1er décembre 2018

Les Aigles s’imposent dans les Grisons pour le premier match de l’ère post-Del Curto. Ils poursuivent ainsi leur redressement

 

Ge/Servette restera dans l’histoire comme le premier vainqueur du HC Davos version post Del Curto. Dit comme cela, cela pourrait paraître anecdotique, mais ce succès n’était pas, et de loin, le plus aisé à aller chercher. Il n’est jamais simple de préparer un match contre une équipe qui vit des heures troubles. D’autant plus lorsque l’on doit faire face à une avalanche de blessés.

 

C’était donc franchement un drôle de match pour Ge/Servette. Dans les Grisons, c’est une véritable révolution qui a eu lieu lorsque Arno Del Curto a jeté l’éponge. Après vingt-deux ans de très bons et loyaux services, le mage a laissé sa place à Michel Riesen. Fallait-il donc s’attendre à un choc psychologique qui transformerait d’un coup de canne magique une troupe à la peine en une équipe conquérante et déterminée? Il faut croire que la guérison des Grisons prendra du temps. Et il se murmure que si Del Curto a pris ses cliques et ses claques, c’est qu’il ne croyait plus au déclic à force de prendre des claques.

 

C’est donc bel et bien un moribond que Ge/Servette a affronté dans une Vaillant Arena qui a rendu un sobre hommage au mage. Un tifo, une banderole, et puis c’est tout. Peu de signes de révolte dans les travées garnies d’un maigre public très (trop?) souvent gâté depuis plus de vingt ans.

 

Il fallait bien cet adversaire sans âme pour que le voyage des Aigles soit fructueux. Car c’est un demi-Ge/Servette qui avait pris place dans le car. Sur la glace, cela s’est ressenti pendant une première moitié de match très insipide. On ne se passe pas de cinq (!) étrangers et de Cody Almond sans conséquences. Paradoxalement, le réveil a véritablement sonné lorsque Davos a pointé un doigt accusateur sur l’arrière-garde genevoise. Par deux fois – manque de réaction et passivité – la défense a démontré que la vitesse n’était pas souvent disponible en magasin. Le doute n’a cependant pas eu le temps de s’insinuer dans le camp grenat. Avec ce brin de réussite qui le suit depuis dix jours, Ge/Servette a constaté que lorsque l’on met le puck sur le but, une canne adverse ou un gardien très moyen peut faire l’affaire pour revenir au score en deux coups de cannes.

 

Il a ensuite suffi d’un dernier coup de collier en début de troisième tiers pour que Ge/Servette enfonce un adversaire bien inoffensif. Daniel Rubin, promu en première ligne, a fait honneur à ce rang. On ne peut pas en dire de même de certains supposés leaders qui sont passés comme un courant d’air dans la Vaillant Arena. On aurait aimé vous parler de Kevin Romy, de son sens de la passe et du jeu. Mais on se demande s’il était vraiment du voyage…

 

Avec cette kyrielle d’absents, on aurait aimé voir l’ancien capitaine émerger. Y a-t-il un problème, Romy? Est-il d’ordre psychologique? Physique? Reste que depuis une sévère commotion, subie il y a plus de deux ans, il n’est plus le même joueur.

 

Ce sera sans doute le seul point négatif du moment. Car pour le reste, et compte tenu des circonstances, le redressement des Aigles se poursuit. Avec un Robert Mayer retrouvé et décisif en deux occasions. Avec un système de jeu beaucoup plus propre en sortie de zone. Pas mal pour une demi-équipe. Suffisant pour marquer de son empreinte cette soirée particulière.