7 décembre 2018

Le défenseur suédois a débarqué au bout du Léman et a immédiatement dû s’adapter au jeu des Grenat, en sous-effectif

 

De la fenêtre de sa chambre, Eric Martinsson voit le lac. Et pour cause, puisqu’il loge dans un des meilleurs hôtels de la ville. Un endroit qui a vu le défilé des joueurs lorsqu’il fallait se séparer de Chris McSorley. C’était au printemps 2017. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous le pont de la Coulouvrenière. «J’ai entendu cette histoire, remarque-t-il. Mais pour être franc avec vous, je ne m’y suis pas trop intéressé.»

 

Arrivé dans le palace en fin de semaine dernière, l’arrière nordique a déjà eu le temps de déambuler dans les rues genevoises. «C’est très cliché, mais je me sens bien en Suisse car tout est propre, remarque-t-il. Je me sens comme à la maison, en Suède.» Celui qui a commencé sa saison en Amérique du Nord voit d’un bon œil ce changement d’atmosphère. «Je vivais à Des Moines, dans l’Iowa, conte-t-il. Là-bas, les rues sont désertes. J’apprécie ce changement. Surtout que, pour des raisons que je préfère ne pas évoquer, je me sentais malheureux et ne souhaitais pas y rester.»

 

Spécialiste de course à pied

 

Le joueur de 26 ans a rapidement été mis dans le bain avec deux rencontres en deux jours. C’était lors du dernier week-end. «Et pas n’importe quels matches, sourit-il. Le premier a eu lieu à Davos. Entre les nombreuses minutes de jeu, les heures de car et la partie du lendemain contre Rapperswil, j’ai même été pris de crampes le dimanche. Une horreur.» Il faut dire qu’Eric Martinsson n’est pas arrivé à Genève dans les meilleures dispositions. «Physiquement, je me suis maintenu en forme à la maison, en Suède, détaille-t-il. Comme je n’avais pas de club, je ne pouvais pas patiner. Alors j’ai couru, couru et encore couru. Le retour sur la glace n’a pas été simple.»

 

Pourtant, le double champion de Suède avec Rögle a fait bonne impression lors de ses trois premières présences. Surtout au vu des circonstances. Solide défensivement, il a montré de belles aptitudes à la relance mais a paru à la peine sur le power-play. «C’est sur ce dernier point que je dois progresser, verbalise-t-il. Je suis toujours en train d’assimiler le système de jeu. Ce n’est pas idéal. Mais globalement, je suis satisfait, même si on ne peut pas l’être totalement lorsque l’équipe s’incline.»

 

Les conseils de Tömmernes

 

Au niveau de l’identité de jeu, l’ancien joueur de Rögle et Växjo en est convaincu: la National League est faite pour lui. «En Suède, le style est beaucoup plus défensif. Ici, c’est «Go! Go! Go!» (rires). Comme je suis un arrière qui aime bien porter le puck et jouer vite, je me sens très à l’aise.» En une semaine, Chris McSorley a tenté de faciliter son acclimatation en prenant un soin tout particulier à multiplier les séances vidéo avec lui. Un travail qui devrait être payant à long terme. Au fait, Chris McSorley est-il autant «old school» qu’on veut bien le dire? «Ce n’est pas le terme que j’utiliserais, non. C’est un entraîneur qui sait exactement ce qu’il veut. Il est porté sur les détails et ne laisse rien au hasard. Avec lui, tu sais toujours à quoi t’en tenir. C’est un aspect agréable. J’ai eu des coachs bien moins clairs que lui, je peux vous le garantir.»

 

Au moment d’accepter l’offre du GSHC, Eric Martinsson avait déjà tiré un trait sur l’aventure en Amérique du Nord. «La Suisse ou la Russie m’intéressaient, nous a-t-il confié. Lorsque Genève s’est manifesté, j’ai pris contact avec Henrik Tömmernes. Nous partageons le même agent et avons évolué ensemble en équipe nationale. Il m’a dit beaucoup de bien de ce club… et il ne m’a pas menti.» La décision s’est prise très rapidement tant l’urgence était réelle aux Vernets avec les nombreux blessés en défense. «Et de ce que je vois, j’ai comme l’impression que c’était la bonne chose à faire pour la suite de ma carrière», remarque celui qui se verrait bien frapper à la porte de l’équipe nationale dans un avenir proche. Avec un premier Mondial en fin de saison? «Si j’y vais, cela voudra dire que mes performances avec Genève auront été bonnes», sourit-il.

 

L'avant-match

 

Contingent Les blessés de mardi le sont toujours. Tömmernes s’est entraîné avec un maillot distinctif et ne devrait pas être à disposition du coach, même s’il se sent mieux. «Il y a toujours une chance, remarque Chris McSorley. Mais de 5%, pas plus.» Romy, lui, revient de suspension.

 

Jubilé Ce vendredi, Jimmy Omer, le chef matériel, œuvrera pour la 1000e fois de sa carrière, dont plus de 900 matches avec Genève. La statistique vient de l’association mondiale des chefs matériel (si, si…). «Mais bon, j’en ai fait bien plus, rigole-t-il. Ils ne comptent pas les play-off. Et en plus, ils ne totalisent que les matches depuis mes 18 ans.» Et comme il avait commencé sa carrière bien avant. «Quand j’ai froid, comme mardi à Langnau, je me demande encore pourquoi je fais ça», se marre-t-il.

 

L’adversaire Lausanne évoluera avec Zurkirchen au but puisque Boltshauser est blessé et absent pour deux à trois mois. Peltonen utilisera probablement les deux défenseurs étrangers, Junland et Lindbohm. Herren est toujours absent.