14 octobre 2017

Peu importe la manière! Les trois points ramenés de Kloten mettent du baume au coeur d’une équipe en convalescence

 

Hugh Quennec est de retour. Est-ce à dire que tout va à nouveau bien? En direct depuis Kloten, juste avant que son équipe arrache trois points qui valent de l’or, le président de Ge/Servette a fait comme si… Interrogé lors du 19h30 de la RTS, qui consacrait l’un de ses sujets à la situation catastrophique des Aigles, le Canadien a rappelé combien la langue de bois pouvait être un véritable art.

 

A propos des remous que subit son club, il a reconnu qu’effectivement, la crise sportive était bel et bien réelle. Avant d’enchaîner qu’aucune guerre des ego n’influençait la bonne marche des affaires. «Tout le monde est uni derrière Craig Woodcroft», ose Hugh Quennec. L’entraîneur qui déchaîne les passions et les critiques acerbes a, jusque-là, un immense mérite: c’est de rester aussi stoïque dans la tempête qu’il est apathique sur son banc. Allez savoir, peut-être que le temps lui donnera raison. Peut-être que ses joueurs qui se sont offert une bouffée d’oxygène contre plus faible qu’eux, parviendront au fil des matches à reproduire les schémas qu’il a imaginés?

 

Un adversaire très faible

 

Dire que Ge/Servette va mieux après cette première victoire à l’extérieur de la saison serait évidemment exagéré. Car il faut replacer la performance genevoise dans son contexte. Jamais sans doute les Aigles n’ont affronté un adversaire aussi faible que ce Kloten qui fait peine à voir. Hormis quelques coups de patins rageurs de Denis Hollenstein et quelques lumières qui ont jailli de la canne de Vincent Praplan, les banlieusards zurichois ont montré qu’il faudra être excellent dans la médiocrité pour les déloger de la dernière place.

 

Ce déplacement avait tout d’un piège et Ge/Servette avait sans doute bien plus à perdre qu’à gagner. Il faut donc donner un certain crédit aux Aigles qui ne se présentaient pas à la Swiss Arena dans les meilleures dispositions psychologiques. Conspués par leurs propres fans après la défaite de vendredi soir contre Ambri, ils ont tout de même assuré le job pour ne pas sombrer définitivement dans le ridicule en s’emparant de la lanterne rouge.

 

Le contexte était d’autant plus difficile que l’infirmerie ne cesse de se remplir sans que personne ne lève le doigt pour y remédier. Dernière victime en date: Cody Almond, capitaine par intérim et Top Scorer des Aigles. Le Canado-suisse est sur la touche pour une dizaine de jours. Avec Kevin Romy, Noah Rod, Floran Douay, Guillaume Maillard et les deux Nord-Américains Nathan Gerbe et Nick Spaling, cela fait effectivement beaucoup.

 

Du coup, il est extrêmement difficile de comprendre pourquoi le club ne réagit pas. Encore une fois, Ge/Servette patinait avec seulement deux étrangers. Une situation totalement anormale qui ne peut que s’expliquer par de graves dysfonctionnements au niveau de la direction sportive. Hugh Quennec a beau affirmer sans que son nez ne s’allonge que tout le monde tire à la même corde dans le directoire, il ne convainc pas. Il a beau parler de long terme, de nouvelle patinoire, de projet, de l’apport de Mike Gillis ou de Lorne Henning, c’est la situation actuelle qui interpelle.

 

Un bien fou!

 

Et la situation est un peu moins préoccupante après une victoire qui fait pourtant un bien fou aux Aigles. Il suffisait de voir les sourires pour mieux mesurer le soulagement de joueurs qui ont tout donné, avec leurs moyens du moment, pour ne pas hériter de la lanterne rouge. «Avec tous nos blessés, le coach voulait que les joueurs les plus expérimentés fassent la différence, souligne Juraj Simek, une nouvelle fois impeccable dans l’état d’esprit. C’est bien d’avoir pu ouvrir le score sur un bon tir d’Henrik Tommernes. Je suis aussi content pour lui.»

 

Capitaine d’un soir, le Suédois a justifié hier sa réputation flatteuse en ouvrant ensuite son compteur sur une action de grande classe seul face au gardien. «C’est évidemment bon pour moi mais c’est surtout bon pour notre moral. Espérons que ces trois points constituent la première pierre qui doit permettre de nous reconstruire.» Il faut sans doute ne pas voir autre chose dans ce succès. Surtout ne pas croire que tout va bien. En face, ce ne sera pas toujours Kloten…

 

Si Hugh Quennec a fait son retour sur le devant de la scène médiatique, on attendra donc encore avant d’en dire autant de son équipe…