Date de l'interview

On prend du plaisir à le voir jouer et on en a pris pas mal à l'écouter répondre à nos questions. 

 

Connais-tu 1905.ch ? Si oui, peux-tu nous dire ce que tu en penses ?

Oui, je connais. J'ai eu l'occasion, à travers certains joueurs, de voir ce qui se fait sur le site et j'ai vu qu'il y avait des choses assez marrantes. Tant que ça ne touche pas le personnel c'est drôle.

 

Certaines choses ont été mal prises?

Je n'ai pas été dans le conflit et je ne sais pas qui, quoi, comment mais il y a visiblement eu un trouble. Je pense qu'il ne faut pas prendre les choses trop personnellement et que c'est surtout du sarcasme mais après je peux comprendre que si tu traverses une mauvaise passe et que tu te fais en plus enfoncer sur un site, tu ne le prennes pas très bien.

 

Après la victoire d’hier soir, il ne reste que 6 matchs avant les playoffs. Dans quelle forme est actuellement l’équipe ?

Tout va bien. On doit encore régler et peaufiner certaines choses. On doit appliquer le système le mieux qu'on peut et enchaîner les performances solides avant les playoffs. C'est ce qui est le plus important pour l'instant. On travaille pour les playoffs et le but c'est d'être prêt à ce moment-là.

 

Chris McSorley a dit lundi dans la Tribune ce que pas mal de supporters pensent également, à savoir que le GSHC vaut mieux que sa 6/7ème place actuelle. Qu’en penses-tu ?

Je pense que le championnat est très serré et on a laissé partir les équipes de haut de classement en perdant quelques matches de manière stupide. On a 10 points de retard et je pense que ces 10 points, on aurait pu les avoir facilement durant la saison. On aurait pu avoir la possibilité d'être parmi les meilleurs. On a l'équipe pour, surtout avec l'addition de Lombardi et Almond. On devrait être une équipe compétitive pour les playoffs.

 

En tant que pur Genevois, attaches-tu une importance particulière au fait de finir devant Lausanne ?

Ça fait toujours plaisir d'être les meilleurs Romands mais pour moi ce n'est pas plus important que ça. Il y a beaucoup de Genevois qui joue à Lausanne. L'important ça serait plutôt de tomber contre une équipe appropriée pour les playoffs, ce qui ne risque pas d'être le cas. De toute façon, tous les matches vont être difficile. Pour l'instant, on va essayer d’enchaîner les victoires et si on termine devant Lausanne, tant mieux.

 

On dit souvent que les playoffs, c’est « une autre saison qui démarre ». C’est une légende ou tu penses réellement que c’est le cas ?

C'est vraiment le cas. Les équipes ferment beaucoup plus le jeu que durant la saison régulière. Les playoffs c'est plutôt un hockey d'erreurs. Celui qui en commet le moins gagne le match. Ça se joue sur des petits détails et c'est sur ça qu'on travaille. En playoffs, on voit beaucoup moins de beau jeu et de belles actions. C'est plutôt du hockey simple et efficace pour commettre le moins d'erreurs possible et emporter la victoire à chaque fois.

 

Durant toute la saison régulière, on a un peu le sentiment que c’est la régularité qui vous a fait défaut, est-ce possible de corriger ce défaut en playoffs ?

Oui, le but c'est que toute l'équipe tire à la même corde durant les playoffs. L'équipe championne sera celle qui sera la plus soudée, qui jouera ensemble et qui sera la plus disciplinée dans son jeu. On a eu des matches où ça s'est bien passé et d'autres moins. Quand il y a un ou deux joueurs qui sont un peu moins en forme, ça peut se ressentir très vite sur le niveau de l'équipe. Il faudra être constants et être tous au meilleur de notre forme à ce moment-là.

 

L’année passée tu avais rejoint le GSHC en cours de playoffs alors que tu venais de te faire éliminer avec La-Chaux-de-Fonds, ça n’a pas été trop dur ?

C'était un peu bizarre. Tu arrives dans un autre univers avec d'autres individualités. Il faut faire sa place. Tu n'as pas envie de trop déranger, les gars sont en mode playoffs. J'étais là au cas où il y avait un pépin. Je savais que je n'allais pas forcément jouer. A l'entraînement, on sait pas trop si on doit aller à fond sur des gars qui sont en mode récupération. Pendant les playoffs, les entraînements sont vraiment légers pour que tu puisses récupérer un maximum. C'est difficile d'arriver dans ce contexte mais finalement ça ne s'est pas trop mal passé.

