1er mars 2018

Les Aigles ont ramené de Langnau une victoire précieuse qui leur permet de rêver à une fin de saison heureuse

 

Un banc qui se lève comme un seul homme. Ge/Servette ne s’y trompe pas. C’est un pas de géant en vue d’une participation aux play-off qui a été accompli. La victoire dans le temps réglementaire ramenée de Langnau lui permet de rêver à une fin de saison pourquoi pas haletante. Avec désormais cinq points d’avance (six en réalité puisque en cas d’égalité c’est Genève qui finira 8e au bénéfice des confrontations directes) sur son rival, il faudrait une véritable catastrophe ou un très mauvais concours de circonstances pour que la saison régulière s’achève sur un mauvais coup de barre. Seul un scénario peut priver Genève de dessert: il doit subir deux défaites contre Berne tandis que Langnau doit empocher la totalité de l’enjeu contre Kloten.

 

Sur des détails

 

«Ce soir, on a fait un pas dans la bonne direction, estime justement Stéphane Da Costa, auteur du game winning goal. Toute l’équipe a été solide contre un adversaire extrêmement bien organisé. Ce n’était vraiment pas simple. On a joué un vrai match de play-off, serré, qui s’est décidé sur des détails.» Ces détails, c’est un power play qui affiche un taux de réussite de 100% (une possibilité, un but de Romain Loeffel). Idem pour le jeu en infériorité numérique. Impeccable. Enfin, c’est aussi la capacité à profiter des erreurs adverses. On veut parler ici de cette relance d’Ivar Punnenovs, interceptée par Stéphane Da Costa qui a ensuite joliment contourné le but pour inscrire un but de «renard des surfaces». Il fallait bien cela pour débloquer la rencontre.

 

À vrai dire, et c’est sans doute bien normal au vu de l’enjeu, c’est plutôt à un match dans lequel chacun a joué pour ne pas perdre auquel on a eu droit dans une patinoire comble. Il y a clairement eu davantage d’intensité que de virtuosité sur la glace. Pour le festival de cannes, il faudra encore patienter. Jusqu’à samedi, puisque les deux prochains matches contre Berne serviront de répétition générale au quart de finale presque programmé contre… Berne. Avec quelles ambitions et quelles possibilités?

 

Un banc en ébullition

 

Inutile de voir trop loin. Autant se dire qu’il reste bien du travail pour espérer faire le poids contre le double champion en titre. Après avoir été libérés d’un poids avec la reprise du club par la Fondation 1890, les joueurs vont pouvoir s’ôter de la tête cette grosse part d’ombre qui obstruait leur destin sportif. Cette victoire obtenue en terrain hostile, face à une équipe qui jouait pratiquement sa dernière carte, pourrait bien être fondatrice. Et si la rondelle faisait le printemps des Aigles?

 

Il est vrai que cela faisait bien longtemps que Craig Woodcroft n’avait pas eu autant de choix pour composer ses lignes. On pourrait dès lors lui souffler de rappeler à l’ordre certaines individualités qui ont le don de mettre leur équipe en difficulté. À l’image de Daniel Rubin, coupable d’un coup de crosse aussi inutile qu’il a bien failli être lourd de conséquences. Une attitude à bannir encore plus lors des séries où tout sera possible, veulent se persuader les Aigles. «Le retour de certains joueurs nous fait le plus grand bien, souligne Stéphane Da Costa. On a un vrai groupe soudé et ce soir le banc était en ébullition lorsqu’il a fallu se battre pour éviter une égalisation.»

 

Un banc prêt à jaillir comme un seul homme.