18 février 2016

L’homme d’affaires américain Ken Stickney est le nouveau propriétaire du LHC. Quennec lui a vendu toutes ses actions

 

Ken Stickney aurait préféré rester dans l’anonymat durant deux semaines encore, histoire de tranquillement régler ses affaires avec les Kloten Flyers, dont il présidait, notamment, le conseil d’administration jusqu’à mardi. Sauf que certaines fuites ont poussé le Lausanne HC à confirmer son identité, hier en fin d’après-midi, par l’entremise d’un communiqué de presse. Le multimillionnaire américain (53 ans) est donc bien le nouveau propriétaire du club vaudois. Il a racheté – à titre privé – la totalité des actions que possédait son prédécesseur, Hugh Quennec, lequel n’est plus que président et actionnaire majoritaire du Genève-Servette HC.

 

La Ligue avait donné au Québécois jusqu’à hier pour présenter un acte de vente du LHC signé. L’ex-propriétaire lausannois a mis les deux voisins lémaniques à l’abri de toute sanction en respectant les exigences de l’instance nationale, laquelle a clarifié son règlement lors de son assemblée générale (lire ci-contre) .

 

A ce propos, l’arrivée dans la capitale olympique de Ken Stickney semble ne poser aucun problème sur le plan juridique. Selon nos informations, l’Américain n’aurait jamais été actionnaire à Kloten. Et puis, il a démissionné avec effet immédiat de son poste de président, mardi. La Ligue a par ailleurs donné son aval, hier à Berne.

 

Séduit par Malley

 

En compagnie de trois associés – Bill Gallacher (un magnat du pétrole), Doug Piper et Bob Strumm – Ken Stickney avait débarqué en Suisse en avril 2015 lors de la reprise du club zurichois par la firme canadienne Avenir Sports Entertainment LLC (ASE). Avec ces mêmes personnes, il avait déjà acquis les Portland Winterhawks (organisation de WHL, en Amérique du Nord, où sont passés les Suisses Nino Niederreiter, Sven Bärtschi et Luca Sbisa) en 2008. Au plus mal – tant sportivement que financièrement – à l’époque, l’équipe de l’Oregon serait devenue une entreprise très rentable.

 

ASE avait pour ambition d’appliquer un modèle du genre à Kloten. Mais après moins d’une année, Ken Stickney a préféré s’en aller tout en se retirant d’ASE (qui resterait chez les Aviateurs). «Kloten devrait annoncer une perte de 7 à 8 millions de francs au terme de l’exercice, raconte un suiveur zurichois. C’est un club qui a accumulé les dettes et qui ne parvient plus à séduire le public ou les sponsors.» Au contraire d’un Lausanne HC qui fidélise et où un réel potentiel existe avec, surtout, la perspective d’une nouvelle patinoire. «Il a assisté à la finale de la Coupe à Malley, note un proche du LHC. Il a été séduit par l’engouement, l’ambiance et la gestion de l’événement.»

 

Avec Chris McSorley…

 

Ken Stickney est un «féru de hockey», souligne Patrick de Preux. Son expérience dans le domaine, tant outre-Atlantique qu’en Suisse, en fait une personne crédible. Pour le clin d’œil «genevois», il a aussi été (avec son père) le propriétaire du Las Vegas Thunder (IHL), dans les années 90. De 1995 à 1998, un certain Chris McSorley y occupait le poste d’entraîneur…

 

«Le nouvel actionnaire est quelqu’un de sérieux, poursuit le président du conseil d’administration vaudois. Il a le même point de vue que nous, c’est-à-dire qu’il faut développer le club. Il est parfaitement conscient des problèmes auxquels nous allons être confrontés.»

 

Voilà le multimillionnaire Ken Stickney aux commandes du LHC. Il en sera un actionnaire discret, dans le registre de son expérience à Kloten, où il n’est quasi-jamais apparu. «Il n’a pas l’intention de se mêler aux décisions. Il laissera le conseil d’administration gérer le club en toute autonomie, conclut le proche du Lausanne HC cité plus haut. Que cet homme tombe ici est une sacrée aubaine!» Reste maintenant à en savoir davantage sur ses projets. 