 

Tu avais à ce moment-là déjà signé au GSHC pour cette saison, signature qui en a surpris plus d’un. Qu’est-ce que Chris t’a dit qu’il attendait de toi au moment de ta signature ?

Il m'a dit qu'il voulait que je joue avec mes atouts. C'est vrai que c'est un peu surprenant qu'il soit venu me chercher parce que je ne corresponds pas tellement à son type de joueurs. Je ne suis ni gros, ni puissant mais au final, je pense que je suis un bon joker dans son jeu. Je dois amener ma vitesse, ma technique et ma vision du jeu au groupe. J'ai donné le maximum pour faire partie des 12 premiers et au fil du temps j'ai réussi donc je suis très content.

 

Certains redoutaient que ton petit gabarit te soit préjudiciable en LNA, tu n’as jamais eu peur de ça ?

Non, parce que le jeu a beaucoup évolué. Ça va beaucoup plus vite et les fautes sont mieux sanctionnées qu'il y a quelques années. J'attendais juste d'avoir ma chance. C'est sûr que dans certaines situations, ça peut aider mais au final, on compense avec d'autres qualités et on arrive à bien s'en sortir.

 

Tu as su convaincre Chris au point de t’aligner en première ligne ainsi qu’en power-play. Une belle preuve de confiance…

La confiance on peut la gagner mais on peut aussi la perdre assez rapidement. On sait comment ça fonctionne, ça peut aller très vite. J'ai eu des hauts et des bas durant la saison et j'ai eu la chance de jouer avec Kevin sur la première ligne ainsi que durant le power-play. J'ai fait ce que Chris me demandait.

On a un powerplay qui fonctionne pas mal donc je suis content de pouvoir contribuer à ça. C'est un de mes atouts. Il faut jouer avec les atouts des joueurs. C'est clair que je ne vais pas pouvoir aller encadrer quelqu'un qui fait 2 mètres et 100kg mais je vais pouvoir faire une bonne passe a un moment-clé.

 

Parlons plus précisément du power-play : est-ce que l’agrandissement des zones d’attaque favorise des joueurs de plus petit gabarit et possédant une bonne vision du jeu ?

C'est sur que l'agrandissement des zones est un avantage, ça donne plus de chemin à parcourir pour l'équipe qui défend donc pour nous c'est cadeau.

 

Explique-nous ton rôle sur le power-play.

Je dois faire circuler le puck, créer les espaces pour mes coéquipiers et chercher à mettre le puck en direction du goal ou faire en sorte que ça tourne pour aller au goal. Je dois aussi amener un peu de calme lors des prises de possession parce qu'on sait que le plus important en power-play c'est de se positionner dans la zone et installer le jeu.

Il y a toujours des hauts et des bas dans les situations spéciales. On a vu que ça fonctionnait très bien à la Spengler et un peu moins bien en ce moment. C'est difficile d'être toujours au top mais ce n'est pas plus mal que ça coince un peu en ce moment, ça veut peut-être dire que ça va se libérer pour les playoffs.

 

On te voit régulièrement tenter des passes « à travers la boîte », chose nouvelle à Genève. Elles ont l’avantage de créer des décalages mais sont risquées si elles sont contrées, il faut donc une technique au-dessus de la moyenne pour les tenter ?

Je m'estime pas comme étant quelqu'un de très technique. Il y a des joueurs qui sont capables de faire des choses techniquement que je suis incapable de faire. Mes points forts sont plutôt au niveau du contrôle et de la vision du jeu. Je joue avec ces points là, sur une feinte du regard, j'essaie de ne pas regarder où je vais jouer pour troubler les pistes. La qualité de passe doit effectivement être présente mais je pense que beaucoup de joueurs l'ont. C'est sur que ce genre de jeu peut être risqué. Des fois, je me fais contrer mais parfois ça marche et c'est goal. Le power-play, c'est aussi un pari où il faut tenter quelque chose pour obtenir quelque chose. Si on ne tente jamais rien, on n'a rien.

 

Avec les retours des blessés ainsi que de Lombardi et Almond, tu es souvent passé d’une ligne à l’autre, parfois au centre, parfois à l’aile. Ce n’est pas trop dur à gérer comme situation ?

Non, au début de saison, je ne jouais pas du tout puis j'ai joué un peu dans toutes les lignes. C'est en fonction du besoin de l'équipe. Il faut s'adapter au mieux. Je n'ai plus trop de problème à jouer à l'aile, ce qui n'était pas ma position naturelle. Maintenant, je joue de nouveau au centre parce que je pense que ça convient bien à Chris et je fais bien mon travail.

