Dominés 5-1 à la Resega, les Grenat subissent leur quatrième revers d’affilée
En théorie, cela aurait pu être le bon moment pour défier le HC Lugano. Déjà battus lors de leurs trois premières sorties de la saison dans leur patinoire de la Resega, les joueurs de Patrick Fischer sont tout sauf impressionnants en ce début de championnat. Le hic, c’est que Genève-Servette n’est pas au mieux non plus. Couchant sur trois revers d’affilée, les Grenat ne brillent ni par leur solidité défensive ni par leur verve offensive. Et cela s’est confirmé au cours d’un match à sens unique.
De l’opération rachat entreprise par chacune des deux formations, il est d’emblée apparu que c’est le HC Lugano qui en avait le mieux saisi toute l’importance. Le 3-0 sanctionnant les 21 premières minutes de jeu ne faisait pas l’ombre d’un pli. Le passif des visiteurs aurait pu être plus lourd encore si Fredrik Pettersson (6e et 19e) ou Gregory Hofmann (8e et 20e) avaient mis à profit les nettes occasions leur étant échues. Mais que fabriquait donc ce Genève-Servette qui multipliait les bourdes défensives, offrant sur un plateau autant de ruptures aux Tessinois, et qui ne parvenait pas à faire planer ne fût-ce que l’ombre d’une menace devant la cage d’Elvis Merzlikins? Quatre buts marqués lors des quatre derniers matches du GSHC, les statistiques sont on ne peut plus explicites.
«Le cœur vide»
Pour illustrer toutes les difficultés du moment auxquelles sont confrontées les triplettes offensives servettiennes, quoi de mieux que le «but de l’espoir» inscrit au terme d’un effort personnel du défenseur Johan Fransson et sur un assist du gardien Robert Mayer… Mais même cette réduction du score tombée après 22’ 24’’ de jeu n’a en rien modifié la physionomie des débats.
Bien que privé de son quatrième attaquant étranger – Tony Martensson est rentré en Suède, son épouse étant sur le point d’accoucher de leur premier enfant – le HC Lugano a retrouvé une partie de sa puissance offensive pour s’offrir sa première victoire à trois points de la saison. Une victoire accueillie avec soulagement par un club qui vise haut avec une place dans le tiercé de tête.
Pendant que Chris McSorley faisait trembler la porte du vestiaire genevois en passant un savon à ses joueurs, Romain Loeffel était de corvée d’interviews: «On n’est pas encore entré dans notre saison», constate le défenseur neuchâtelois, qui insiste: «On n’a pas encore réussi à jouer un match plein, on n’arrive pas à marquer et on ne tient pas en défense. Difficile de gagner des rencontres de la sorte.» Et d’espérer: «On doit remettre des émotions dans notre jeu. Des émotions et de la fierté. Actuellement, on joue le cœur vide. Ce n’est pas ça l’identité de Genève. Il va falloir y remédier au plus vite.»
Antonietti et Romy K.-O.
Comble de malchance pour les Aigles au cours d’une soirée à oublier – ou à méditer – Kevin Romy devait quitter la glace à la 34e minute après avoir reçu un puck en plein visage. Dix minutes plus tard, c’était au tour d’Eliot Antonietti d’être méchamment touché à un genou et évacué sur une civière à la suite d’une intervention fautive du rugueux Alessandro Chiesa. Pour évacuer toute leur frustration, les visiteurs ne trouvaient rien de mieux que d’accumuler les pénalités rendant le dernier tiers indigeste. Décidément à oublier.
En attendant, Genève-Servette devra composer pendant quatre mois au moins sans son attaquant canado-suisse Cody Almond, bloqué par une luxation à une épaule. Le service de presse du club informait, hier soir avant la rencontre, qu’il n’était pas prévu pour l’instant de trouver un remplaçant à Almond. Mais la donne pourrait changer une fois qu’un diagnostic définitif aura été posé sur les blessures d’Antonietti, qui se soumettra à des examens aujourd’hui, et Romy, qui a reçu quelques points de suture à une oreille. En attendant, c’est un HC Bienne en pleine bourre qui débarque ce soir aux Vernets tout auréolé de sa place de coleader.