2 novembre 2015

Après leur victoire aux tirs au but vendredi à Bienne, les Aigles ont récolté trois points samedi soir face à Lugano aux Vernets

 

L’ambiance était à la fête, samedi soir dans le vestiaire des Aigles. La sono des joueurs crachait en effet plus de décibels qu’à l’accoutumée depuis le début de la saison. Chris McSorley, lui, avait le sourire jusqu’aux oreilles, tout heureux et soulagé d’avoir joué un mauvais tour à des Luganais décidément à côté de leurs patins dans cet exercice 2015-2016 (la ligne des étrangers Klasen, Filpulla et Pettersson a une fois de plus été fantomatique). Il faut dire que le boss des Vernets avait de quoi se faire du mouron avant le coup d’envoi. Déjà privé de plusieurs éléments clés (Vukovic, Almond, Lombardi pour ne citer qu’eux), l’Ontarien a dû composer sans Tom Pyatt (commotion) et Matt D’Agostini (hanches), tous les deux s’étant blessés la veille à Bienne.

 

«Je suis fier, très fier de mes joueurs qui ont su élever leur niveau de jeu pour pallier l’absence de plusieurs joueurs clés, s’est exclamé le technicien. Cette victoire face à Lugano est amplement méritée et les cinq points engrangés ce week-end nous font extrêmement de bien. Le moral des gars est au beau fixe et ils ont été une fois de plus excellent en power play. Chapeau à eux!»

 

Slater, le pilier des Aigles

 

Unis dans la difficulté, les Aigles ont pu s’appuyer sur leurs deux étrangers encore valides, Jim Slater et Johan Fransson, pour prendre quatre points d’avance sur des Tessinois seulement 10e au classement et qui continuent de joueur dangereusement avec les nerfs de leurs supporters. L’attaquant américain a pratiquement été dans tous les bons coups et a logiquement ouvert le score sur un but qui a laissé pantois les hommes de Doug Shedden. Sur une merveille de passe de son coéquipier suédois, Slater a surpris tout le bloc luganais pour s’en aller tromper Merzlikins une première fois. «Jim fait des merveilles, s’est exclamé McSorley. C’est le pilier qu’il manquait à cette équipe.»

 

Dans cette rencontre, Lugano est parvenu par deux fois à revenir au score mais les Grenat ont décrispé l’atmosphère à la 35e sur un doublé de Slater avant que Kevin Romy ne scelle définitivement le score en toute fin de match. «J’ai eu de la peine à m’acclimater au hockey européen qui n’est vraiment pas le même qu’en Amérique du Nord, a déclaré le héros de la soirée. Aujourd’hui je me sens bien intégré à cette équipe et au système de jeu. La trêve internationale va nous permettre de récupérer nos joueurs blessés et regarder vers le haut du classement. J’attends avec impatience la reprise du championnat (ndlr: le 12 novembre aux Vernets contre les ZSC Lions)

 

Mayer bon devant sa cage

 

A l’occasion de la 10e Pink Night, consacrée à la lutte contre le cancer du sein, les Aigles ont donc vu la vie en rose et peuvent envisager la suite du championnat plus sereinement. Mention spéciale aussi à Robert Mayer qui a tenu la baraque face aux attaquants luganais. Le portier servettien, poussé dans ses derniers retranchements ces dernières semaines par le jeune Gauthier Descloux, semble avoir bel et bien repris du poil de la bête. 

 

Simek sur un nuage

 

Juraj Simek avait de la peine à trouver les mots quelques instants à peine après avoir quitté la glace des Vernets, samedi soir. Heureux papa d’un petit Juraj Junior depuis la veille et de retour à Ge/Servette quelques jours plus tôt, l’attaquant helvético-slovaque avait les idées qui se bousculaient au moment de revenir sur une semaine de folie. «Je nage en plein bonheur, c’est de la folie ce qu’il m’arrive, s’est ému le joueur de 28 ans. J’étais vraiment tombé très bas et je n’avais plus du tout le moral depuis mon départ de Lugano et je ne savais pas si j’allais pouvoir rejouer un jour au plus haut niveau.»

 

Puis le vent a tourné pour celui qui s’entraînait il y a encore quelques jours avec les Bulls de Guin, en 1re ligue. «Je dois beaucoup à Chris McSorley qui m’a contacté et m’a proposé de revenir à la maison. J’ai commis une grosse erreur en quittant Ge/Servette sur un coup de tête la saison passée.»

 

Le No 14 des Aigles avoue sans détour avoir cédé trop rapidement aux sirènes de la KHL et du TPS Turku et déclare avoir vécu un enfer ces six derniers mois. Aujourd’hui tout est rentré dans l’ordre et Simek, comme le hasard fait bien les choses, avait rendez-vous avec ses ex-coéquipiers samedi soir. «Certains joueurs sont venus me dire bonjour même si je ne garde pas un très bon souvenir de mon passage à Lugano. Je tiens toutefois à préciser que je n’ai rien contre le club. Tout ce qui m’importe c’est la victoire et les trois points. Je suis sur un nuage.»