 

Le fait de jouer à l’aile ne te pose aucun souci ?

Au début de la saison, c'était un vrai souci. J'avais des repères à prendre et ça m'a pris un moment pour y arriver. Ce n'est pas du tout le même rôle, tu as beaucoup moins le puck et il faut batailler le long des bandes. Pour un centre, ça demande une grosse adaptation de passer à l'aile surtout pour quelqu'un qui n'avait jamais joué à l'aile. Maintenant, ça va beaucoup mieux. C'est vrai que je me plais beaucoup au centre et j'espère rester à ce poste mais ce que j'espère vraiment c'est pouvoir jouer et participer au succès de l'équipe.

 

On avait le sentiment que la ligne que tu formais avec Romy et Jacquemet commençait à très bien se trouver, c’est aussi ce que tu ressentais ?

C'est clair qu'avec Kevin tout devient plus simple parce qu'il est au dessus des autres à tous les niveaux. Il a la technique, la vision du jeu et il est solide sur ses patins donc il peut voir venir et bien protéger son puck. C'est donc beaucoup plus simple de jouer avec lui. Ça allait bien dans cette ligne mais on ne décide pas. Chris va peut-être faire des ajustements et essayer des nouvelles combinaisons en fonction des performances de l'équipe mais je pense surtout qu'il va essayer de trouver une certaine stabilité pour les playoffs afin que tout le monde se trouve bien.

 

Une première saison en LNA à 18 points à ce jour, c’est plutôt satisfaisant non ?

Oui, je suis vraiment content même si pour moi, l'important cette saison c'est de jouer, de montrer que je peux faire partie de cette ligue et prouver que mes détracteurs avaient tort de ne pas me faire confiance. Le plus dur pour moi, c'était de trouver une place en LNA. Je suis d'autant plus content que ce soit avec Genève.

 

Tu as aussi crevé l’écran durant la Spengler. C’était une première pour toi de participer à ce tournoi, comment l’as-tu vécu ?

C'était assez fou. Je la regardais depuis tout petit et je ne pensais jamais un jour pouvoir y participer et finalement c'est arrivé ! Au début, je ne devais pas trop jouer. J'étais 13ème attaquant et je devais jouer que sur les power-play. Mes deux premières présences sur la glace sont sur le power-play et c'est goal. Je marque le premier goal et puis on marque une deuxième fois. Ensuite, Chris m'a fait jouer durant toute la Spengler. J'étais très content.

 

Penses-tu que suite à sa victoire, l’équipe s’est un peu relâchée ou vue un peu trop belle ?

A la Spengler, tout nous souriait même dans les situations difficiles. Ça s'est moins bien passé après. On a eu un contrecoup et on a enchaîné pas mal de matches. Mais on est content d'avoir pu y participer. On s'est peut-être un peu relâché mais on a quand même fait les points importants durant ce mois de janvier. Maintenant, je pense qu'on peut voir arriver sereinement les playoffs.

 

Certains disent que le GSHC a joué trop de matchs cette saison, d’autres disent que « en NHL, ils en jouent bien plus que ça ». Quel est ton avis sur la question ?

Je ne sais pas tellement. On est pas habitué, en Suisse, à jouer autant de matches et c'est parfois difficile pour le corps. Il y a des moments durant lesquels on a peut-être un coup de mou mais on travaille bien avec notre préparateur physique pour être au top donc non je ne pense pas qu'il y ait trop de matches. On est des sportifs professionnels, on est payé pour être la tous les jours. On vit de notre passion. Je ne pense pas que ça va poser de problème pour la fin de la saison.

 

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La Coupe d’Europe, c’était une chouette expérience ou juste des matchs amicaux sans vraiment d’intérêt comme certains le disent ?

C'était des matches intenses. Ce n'est pas tous les jours qu'on peut participer à une Coupe d'Europe et pouvoir voyager comme ça c'était vraiment génial. On a bien rigolé avec le groupe et ça a permis de nous souder encore un peu plus. Si c'était à refaire je le referais sans hésiter.

 

Sais-tu déjà où tu joueras la saison prochaine ? Tu n’as signé qu’une saison à Genève…

Je suis effectivement en fin de contrat et je suis en discussions avec Genève mais je ne sais pas encore de quoi mon avenir sera fait.

 

Tu as déjà eu des contacts avec d’autres clubs ?

Oui j'ai eu des contacts avec d'autres clubs mais le but n'était pas de revenir à Genève pour partir une année après. Je n'ai pas envie de déménager toutes les années. J'ai ma famille ici, c'est ma ville et on est bien installé avec mon amie. On a pas de raison de partir. Si l'opportunité de rester à Genève se présente, on va la saisir.

