18 septembre 2018

Ge/Servette se déplace avec ses meilleurs joueurs à Viège pour la Coupe de Suisse. Défaite interdite face à une équipe de LNB

 

C’est un match pas comme les autres. Essentiellement pour un homme. Chris McSorley a bien conscience de l’enjeu de ce déplacement à Viège, qui a tout d’un cadeau empoisonné. «Viège, c’est une excellente formation de LNB, dit-il. Je peux vous assurer que jouer là-bas, devant 4000 spectateurs, n’a rien d’une partie de plaisir. On s’est préparé pour gagner. Pour nous, la saison commence à Viège, pas à Bienne.»

 

Pas question, donc, d’aborder ce 16e de finale sur un patin. Si la Coupe de Suisse n’a pas – encore – retrouvé son lustre d’antan, Ge/Servette, lui, a retrouvé son mentor derrière le banc. Et ça change tout. Après une année d’exil en tribune, où il ne maîtrisait plus grand-chose dans ce club qu’il a contribué à faire grandir, Chris McSorley ne veut pas rater la première marche de sa deuxième carrière aux Vernets.

 

L’exemple de Rapperswil

 

Être la risée du hockey suisse en trébuchant d’entrée dans le Haut-Valais? Très peu pour lui. «Tout le monde garde en mémoire les éliminations de Davos ou de Zurich ces dernières années par des équipes de ligues inférieures, souligne le Canadien. Et la saison dernière, le parcours de Rapperswil jusqu’en finale doit nous rappeler qu’aucun match ne peut être pris à la légère. Pour toutes les équipes de LNB, l’exemple de Rapperswil est une source de motivation.»

 

Il n’y aura pas d’équipe bis sur la glace de la Litterna Halle. Les juniors resteront avec les juniors. Et les meilleurs joueurs éligibles seront alignés. «Personne ne sera laissé au repos, hormis ceux qui sont légèrement blessés, poursuit le coach. Pour Ge/Servette, c’est le début d’une nouvelle ère. Nous avons retrouvé un air sain dans le vestiaire et dans les couloirs de la patinoire. Nous voulons retrouver notre ADN. Le refus de la défaite en est l’une des composantes.»

 

Le discours de l’entraîneur trouve forcément un écho chez le capitaine qui se fait le porte-parole du vestiaire. «Dès le premier puck, nous devrons être prêts, lance Noah Rod. Viège va sortir comme un mort de faim. Et dans son chaudron, il peut se surpasser.»

 

Pas de suffisance

 

Pour éviter l’affront, les Aigles ne tomberont pas dans le piège de la suffisance. Promis, juré, craché. «Pour mon premier match officiel en tant que capitaine, je peux vous assurer que j’ai envie de commencer par une victoire. Pour mieux donner le ton de la saison. On sait bien qu’on ne gagnera pas tous les matches. Mais celui-là, oui.»

 

Le bilan de la préparation est positif selon l’attaquant promu capitaine à seulement 22 ans. Il la sent plutôt bien, cette saison. «On est lourds et on est grands. Nous avons à nouveau de quoi secouer nos adversaires. Je crois que nos deux attaquants étrangers se sont bien intégrés. Ils sont vraiment intéressants sur plus d’un plan. Je crois qu’ils ont compris que la Suisse, ce n’est pas la NHL et qu’ils ne pourront pas descendre quinze mecs à chaque shift. C’est surtout d’excellents hockeyeurs.»

 

Dans le discours des uns et des autres, on sent un véritable changement d’état d’esprit par rapport à la saison 2017-2018, passée sous les ordres du lénifiant Craig Woodcroft. S’il a quelque peu adouci son système de jeu, laissant une plus grande part de créativité à ses artistes, Chris McSorley saura se montrer ferme en cas de besoin. Il ne faudrait pas que mardi soir, le score soit négatif pour les Aigles après vingt minutes de jeu. «On ne change pas les taches du léopard», s’amuse Chris McSorley. Une façon de dire qu’il n’hésitera pas à secouer ses troupes en cas de besoin à l’occasion de ce match pas comme les autres.

 

Power-play

 

L’affiche Ge/Servette se déplace à Viège ce mardi soir (19 h 45) pour les 16es de finale de la Coupe de Suisse.

 

Effectif Lazarevs, Maillard et Tim Bozon sont légèrement blessés et ne seront pas du voyage.

 

Gardiens Cette saison, la hiérarchie des gardiens ne sera pas gravée dans le marbre. Si Robert Mayer part avec une longueur d’avance pour le poste de No 1, Gauthier Descloux jouera davantage que les doublures. C’est d’ailleurs lui qui devrait garder la cage des Aigles en Valais.

 

Préparation Ge/Servette a disputé 10 matches de préparation pour un bilan équilibré de cinq victoires et cinq défaites. «Au-delà des résultats, c’est surtout la progression de l’équipe qui est intéressante, analyse Noah Rod, plus jeune capitaine de LNA. Je pense que l’on va retrouver le vrai visage de Ge/Servette.»