Les Genevois n’ont jamais existé, déclenchant l’ire de McSorley. Avant la venue de Bienne vendredi, la barre se rapproche…
Rien ne sert de courir devant une locomotive, c’est le meilleur moyen de faire dérailler le train! A Zoug, les Genevois n’ont jamais été en mesure d’accrocher le bon wagon. La bonne nouvelle pour Genève-Servette? Il a marqué deux buts à Tobias Stephan. La mauvaise? C’est tout le reste, comme si, la peur du bide, les Grenat avait fait demi-tour, un patin dans le vide. Après leurs deux succès acquis en fin de semaine dernière face aux cancres que sont Rapperswil et Ambri, les Aigles ont constaté hier le long chemin qu’il leur reste à accomplir pour aller chatouiller les équipes de tête qui ont fait du palet leur royaume. Après Davos (5-2), Zurich (5-3) et Lugano (4-3), la formation genevoise a subi la loi d’un Zoug évoluant à un niveau qui n’est pas encore le sien. Il est désormais urgent que Matthew Lombardi se rétablisse au plus vite de sa lombalgie. Sinon…
Goran Bezina, qui disputait hier son 700e match en LNA, n’en gardera pas le meilleur souvenir. «Je m’en serais bien passé, maugrée le capitaine. Ce soir, on a perdu la plupart des pucks, des duels, que ce soit offensivement ou défensivement, il n’y a rien qui a marché.» A l’image de ses coéquipiers, c’est avec le tournis qu’il a quitté la Bossard Arena. «Depuis quatre ans que je porte ce maillot, c’est le plus mauvais match qu’on a livré», pestait Juraj Simek.
McSorley très fâché
Les Servettiens ont très vite compris qu’ils passeraient une sale soirée. On ne jouait en effet que depuis quatre petites minutes lorsque Christophe Bays a été trompé par… Arnaud Jacquemet après que Jonathan Mercier, voulant dégager, lui a tiré dessus. Christophe Bays, encore malchanceux sur le deuxième but (à 5 contre 4!), avait certainement rêvé d’un autre début de match. En face, toujours aussi majestueux, Tobias Stephan n’a offert aucun cadeau. Il n’aura tiré que deux fois sa révérence, dont la première à la 12e, quand il avait permis à Rivera et aux Grenat d’entretenir une si petite illusion. Mais le temps que Ramholt répare son erreur du premier but dans la foulée et que, derrière, Robbie Earl ne commence son festival de cannes, la partie a vite tourné au vinaigre. Dominés dans tous les compartiments de jeu, les visiteurs n’ont pu que constater la supériorité de leur adversaire. Les coups de gueule de Chris McSorley n’ont rien changé. «Il y a des joueurs dans cette équipe qui n’auront aucune peine à jouer encore durant cinquante ans en LNA, tant leurs efforts sur la glace sont insuffisants, tonne le coach ontarien. Je suis fâché pour deux raisons: soit l’équipe n’est pas prête mentalement, soit elle ne travaille pas assez. Ou alors les deux. En face, Zoug a fait le nécessaire pour gagner, pas nous et c’est inacceptable. On se doit d’être meilleur et ce ne sera pas difficile…» Le chef n’a pas desserré les dents.
Au bord du précipice
Après ce «set» perdu par les Servettiens à Zoug, il s’agira pour eux de monter au filet ce vendredi contre Bienne. Le duel vaudra, comme à Lille, un saladier. «Si on joue comme ça lors de nos prochains matches (Bienne, Lausanne, Fribourg et Kloten), on n’a pas grand-chose à espérer!» soupire Juraj Simek. Comme l’a dit Guy Forget dans L’Equipe , c’est souvent au bord du précipice que, tout d’un coup, un truc se passe…