 

Pour être franc, on souhaite te voir prolonger l’aventure aux Vernets. Mais si, ce qu’on ne te souhaite pas, tu devais avoir le choix entre signer chez un « faible de LNA » ou une équipe de haut de classement en LNB, où irait ta préférence ?

Je resterais en LNA bien sûr, parce qu'en LNB, même les équipes de haut de classement sont un cran au-dessous des équipes de bas de classement de LNA.

 

Tu es la preuve qu’il vaut parfois mieux reculer pour mieux sauter. Conseillerais-tu un passage en LNB aux jeunes de l’effectif pour s’aguerrir avant de pouvoir prétendre à une place fixe en LNA ?

Je pense que parfois tu n'as pas le choix de faire un pas en arrière. A l'époque, je n'ai pas eu l'opportunité de rester. Il n'y avait pas de place pour moi à ce moment là. Pour les jeunes, ce n'est pas facile, car il n'y a pas beaucoup de places en ligue nationale A qui se libèrent. Il y a tellement de jeunes qui rêvent de faire une carrière. C'est aussi une question de chance. Il faut avoir la bonne opportunité au bon moment. Il faut s'accrocher, il y a beaucoup de moments de doutes, c'est beaucoup de travail mais au final, j'y suis arrivé et je suis content d'être là.

 

Au sujet de la LNB, on parle beaucoup de sa formule ces temps. Toi qui y a joué durant 6 saisons, quelle motivation trouve-t-on à y jouer ? Et quels seraient selon toi les changements à apporter ?

Visiblement la LNB n'est pas tellement viable. Il n'y a pas non plus le soutien nécessaire au niveau des supporters. Les affluences sont un peu en chute. On le voit, par exemple, avec La-Chaux-de-Fonds qui fait une très bonne saison mais il n'y a pas beaucoup de monde à la patinoire. Je ne sais pas si il y a une formule magique pour que ça fonctionne... Langnau a le public mais ils veulent monter. C'est difficile à dire, je ne sais pas comment ils vont faire pour que ça devienne plus attractif. Il faudrait éventuellement augmenter le nombre de clubs.

 

Le nouveau sélectionneur de l’équipe de Suisse semble procéder à une large revue des troupes. Est-ce que tu penses pouvoir être appelé dans un futur proche ?

Non, je ne pense pas. J'ai un style de jeu dans lequel il y a des joueurs qui sont bien meilleurs que moi donc je ne pense pas avoir la chance de pouvoir défendre l'équipe nationale. Je l'ai d'ailleurs jamais fait en junior non plus. Ce serait une heureuse surprise mais je ne me fais pas trop d'illusions.

 

Donne nous 3 raisons pour lesquelles le GSHC sera champion de Suisse cette saison :

Parce qu'on a le jet d'eau, parce qu'on est la meilleure bande de copains et parce que Jonathan Mercier commence à faire deux points par match !

 

Ce n’est pas trop ton genre, mais si tu pouvais distribuer 5 charges violentes mais correctes à des joueurs jouant en Suisse, tu les donnerais à qui ?

Comment ça c'est pas mon genre?!

DiDomenico de Langnau, parce que c'est un sale c**. Wick parce qu'il est trop costaud et il fait trop le malin, il est dur à jouer. Picard parce qu'il se la raconte un peu trop. Marc Wieser parce que c'est une fouine. Pettersson parce que c'est le meilleur cette année et je n'arrive pas à l'avoir sur la glace.

 

Qui est le meilleur joueur avec qui tu as joué ?

Lombardi

 

Et le pire ?

Rubin (il plaisante)

 

Compose nous la ligne de tes rêves avec des joueurs évoluant en Suisse :

Romy et Bärtschi en attaque, Fransson et Loeffel en défense.

 

Dans le vestiaire du GSHC, qui est :

Le plus drôle : Fred

Le plus fou : Marti

Le plus intelligent : Jacquie (Jacquemet)

Le plus coincé : Tom Pyatt

Le plus dragueur : Jacquie

Le plus chambreur : Fred

Celui qui chante le plus mal : Eliot

Celui qui a les pires goûts musicaux : Eliot

Et les pires goûts vestimentaires : Gogo

 

Un petit mot pour la fin ?

C'est toujours un plaisir de jouer aux Vernets devant nos supporters et ça me fait toujours quelque chose de rentrer sur la glace devant ce public donc continuez à venir aux matches et on va essayer d'aller au bout.