17 novembre 2017

Zéro pointé contre Zoug dans une patinoire qui sonne de plus en plus creux. Y a-t-il vraiment une âme dans cette équipe?

 

Et si on avait mal compris Mike Gillis? L’homme fort du club, qui n’en finit pas de briller par son absence, avait dit qu’il fallait attendre 15 matches avant de porter un jugement sur cette équipe et cet entraîneur appelé à faire oublier son encombrant prédécesseur. Peut-être que le vice-président parlait des quinze premiers matches de la saison prochaine tant l’exercice en cours peine à susciter l’enthousiasme. Et ce n’est pas ce match pénible contre Zoug qui va y remédier. Muet et maladroit, Ge/Servette est retombé dans ses travers du début de saison où l’envie ne suffit pas à masquer le flou artistique concocté par Craig Woodcroft et ses adjoints.

 

On dit souvent qu’il suffit d’une étincelle pour allumer le feu. Il semblerait que pour Ge/Servette, il faille bien davantage que cela. Même pas sûr qu’avec un bidon d’essence on entrevoie le début d’une flamme jaillir. L’ennui, nuit. Pas fou, le public genevois a bien de la peine à retrouver le chemin de la patinoire. 5159 spectateurs endormis, ça fait désordre pour un directoire qui n’en finit pas de clamer qu’il veut remplir le stade pour mieux justifier la construction d’une enceinte de 10 000 places. Mais à ce rythme-là, autant aller jouer à la patinoire de Sous-Moulin…

 

La mi-saison approche et les Vernets sonnent de plus en plus creux. C’est un peu comme si les dirigeants avaient tiré un trait sur cette saison où un coach doit faire avec une équipe dont il n’a pas choisi le moindre joueur. Un coach qui a résisté à la première tempête et qui s’entête à jongler curieusement avec son alignement. De plus en plus, certains choix apparaissent comme étant douteux. Auguste Impose, à qui l’on demande d’aller jouer à Sion, en troisième division? Une farce qui n’a rien de sportive. Nathan Gerbe, plus de 500 matches de NHL et qui d’un coup n’a plus le niveau pour jouer à Ge/Servette? Même constat. L’Américain a été décevant, sombrant avec tout un groupe. Aujourd’hui, c’est son salaire qui pose problème. Sinon, comment justifier qu’on ne veuille plus de lui? Contrairement aux affirmations du staff technique, le joueur n’est pas blessé mais bel et bien surnuméraire.

 

Le signal lancé par Ge/Servette est inquiétant. Qui voudra bien venir dans un club incapable d’entretenir cinq joueurs étrangers? À part Kloten, qui vivote avec déjà un patin en LNB, toutes les organisations de LNA ont à disposition des étrangers surnuméraires. Avec l’accumulation des matches, les blessures, cette gestion et cette prévoyance constitue le minimum syndical d’un club qui prétend avoir l’ambition de participer à la course pour le titre au mois de mars.

 

Plus que jamais, Ge/Servette ressemble à un navire sans capitaine. Ou alors, peut-être est-ce le contraire. À force de multiplier les postes, comme nulle part ailleurs en Suisse, le club genevois donne l’impression d’être dirigé au petit bonheur la chance par une armée mexicaine. L’embellie qui a prévalu juste avant la pause de l’équipe nationale a sans doute permis de mettre la poussière sous le tapis. Reste que le constat est de plus en plus inquiétant. L’équipe actuelle est incapable d’imposer sa patte. Un peu comme Gargamel, le sorcier Craig Woodcroft mixe les ingrédients sans trouver la formule magique. Il y a vraiment quelque chose qui ne schtroumpfe pas rond aux Vernets.

 

À Lausanne, Fribourg et ailleurs, les annonces de renforts pour la saison prochaine se succèdent. De quoi créer un climat positif. Quid à Genève? L’avenir semble aussi flou que le présent. Seule certitude pour l’instant: le départ de Romain Loeffel. Qui ne sera pas remplacé, le marché des défenseurs suisses étant aussi sec que les chaussettes de l’archiduchesse. C’est peu de dire qu’une certaine inquiétude commence à poindre. La nouvelle équipe canadienne qui a pris le pouvoir en avril dernier a-t-elle réellement les moyens de ses ambitions?

 

Réponse la saison prochaine après quinze matches…