25 novembre 2017

L’attaquant de GE Servette, Stéphane Da Costa, est le huitième renfort étranger français de l’histoire du championnat de Suisse. Et le plus doué.

 

«La première chose qui saute aux yeux lorsque vous le voyez sur la glace, c’est sa facilité technique. Sur ce plan, c’est le meilleur joueur que j’aie côtoyé dans ma carrière.» Le compliment est de Laurent Meunier, 36 ans, capitaine historique de l’équipe de France durant treize années avant sa retraite internationale au printemps dernier. L’attaquant de FR Gottéron n’est pas le seul qui est resté bouche bée devant les prouesses techniques de Stéphane Da Costa.

 

Entraîneur de Gap en Ligue Magnus durant l’hiver 2002-2003, Laurent Perroton se souvient de son premier contact avec le nouveau joueur de GE Servette. «Je coachais à l’époque ses deux frères aînés, Gabriel et Teddy, et Stéphane les suivaient un peu partout. Durant les vacances scolaires, il venait les voir à Gap et embarquait avec la première équipe sur la glace lors des entraînements. Il était en âge «novices» et devait avoir 14 ou 15 ans. Même contre des pros, il faisait la différence techniquement et mettait des «cafés crème» aux joueurs étrangers», se marre l’entraîneur et directeur général de Forward Morges. «Je n’ai pas le souvenir de l’avoir vu une seule fois sans une canne à la main, poursuit Perroton. Il jouait partout et tout le temps, il était passionné par le hockey. C’est de là que provient son aisance technique.»

 

Cristobal Huet, 41 ans, a vu grandir Stéphane Da Costa dans les rangs de l’équipe de France. C’est avec les Bleus que Da Costa – tout comme Antoine Roussel (Dallas Stars) et Pierre-Édouard Bellemare (Vegas Golden Knights) – a tapé dans l’œil des recruteurs des championnats les plus huppés, comme la NHL et la KHL. «Il possède un talent incroyable, souligne le gardien du Lausanne HC, mais ce qui m’a toujours épaté chez lui, c’est à quel point son jeu est réfléchi.»

 

Sa force? La patience

 

L’attaquant français est-il un buteur naturel ou davantage un passeur? «Si vous lui posez la question, il vous répondra certainement qu’il n’est pas un buteur, sourit Huet. Il va toujours chercher la passe et un coéquipier démarqué en première intention, mais il sait aussi mieux que quiconque finir les jeux par lui-même. Sa grande force, c’est sa patience lorsqu’il affronte un gardien. Il a toujours plusieurs possibilités sous la main pour marquer.»

 

Pour Laurent Meunier, son ex-coéquipier chez les Bleus possède une qualité particulière qui a fait de lui un leader de l’équipe de France: «Il aime les gros matches et marquer les buts importants. Lorsque l’équipe a besoin de lui dans les moments chauds, il ne se cache jamais.» Ce n’est pas pour rien si Da Costa est surnommé «le Magicien».

 

Seul point d’interrogation, sa capacité à retrouver l’intégralité de ses moyens physiques après plusieurs mois passés sur la touche en raison d’une opération de l’urètre subie l’été dernier. «S’il s’adapte bien et retrouve sa forme physique, il deviendra sans problème l’un des meilleurs attaquants de la Ligue», promet Cristobal Huet.