Au terme d’un match sentant bon le passé, Auguste et ses camarades s’imposent à Porrentruy.

La dernière fois que nous nous étions rendus dans cette patinoire, c’était en mars 2002. Nos meilleurs joueurs s’appelaient alors Bozon, Fedulov, Richards ou Dermigny (non, on déconne !) et, en jouant sur un demi-patin comme nous l’avions fait durant toute la saison, nous étions venus nous imposer 1-6. C’était le 10 mars 2002 et moins d’un mois plus tard, nous étions promus en LNA.

12 ans après, rien ou presque n’a changé dans la région. Enfin ce n’est pas tout à fait vrai : entre temps, cette partie de la Suisse a fait connaissance avec l’autoroute, rendant le chemin un peu plus sympa qu’à l’époque où il fallait se taper les 17 giratoires entre Yverdon et Neuchâtel et la montée de la vue des Alpes. Porrentruy s’est d’ailleurs même doté d’une sortie d’autoroute depuis, notez le changement !

Les alentours de la patinoire n’ont eux guère changé. Le garage Lamborghini est toujours là, fidèle au poste. Par contre dans la vitrine du Radio TV Steiner d’à-côté, l’écriteau « nouveauté » en-dessus de la Nintendo 64 nous confirme que le temps s’est quelque peu arrêté dans le coin.

L’ambiance autour de la patinoire est toujours bon-enfant et aucun signe de tension n’est perceptible malgré les couleurs genevoises affichées. On le dit là sans ironie, mais c’est aussi sympa de temps à autres de pouvoir partager la même buvette que les fans locaux, ceux-ci n’hésitant pas à nous saluer, de même qu’à nous souhaiter un bon retour après le match. Pendant qu’on y est, notons aussi que si tous les flics et sécus étaient aussi aimables que ceux rencontrés là-haut, les choses se passeraient parfois nettement mieux.

L’intérieur de la patinoire est conforme à nos souvenirs : elle avait déjà 20 ans de retard à l’époque, donc imaginez aujourd’hui. Mais bon, Porrentruy allant se doter d’une nouvelle patinoire avant Genève, on est mal placés pour l’ouvrir.

Buée sur les plexis, toilettes chimiques (nettement plus « confortables » qu’à Fribourg cela dit), secteur visiteurs digne de la Valascia, buvette tenue par une petite mamie toute gentille mais vite paniquée quand la tireuse à bières bafouille : bref, vous l’aurez compris, nous sommes dans une patinoire de LNB et ça a son charme. Charme qui nous aura quand même coûté 23.- l’entrée, un joli vol.

Sur la glace, les choses se sont à peut près déroulées comme il y a 12 ans ; nous étions largement plus forts que nous hôtes et nous n’avons pas eu à forcer notre talent pour nous imposer. Ajoie n’a cependant pas démérité et aurait pu, avec un peu plus de réalisme, nous pousser à sortir de notre réserve. Disputé sur un rythme auquel nous ne sommes plus habitués, ce match ne nous permettra pas de tirer de grandes conclusions.

Notons quand même que même quand un bloc complet est laissé au repos et que du temps de jeu est donné aux jeunes, Leonelli ne bénéficie que d'environ 3 shifts. Peut-être un révélateur de son niveau ? Impose a lui eu un peu plus de temps. Difficile de le juger vraiment, mais il a en tout cas fait preuve d’une réelle envie. Même constat pour Dupertuis derrière. D’Agostini nous a lui confirmé qu’il était un joueur de Coupe, marquant quasiment à chaque voyage en CHL et donc en Coupe Suisse mais restant désespérément muet en championnat. Mention excellent par contre au jeune Gauthier Descloux, que l’on serait bien inspirés de garder sous contrat le plus longtemps possible.

Comme attendu, nous n’avons donc pas vraiment été inquiétés et même si on sait que l’équipe n’a pas eu à se forcer, on a malgré tout pas été très rassurés par certaines phases de jeu où Ajoie s’est amusé dans notre défense, sans toutefois réussir à marquer. Les échéances de ce week-end ne nous permettront pas pareil relâchement.

La qualification était donc une bonne nouvelle jusqu’à aujourd’hui, 12h15, heure à laquelle nous avons appris que notre prochain adversaire serait Lausanne. Alors ne soyons pas crétins en prétendant que ce match est perdu d’avance (on reproche à nos joueurs d’aborder ces matchs sans volonté, ne faisons pas la même erreur !), mais la perspective d’affronter une … 7ème fois notre ancien ennemi et ancien club ferme ne nous réjouit pas tant que ça. A moins que la fameuse « magie de la Coupe » ne fasse effet…