16 janvier 2016

L’Aigle s’impose à Davos avec l’art et la manière. A l’image de Juraj Simek, rien ne semble pour l’arrêter en 2016.

 

C’est ce qui s’appelle ne pas faire le voyage pour rien ! On pourrait aussi parler de copie parfaite si une part de réussite n’avait pas accompagné Ge/Servette pendant le premier quart d’heure. Pour le reste, l’escapade dans les montagnes grisonnes est à classer dans le rayon des performances de tout premier plan. La dernière fois que Ge/Servette avait réalisé un tel festival de cannes à la Vaillant Arena, c’était en février 2014. Kaspars Daugavins et Matthew Lombardi (déjà) étaient à la baguette lors d’un succès (6-4) flamboyant.

 

Deux ans plus tard, les mêmes murmures d’admiration sont descendus des tribunes. Le maigre public grison, gavé de hockey avec la Coupe Spengler et la Ligue des champions, n’a pu que constater la supériorité d’un visiteur qui en a profité pour s’emparer de la 2e place au nez et à la barbe d’un HCD qui tire la langue en ce début d’année et de Zoug.

 

Ge/Servette, lui, rigole. Opportuniste en diable ce vendredi soir, elle est la seule équipe encore invaincue en 2016. Mieux, depuis le 22 décembre – succès à Lausanne – les Genevois ont enchaîné les victoires (6, série en cours). S’il fallait choisir un homme au sein de l’effectif Grenat qui symbolise cette réussite insolente, ce serait sans doute Juraj Simek. Depuis son retour aux Vernets cet automne, l’international suisse s’était montré aussi discret que travailleur. Visiblement, il a retrouvé le rythme infernal de l’exercice 2012-2013, lorsqu’il avait inscrit 20 buts en saison régulière.

 

« Je ne suis plus le même joueur, dit-il. J’ai changé deux ou trois choses dans mon jeu et depuis la fin du mois de décembre, j’ai ressenti comme un déclic ! Mes sensations sont bonnes, il fallait juste que la réussite revienne. » Le jeune papa revit après une expérience douloureuse à Lugano. « J’ai quitté Genève pour rebondir et je me suis retrouvé au fond d’un trou. Il faut croire que je devais en passer par là pour rebondir. » Et quel rebond ! Le Simek nouveau, c’est quatre buts et sept points lors des cinq derniers matches.

 

« Quand la confiance est là, tout est différent », lâche-t-il avec un large sourire. C’est un constat qui semble habiter tout le groupe. Depuis le début de la saison, les Aigles sont presque imperturbables. Les blessures qui pourraient miner les esprits et brouiller les plans des coaches n’entament en rien le beau vol des Aigles. A chaque match, ou presque, Chris McSorley et Louis Matte sont contraints de revoir leurs plans. Ce vendredi soir, les quatre lignes offensives étaient inédites cette saison. Personne ne s’en est aperçu. A commencer par Alexandre Picard.

 

L’ancien Grenat a été un peu déboussolé en début de match. « Je me croyais à l’entraînement avec tous ces joueurs que j’ai côtoyés si souvent, analyse-t-il. C’était vraiment spécial. Mais une fois mon premier check donné, tout est rentré dans l’ordre. » Il a livré sa marchandise, provoqué l’imperturbable Robert Mayer. « Il a fait du Picard», se marre Eliott Antonietti. »

 

Avec un assist sur le seul but grison, le sympathique Québécois ouvre son compteur point. « Ici, on sait que j’aurai besoin de temps pour retrouver toute mon efficacité. Le coach est patient et est content de moi pour l’instant », conclut le No 81. Lui non plus il n’a pas fait le voyage des Grisons pour rien…

 

11e soirée peluches

 

Le car s’est engouffré vers 3h30 du matin derrière la patinoire des Vernets. Pour un peu, les joueurs auraient pu rester sur place et attendre la venue de Langnau (ce soir à 19h45). On exagère à peine mais le calendrier est ainsi fait qu’à peine digéré le plus long déplacement de la saison, il faut remettre ça. Plastron, coudières, genouillères, coquilles sont encore humides des efforts consentis à Davos qu’il faut à nouveau les enfiler et sauter sur la glace. Pas question de prendre ce match contre Langnau à la légère. Les Tigres de l’Emmenthal se battent encore avec un mince espoir de qualification pour les play-off chevillé au corps. Ils sont capables d’un exploit. Mais les Aigles voudront absolument marquer rapidement à l’occasion de cette 11e opération peluches pour qu’elle soit une réussite. Le principe est toujours le même: les spectateurs amènent avec eux une ribambelle de doudous divers et variés et les lancent sur la glace à l’occasion du premier but grenat. Un moment toujours spectaculaire et assez magique. Ces cadeaux seront distribués en faveur des enfants hospitalisés.