26 septembre 2016

Après Antonietti, Santorelli et Mercier, les Grenat perdent encore Simek et Rubin, mais s’imposent avec brio à Lugano

 

Il y a des soirs comme ça où la poisse ne fait pas le poids face à la réussite. C’est la situation paradoxale vécue samedi à la Resega par Genève-Servette. La malchance d’abord avec les blessures de Juraj Simek et Daniel Rubin. Le premier a percuté le car de la télévision tessinoise lors d’une petite partie de foot servant d’échauffement hors glace avant la rencontre. Alors que le second a dû abandonner ses coéquipiers lors du 1er tiers. Le premier nommé s’est fait poser plusieurs points de suture par le médecin de Lugano au niveau de la bouche après s’être relevé avec des dents coupées «et non cassées», précise-t-on du côté du GSHC. Une visite chez le dentiste a eu lieu hier. Quant à Rubin, il a préféré ne prendre aucun risque après avoir ressenti des douleurs à une partie du corps (non communiquée). Il a ainsi rejoint le vestiaire à titre préventif après n’avoir griffé la glace de la Resega que pendant 76 secondes!

 

Les Luganais plus frais

 

Dans la panade en début de partie, les joueurs de Chris McSorley ont trouvé en face d’eux un HC Lugano dominateur. L’équipe tessinoise mettait à profit une situation spéciale de 5 contre 4 pour prendre logiquement les devants. A ce moment-là, on se faisait un peu de souci pour le GSHC qui subissait les événements. «On avait joué la veille alors qu’eux étaient frais et, avec le long déplacement jusqu’à Lugano, il nous faut toujours dix à quinze minutes pour entrer dans le match», relativise Arnaud Jacquemet qui ne se disait pas plus inquiet que ça.

 

En neuf secondes

 

D’un coup de baguette magique ou… plutôt de deux coups de crosse inspirés, les Aigles renversaient la situation en l’espace de neuf secondes grâce à Cody Almond (14’54) et Jim Slater (15’03). De ce double coup au moral, les hommes de Doug Shedden n’allaient jamais se relever. A partir de là, ce sont les visiteurs qui parurent comme portés par une douce euphorie avec ce sentiment de réussir beaucoup de ce qu’on entreprend. «Ces deux buts nous ont donné l’énergie qu’il nous fallait», se réjouit Jacquemet.

 

Alors que le gardien Daniel Manzato pallie dans la douleur l’absence sur blessure du titulaire Elvis Merzlikins, c’est toute la défense luganaise qui bafouille également son hockey depuis plusieurs matches. Pour des visiteurs en pleine soirée de réussite, c’était du pain bénit. Jérémy Wick puis Kevin Romy ne se faisaient d’ailleurs pas prier pour inscrire deux nouveaux buts.

 

Robert Mayer intraitable

 

Quand le HC Lugano tenta de se rebeller, il se heurta à un Robert Mayer intraitable à l’image de l’arrêt réussi face à Julian Walker qui se présentait seul face au dernier rempart des visiteurs (38’50). Ou alors, il ne fallut attendre que trente secondes pour que Nick Spaling redonne trois longueurs d’avance aux siens après que Dario Bürgler eut exploité un nouveau power play. «Avoir pu marquer tout de suite après que Lugano fut revenu à 4-2 nous a enlevé de la pression. A 4-3, ça aurait été chaud. A 5-2, on a bien su gérer», se félicite Jacquemet.

 

Et quand Doug Shedden tenta le tout pour le tout en sortant son gardien pour bénéficier d’une situation de 6 contre 4, les Grenat ne s’en laissèrent pas conter pendant les plus de 70 secondes que dura le siège tessinois.

 

Même avec des attaquants qui doivent se muer en défenseurs pour colmater les brèches d’une arrière-garde décimée par les blessures, même avec des attaquants qui viennent s’ajouter à la liste des joueurs sur le flanc, voilà que Ge/Servette trouve le moyen de parapher une fin de semaine à cinq points qui tombe à point nommé. Et le succès obtenu par les Aigles à Lugano n’est que le deuxième en huit matches fêté au terme du temps réglementaire.

 

«Sur la bonne voie»

 

Un week-end à cinq points, une différence de buts (22-21) devenue positive et une remontée à la 6e place du classement: au soir des huit premières rencontres de la saison, Genève-Servette semble avoir trouvé sa vitesse de croisière. «Oui, on est sur la bonne voie, confirme Arnaud Jacquemet. Parmi les plus de 120 minutes disputées ce week-end, il y en a eu 115 au cours desquelles on a joué du bon hockey. On a seulement eu un trou de cinq minutes contre Fribourg.» Le même trou qui avait été sanctionné par la perte de points contre Langnau et à Kloten avec, à chaque fois, deux buts encaissés dans un intervalle temporel très court.

 

«Ces baisses de régime pendant un match nous ont déjà coûté cher. Si on arrive à gommer ça, on ira encore plus dans la bonne direction», insiste Jacquemet qui place aussi les situations spéciales en infériorité numérique dans la case des éléments perfectibles: «On a terminé la saison passée avec le 1er ou le 2e box play de la ligue alors qu’actuellement on n’a que le 11e. Cela reste évidemment quelque chose à améliorer même si, à Lugano, on n’a pas encaissé lors d’une situation de 6 contre 4», souligne encore le Valaisan des Vernets.

 

Surtout, le No 17 des Aigles, qui prend de plus en plus d’assurance en défense, revient sur ce qui lui a plu lors de ce début de saison: «Quand on joue notre jeu, les autres équipes ont de la peine à nous regarder dans les yeux.» Même avec une succession impressionnante de blessés: «Cela prouve qu’on a des joueurs qui peuvent endosser différents rôles et des jeunes qui ne demandent qu’à jouer. Et puis, il vaut mieux avoir des blessés maintenant que pendant les play-off. Or il ne faudrait tout de même pas que la situation empire…» espère Jacquemet.