9 décembre 2017

Humble et bosseur, Ge/Servette a comblé un déficit de deux buts avant de faire taire le public en prolongation. Chapeau!

 

Une belle leçon d’humilité. Tel est le constat qu’il faut bien tirer après le match plein réalisé par Ge/Servette. Plein d’abnégation. Plein de courage. Plein d’opportunisme. Plein de promesses? On aurait tendance à répondre par l’affirmative puisque la performance des Aigles à Berne s’inscrit dans la continuité d’une belle victoire à Davos et d’un succès – solide à défaut d’être brillant – jeudi soir aux Vernets contre Fribourg.

 

Au bout de l’effort

 

Et cette fois, sur la glace de la capitale, le juste salaire se trouvait au bout de l’effort. Il faut croire que Ge/Servette aime se plonger dans la fosse aux Ours cette saison. Comme le 20 octobre, avec une bande de gamins sur la glace, Ge/Servette a effectué un retour tonitruant au troisième tiers-temps. Avant de goûter au succès sur une magnifique combinaison entre un Damien Riat qui s’est battu comme un beau diable et un Henrik Tömmernes version MVP du championnat de Suède. «C’est clair que c’est une belle récompense pour les efforts fournis par l’ensemble de l’équipe, estime Arnaud Jacquemet. Lors de la deuxième pause, on s’est parlé et on s’est dit que si on avait réussi à revenir dans le match la dernière fois, avec des juniors dans l’équipe, on se devait de montrer qu’on pouvait aussi le faire avec des joueurs plus expérimentés. On a montré de l’orgueil.»

 

Une fois l’effort accompli, le deuxième point vient essentiellement soulager le moral des troupes. Il est vrai qu’il est particulièrement rageant de combler un déficit de deux buts et de ne pas empocher au final le point de bonus lors de la prolongation ou de la séance de tirs au but. Et à Berne plus qu’ailleurs… On se souvient que Chris McSorley aimait à dire, pendant ses quatorze saisons de coaching en LNA, qu’il n’y avait pas vraiment de plaisir plus grand que de plonger la PostFinance Arena dans le silence. Son successeur a visiblement lui aussi goûté à la chose, lui qui a serré le poing et desserré les mâchoires. Sur l’égalisation de Romain Loeffel, tout d’abord. Puis lorsque Tömmernes a tiré la prise…

 

Le coach doit toutefois se dire que le résultat n’est pas tout. Et pour ce Ge/Servette qui est encore convalescent, l’essentiel est évidemment ailleurs. Il faudra surtout se souvenir que même avec une équipe décimée, même avec une 4e ligne d’attaque bancale (mais pourquoi donc insister en attaque avec le pauvre Jonathan Mercier, qui a fait de son mieux…), même avec un power play toujours déficient, c’est l’envie des joueurs qui a une nouvelle fois émergé dans la grisaille et permis d’engranger 8 points sur neuf lors des trois derniers matches.

 

Solutions provisoires

 

Un pareil bilan – surtout avec deux victoires à Berne et Davos – inciterait à un optimisme presque béat si la semaine chargée qui attend les Aigles ne coïncidait pas avec la trêve internationale, qui ne sera respectée que par les joueurs étrangers. Pour Ge/Servette, cela signifie qu’il faudra faire sans ses deux défenseurs suédois, Johan Fransson et Henrik Tömmernes. «À nous de compenser au mieux tout cela», estime Arnaud Jacquemet, prêt à faire grimper son temps de jeu.

 

Pour les trois matches au programme, quelques solutions provisoires se dessinent pour donner une certaine marge de manœuvre à Craig Woodcroft. Le Canadien Jonathan Hazen va être prêté par Ajoie, annoncent des sources jurassiennes solides. Sami El Assaoui devrait recevoir sa licence et sa chance. Avec le retour programmé de Floran Douay et la guérison de Nathan Gerbe, qui voit enfin le bout du tunnel, les solutions ne manquent pas. «Il n’y a pas de raison qu’on ne continue pas sur notre lancée», estime Romain Loeffel.