15 janvier 2018

À bout de souffle, Ge/Servette s’est pris une gifle mémorable samedi à Lugano (7-1). Les absences ont pesé lourd

 

On ne sait pas si Craig Woodcroft fait des puzzles avec ses enfants. Mais si c’est le cas, nul doute qu’il commence toujours par chercher à construire les bords avant de songer au reste. Avec son équipe, c’est pareil. En décembre, le Canadien avait trouvé une ossature solide durant un mois où les Aigles ont remporté 23 points en neuf matches. La ligne Spaling - Richard - Da Costa était la base de cette formation devenue redoutable avec le temps. Les compères ont totalisé 26 points lors de cette période faste. Lorsque deux membres du trio sont absents, c’est tout le puzzle qui se défait. Et samedi soir, l’image n’était pas belle à voir. Avec Fribourg désormais devant lui, Lausanne et Langnau dans son sillage, l’Aigle a plutôt intérêt à trouver des solutions. Et vite.

 

«Je ne suis pas là pour nous chercher des excuses, coupe d’emblée le technicien après la gifle concédée à Lugano. Ce soir, nous n’avons pas été au niveau. Point.» Clair, net et précis. Tout l’inverse d’un Ge/Servette qui a fait illusion durant une période, le temps pour un Lugano en plein doute de se roder. Les quarante minutes suivantes ont été une gabegie innommable: 6-1 (!) dans la période intermédiaire puis un seul tir cadré durant l’entier de l’ultime période. On a même aperçu Elvis Merzlikins faire des étirements pendant le jeu afin de rester chaud… «Je n’ai pas d’explication, confie Nathan Gerbe en haussant les épaules. Nous savions qu’il était important de ne pas leur laisser trop d’espaces… Et nous avons fait tout l’inverse.»

 

Au moins un retour

 

Préféré à Robert Mayer devant le filet, Remo Giovannini a dû se sentir bien seul durant toute la soirée. «Ici, lorsque ça rigole, il vaut mieux ne pas être en face», remarque Craig Woodcroft. Et samedi, «ça rigolait» clairement. Même avec Spaling et/ou Da Costa, la sanction aurait sans doute été semblable. «Lorsque le niveau d’exécution et d’intensité n’est pas suffisant, les noms sur la feuille de match n’ont pas vraiment d’importance», enchaîne, lucide, l’entraîneur des Aigles.

 

Toujours est-il que l’Ontarien ne serait pas contre l’idée de retrouver certaines pièces de son puzzle en vue de la rencontre face à Berne, demain. Si le retour du blessé Nick Spaling n’est pas encore acquis – «Il est proche et j’espère le voir contre Berne», dixit Craig Woodcroft –, Stéphane Da Costa, lui, reviendra de suspension pour la réception des Ours. «Lorsque l’on peut compter sur cette triplette, l’équipe tout entière est plus dangereuse car la répartition du talent à travers les quatre lignes est meilleure», analyse Nathan Gerbe.

 

Wick en dépannage

 

Même s’il peut faire les frais de ces renforts, l’Américain est conscient des limites du contingent actuel. Avec près d’une dizaine de blessés, son entraîneur doit toujours autant bricoler. Ainsi Jeremy Wick a-t-il une nouvelle fois dépanné en défense. Samedi, sa percussion offensive n’aurait sûrement pas été de trop pour maintenir éveillé le pauvre Merzlikins. Bref, avec une pièce momentanément égarée et de nombreuses cassées, Craig Woodcroft n’avait tout simplement pas à Lugano de quoi proposer un puzzle qui ressemblait à quelque chose.

 

Kast sur le départ, à Zoug?

 

La lune de miel entre Timothy Kast et Zoug semble se terminer abruptement. Selon nos informations, l’ancien joueur de Ge/Servette, qui a quitté les Vernets durant l’été, a été proposé à tous les clubs de National League. Actuellement englué dans des problèmes de trésorerie, les Grenat n’ont pas (encore?) répondu positivement à l’appel du pied de Reto Kläy, directeur sportif zougois.

 

Auteur de sept points lors de ses sept premiers matches, le joueur de centre n’a ensuite pas répondu aux attentes de son nouvel employeur. Avec seulement six unités inscrites lors des trente matches suivants, le Genevois déçoit. Depuis plusieurs matches, son temps de jeu s’est étiolé en même temps que les responsabilités qui lui sont confiées. De seize minutes avec de nombreux power play, «Tim» patine désormais moins de dix minutes par rencontre et s’assied au bout du banc lors des situations spéciales.

 

S’il termine la saison à la Bossard Arena faute de solution à court terme, Timothy Kast se retrouvera à nouveau sur le marché cet été malgré une entente portant encore sur une année supplémentaire à Zoug. À Genève, où son départ est toujours regretté, il pourrait être un renfort plus que bienvenu. Pour mémoire, les Genevois n’ont toujours pas annoncé la moindre arrivée en vue du prochain championnat.