Pour son père décédé en 2013…

 

Quand il ferme les yeux, c’est pour mieux s’ouvrir les cieux. Dans un coin de sa mémoire, il s’arrête dans son jardin secret, où il y a cette image indélébile qui le guide partout où il va. Will Petschenig entend les vagues de l’océan, un vol de goéland, mais surtout la voix de son père. Il oublie alors le temps, par un soupir, pour un instant. Dan, c’était aussi son coach, son ami, son modèle. Décédé en 2013, à l’âge de 50 ans, cet ancien joueur de football américain lui a transmis la force de se battre, de toujours chercher l’inaccessible; de si belles valeurs, en traçant, pour lui, son fils, sa bataille, son destin.

 

Il lui manque beaucoup depuis qu’il a pris le large pour ce monde que l’on dit meilleur. On le surnommait «Lunch». C’est aujourd’hui le nom de son basset hound, le chien préféré de son géniteur, qu’il a acheté, en son honneur, il y a un an en France. Il porte aussi, au nom du père, le No 65, son numéro fétiche quand il jouait aux Toronto Argonauts.

 

En aide aux enfants

 

Il n’y a pas un jour où Will ne pense pas à lui. À cet homme qui avait un gros cœur sur la main, comme le sien, toujours prêt à aider un copain, à soutenir son prochain. Il y a deux ans, à Saginaw, une rencontre avec le directeur de ce club de l’Ontario, Charley Porter, a changé sa vie, prenant par la main son destin. Ensemble, ils ont créé une œuvre caritative, A Heart Like Mine, qui vient en aide aux enfants et aux familles qui ont perdu un parent.

 

«Mon père faisait tout pour que nous soyons heureux. Avec cette fondation, je veux aider les enfants dans cette situation à connaître ce bonheur. J’ai parlé avec M. Quennec pour qu’on puisse aussi organiser d’ici au début de janvier un tel programme à Genève», explique ce défenseur de 22 ans, qui a une bonne connexion avec les gamins ou les adolescents. «Le but est d’entourer ces mômes, qui pourraient, par exemple, s’entraîner quelquefois avec des joueurs pros.» Le contact facile, ce Canado-Suisse a plein d’idées pour prêter assistance; rendre service, c’est sa devise. «Je souhaite que ces jeunes se sentent soutenus, qu’ils puissent profiter de s’amuser et se changer les idées certains soirs en venant à la patinoire. C’est, d’expérience, quelque chose d’important lorsque les moments de vie sont difficiles.»

 

Débarqué aux Vernets la saison dernière d’Ontario, le Servettien n’a pas tardé à se faire plein d’amis à Genève. «Dans le vestiaire, je suis toujours de bonne humeur, sourit celui qui est aussi très apprécié lorsqu’il honore le McSorley’s Pub de sa présence après les matches. J’aime bien parler avec tous ces fans qui nous soutiennent, il m’arrive même de faire des paris avec eux…» Et quand il perd avec les Aigles, c’est lui qui trinque en offrant la tournée! Ce Will Petschenig mérite d’être connu…

 

«Ma grand-maman habite à Lauterbrunnen, près de Wengen. J’y suis allé deux fois avec mon frère Joe et avec Bonnie, ma petite amie», sourit ce Suisse dégoté dans le Nouveau-Monde par Chris McSorley il y a deux ans. Depuis, comme Vukovic à ses débuts, il n’a cessé de progresser, de prendre de l’assurance et du temps de jeu. «Comme il s’agissait de ma première expérience à l’étranger, il m’a fallu du temps pour m’adapter, admet ce gaucher de 188 cm. Mais j’ai su gravir les échelons jusqu’à gagner la confiance de l’entraîneur. Je donne mon cœur pour le club et les fans. Je suis très chanceux de pouvoir vivre cette opportunité.»

 

«Si on joue notre jeu…»

 

Jouer cinq matches en sept jours ne le gêne pas; au contraire, il adore ça, surtout s’il y a une victoire au bout. «C’était bien de ramener un point de Zurich et deux d’Ambri, même si, avec ce classement aussi serré, il aurait été préférable d’empocher la totalité de l’enjeu. S’il y a de très bons joueurs à Lugano, nous avons une chance, si on joue notre jeu, de gagner ce jeudi. À nous de poser notre cœur sur la glace.» Will Petschenig est toujours prêt à montrer l’exemple…

 

Power-play

 

L’affiche Ge/Servette a la visite, ce jeudi, de Lugano. Il s’agit de son cinquième match en une semaine. Coup d’envoi à 19 h 45.

 

La statistique Lors de leur dernière confrontation, le 6 octobre, les Tessinois s’étaient imposés 4-0 aux Vernets. Dernier succès des Grenat face aux Bianconeri: 5-0, le 29 octobre 2016.

 

L’effectif Rod (cheville), Almond (commotion), Antonietti (commotion), Gerbe (adducteurs), Douay (genou), Massimino (genou), Bays (adducteurs) sont blessés. Surnuméraires à Ambri, Maillard et Mercier sont à disposition. Impose est à Ajoie.

 

Un match particulier Même s’il s’en défend, ce match, forcément, sera particulier pour Romain Loeffel, qui s’est engagé avec Lugano pour les trois prochaines années. «Mais je n’ai pas encore la tête au Tessin, assure le défenseur. Je n’ai pas envie de finir mon aventure ici sur une note négative. Alors peu importe l’adversaire, on a besoin de victoires pour les play-off et contre Lugano je vais tout mettre en œuvre pour qu’on s’impose.»

 

Le mot de Woodcroft «On a vu lors de ces dernières parties que nous étions capables de bousculer n’importe quelle équipe quand on joue notre jeu durant soixante minutes…»