1er décembre 2017

Après 26 journées, Ge/Servette est sous la barre. Mais au club, on veut surtout retenir le positif. Alors, soyons positifs…

 

Il faut laisser à Craig ce qui appartient à Woodcroft. Franchement, quel festival! Pendant près de 15 minutes, Ge/Servette a fait mieux que résister contre l’ogre Luganais. Pourtant privé d’un quintet majeur (Brunner, Sanguinetti, Furrer, Wellinger et Cunti), le visiteur avait de quoi faire peur. Il faut donc relever la bravoure des Aigles parfaitement mis en condition par Craig Woodcroft. Visiblement satisfait des deux dernières sorties, le mage des Vernets avait donc décidé de ne pas changer une équipe qui gagne aux tirs au but contre Ambri Piotta. Pas question de faire tourner un effectif qui jouait hier soir son cinquième match en six jours. Seulement.

 

Des joueurs en feu

 

Il est vrai que lorsque l’on peut compter sur des joueurs de la trempe de Tim Traber, Daniel Rubin, Adam Hasani ou Makai Holdener, on aurait tort de se priver. C’est ainsi que sur sa lancée de sa bonne performance en Léventine, Ge/Servette est rentré dans le match comme un mort de faim. Visiblement, le discours d’avant-match du coach avait touché la corde sensible de ses joueurs. Comment expliquer autrement cette entrée en matière tonitruante? Il fallait presque se pincer pour croire que ce match opposait le 8e au 2e du classement. Sans doute rendus craintifs par les dernières sorties à domicile des Aigles – deux défaites injustes 3-0 et 4-1 concédées respectivement contre Zoug et Fribourg – les Tessinois se sont montrés attentistes. Ils ont patiemment laissé passer l’orage avant de faire la différence avec un réalisme presque cruel. Là où Nick Spaling échouait seul face au 2e gardien luganais, le jeune Giovanni Morini, centre du 4e bloc, y allait d’un solo de haut vol (1-0). Là ou Romain Loeffel ou Henrik Tömmernes ajustaient les jambières (sans doute encore et toujours cette satanée poisse qui colle aux patins genevois) d’un défenseur adverse en situation de supériorité numérique, Dario Bürgler ajustait la lucarne de Robert Mayer d’un tir précis sur réception.

 

De l’abnégation

 

Après vingt minutes, la messe aurait pu être dite. Mais c’était sans compter sur l’abnégation de Ge/Servette. Craig Woodcroft a tout tenté. Tel un nageur, il a brassé ses lignes pour essayer de provoquer l’effet papillon. En vain. Pour la première fois de la saison, on a alors vu l’entraîneur alpaguer l’un des deux directeurs de jeu pour lui demander, avec une vraie classe, des explications après une obstruction non sifflée contre l’un de ses joueurs.

 

Les spectateurs eurent à peine le temps de se remettre de cette émotion que l’effet de ce coup de gueule fut malencontreusement balayé par le doublé du jeune Moretti. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.

 

La troisième période du match aurait pu ressembler à du remplissage. C’était une nouvelle fois sans compter sur le discours positif de Craig Woodcroft. Le successeur de Chris McSorley aime souligner les bonnes choses. Il notera donc que son équipe a eu l’immense mérite de ne pas perdre l’ultime période. Quoi de mieux pour préparer la suite de ce championnat palpitant? Avant de prendre la route de Davos, dimanche, l’entraîneur pourra s’appuyer sur ces 20 dernières minutes qui ont soulevé l’enthousiasme des 5349 spectateurs, un chiffre sans doute en dessous de la réalité, qui reviendront. Ou pas.

 

Ah, les matches du jeudi!

 

La nouvelle équipe dirigeante a tout fait pour jouer un maximum de match le jeudi. Les mauvais esprits estiment que c’est pour favoriser le rendement de la zone VIP (les entreprises aiment les «jeudredi» à la patinoire), au détriment des familles qui préfèrent logiquement la fièvre du samedi soir. Mais que nenni. En réalité, ces matches décalés ont une vertu: même quand il perd, le Ge/Servette de Craig Woodcroft recule à peine au classement. Et ça, il faut bien le lui laisser.