 

Hugh Quennec: «Ce n’était pas mon plan» (par Virgulator)

 

Même si, comme il nous l’avait déclaré le 6 février, «cette fin aurait pu se passer différemment», sans tout ce ramdam médiatique l’obligeant à jeter l’éponge ainsi, Hugh Quennec a respecté le délai fixé par la Swiss Hockey League. Et tenu parole.

 

«Comme je m’y étais engagé après avoir rencontré les dirigeants de la Ligue en décembre, je suis désormais conforme au nouveau règlement par rapport à l’actionnariat des clubs, confirme le Canado-Suisse. Je me suis complètement désengagé du Lausanne HC.» A 100%…

 

Autrement dit, celui qui demeure encore le propriétaire de Ge/Servette assure qu’il ne détient plus un seul titre du club vaudois. «J’ai présenté à la Ligue et au conseil d’administration du Lausanne HC un accord du repreneur, renchérit le patron du GSHC. Or, s’excuse-t-il, ce n’est pas à moi de vous révéler son identité.»

 

Le nom de Ken Stickney, nouveau propriétaire du LHC, a finalement été officialisé par le club vaudois. L’Américain aurait acquis ce dernier, selon nos sources, pour environ 2,7 millions, soit un peu plus que la somme qui avait été investie par le président du GSHC à son arrivée (2,3 millions).

 

C’était en 2007 et Hugh Quennec, qu’on était allé chercher à Genève, avait été accueilli «sereinement par des gens courtois» lorsqu’il avait sauvé, en LNB, les Vaudois de la faillite. Ce, avant de pérenniser le club en LNA. «A l’époque, les gens me remerciaient», sourit celui qui a vécu des semaines un peu plus difficiles depuis que le conseil d’administration des Lions a décidé de couper les ponts entre Lausanne et Genève. «Je souhaite aujourd’hui plein de succès au LHC pour le bien du hockey romand et suisse», ajoute ce fan du Canadien de Montréal, convaincu d’avoir choisi «une solution qui assurera les meilleures perspectives à long terme» pour le président Patrick de Preux et son comité.

 

«Je suis content que tout soit réglé, même si ce n’était pas mon plan de me retirer ainsi, aussi vite, reconnaît-il. J’ai été forcé de faire quelque chose dans des circonstances pas évidentes, regrette le président des Grenat qui avait également d’autres candidats. Je vais désormais me concentrer sur Ge/Servette, différemment, sans être propriétaire du Lausanne HC. Mon objectif est de remporter un premier titre avec GSHC et de construire une nouvelle patinoire.» C’est aussi, apparemment, l’ambition du nouveau patron des Lions… 

 

La Ligue décide

 

«Coach challenge» L’assemblée des clubs de Ligue nationale a décidé à l’unanimité des 22 représentants présents lors de sa séance à la Maison du sport international l’introduction du «coach challenge» lors des retransmissions télévisées en direct dès la saison prochaine. En cas de but, et pour autant qu’il n’ait pas encore pris son temps mort, l’entraîneur aura ainsi le droit de demander la consultation vidéo pour vérifier si une situation de hors-jeu a précédé la réussite. Si ceci est confirmé, le coach garde son droit à un challenge ou à un temps mort. Dans le cas contraire, il perd ce droit. Le challenge pourra être exigé en tout temps en ce qui concerne le but décisif en prolongation.

 

Le cas LHC En ce qui concerne les rapports de propriété de clubs d’une même ligue, les règlements ont été adaptés avec effet immédiat aux prescriptions légales prévues par le Code des obligations: aucun actionnaire n’est autorisé à détenir directement ou indirectement plus de 25% des parts de deux clubs d’une même ligue. «En ce qui concerne Hugh Quennec et le Lausanne HC, tout est en règle», a souligné Ueli Schwarz, le directeur de la Ligue nationale.

 

Bandes flexibles exigées  Pour protéger au mieux la santé des joueurs, la direction de la Ligue nationale entend, à moyen terme, imposer de manière réglementaire des bandes flexibles pour tous les stades de LNA.