31 mars 2016

Avant la vraie cérémonie de fin de saison du club, samedi aux Vernets, la Julie distribue ses «oscars» aux héros de Ge/Servette

 

On aurait bien voulu leur donner à chacun une distinction. Cette saison, les Aigles n’ont pas été loin d’être royaux. Mais il fallait choisir. Alors, on en a sélectionné onze. Comme des footballeurs qu’ils ne sont pas. Courageux, talentueux, besogneux, maladroits parfois, les Grenat ont tenu en haleine leurs supporters. Il n’aura pas manqué grand-chose pour que tout un canton rêve du titre pour la troisième fois après les campagnes de 2008 et 2010. Une cage vide ratée par là, 15 secondes de trop par ici. Ou le coup de sifflet qui ne vient pas…

 

Après 50 matches de saison régulière, douze de play-off, il est donc temps pour la Tribune de Genève de (re)faire son festival de Cannes pour mieux décerner ses palmes. Avec sérieux, bien sûr, avec humour, aussi, et avec ce brin de subjectivité qui fait tout le charme de ces distinctions.

 

Kevin Romy, La canne d’or 

Dans la forme de sa vie, l’artiste des Vernets a été, avec Robert Mayer, le MVP de ces play-off. Grâce à son coup d’œil et sa «canne en or», celui qui avait été champion avec Lugano en 2006 a placé son équipe sur orbite. «C’est un des joueurs les plus pros et honnêtes que nous avons connus ici», dit de lui un McSorley qui va tout faire pour que Genève soit la dernière destination du top scorer grenat de la saison. 

 

Romain Loeffel, Le casque d’or

Il aurait pu jouer la saison prochaine avec Berne ou Lugano et briller avec un futur champion. Mais Romain Loeffel se plaît trop, pour l’instant, dans la peau du rapace pour devenir un ours ou une panthère. Avec son tricot grenat, ce défenseur attiré par le filet va continuer à se mettre en avant deux ans de plus aux Vernets. Avec 41 points, il n’y a que Romy (46) et D’Agostini (45) qui ont fait mieux que lui. Il a bien mérité ce casque d’or! 

 

Robert Mayer, «Yes he canne»

Arrivé un peu sur la pointe des pieds et longtemps blessé la saison dernière, Robert Mayer aura mis du temps à s’imposer. De gros doutes ont accompagné ses débuts dans la cage des Aigles. Il aura fallu qu’un jeunot (Descloux), le bouscule en début de championnat pour qu’il se réveille. Dès lors, peut-il faire oublier Tobias Stephan, l’ancien ange gardien des Vernets? «Yes he canne!» Certains n’hésitent pas à dire que c’est déjà fait!

 

Marco Pedretti, La canne à «susucre» 

Il devrait toujours y avoir un Jurassien dans l’équipe. Il ne fera jamais grise mine dans le vestiaire. A Ajoie, on sait former des guerriers. Marco Perdretti méritait une «canne». Arrivé à l’essai après la relégation de Rapperswil, Chris McSorley lui a donné des «susucres» en lui proposant des contrats au mois. Le Bruntrutain s’est accroché et il a convaincu le boss, qui l’a ensuite engagé pour la fin de saison. Et sans doute plus puisqu’affinités.

 

Jim Slater, La canne magique

Roi des engagements, il a eu l’art de transformer les Aigles. Débarqué des Jets de Winnipeg au début d’octobre, l’Américain aux 592 matches de NHL a fait d’une équipe plutôt moyenne à son arrivée un candidat au titre. «Avec lui, ce Ge/Servette peut aller très loin», nous confiait le Fribourgeois Jérémie Kamerzin. «C’est lui qui a mis le gouvernail», confirme un McSorley qui possède une option pour conserver son magicien. 

 

Arnaud Jacquemet, Le plastron d’or

Rien ne peut arrêter Arnaud Jacquemet. Ni les blessures, ni les coups de boutoir des adversaires, ni les coups tactiques de Chris McSorley. Le Valaisan est un dur qui cache sous son plastron un cœur tendre. Il a joué ailier, centre, défenseur. Il a surtout joué blessé en fin de saison. Pommette fracturée, il a continué à se coucher sur les pucks. Il ne s’est pas couché quand Maxime Lapierre cherchait sa tête. Chapeau Arnaud.

 

Damien Riat, Le «Palet neuf, palet bien» 

Personne ne connaissait Damien Riat, hormis les aficionados du mouvement junior de Ge/Servette. Son retour cette saison au bercail après trois ans au Canada et en Suède est une réussite totale. «Palet neuf, palet bien». Le jeune talent de 19 ans a tout pour plaire. Un sens de la passe géniale, un coup de reins ravageur, un coup d’œil rapide, il checke, défend, et marque. S’il confirme ces prochaines saisons, la NHL lui tend les bras.

 

Noah Rod, Le cross-check

Constamment à l’affût, le rapace insouciant est souvent impitoyable. Museau pointu, Noah Rod est un requin dévoreur d’espaces. Drafté la saison passée par les Sharks de San Jose (NHL), il a franchi, comme on le lui demandait, un palier cette saison. Son chef est content de sa progression. Mais le No 96 doit encore apprendre à maîtriser ses charges. Pour ses deux suspensions en play-off, il mérite ce petit cross-check!

 

Johan Fransson, La canne à pêche 

«Tjena Kompis!» En suédois, cela signifie «Salut mon ami!» Chaque matin ou avant un match, il débarque au vestiaire un large sourire aux lèvres. Tous ses coéquipiers et son entourage apprécient son talent mais aussi la simplicité de «ce bon type», toujours de bonne humeur. Ni diva, ni foireur, ni hypocrite, ce camarade exemplaire a surtout prouvé qu’il avait la «pêche» sur la glace, notamment dans les séquences de power play. 

 

Goran Bezina, Le palet loyal 

Quid de l’avenir de «Captain» Bezina? S’il souhaiterait profondément rester du côté des Vernets, le chouchou du public devra néanmoins convaincre le général McSorley qu’il peut encore porter les Aigles vers les sommets. Pour l’heure, son futur en grenat s’inscrit en pointillé. Mais le loyal combattant (36 ans) n’est pas près de rendre les armes et entend bien continuer à gagner des batailles en faisant du palet des Vernets son royaume. 

 

Tom Pyatt, la canne blanche

La cage était vide! S’il n’avait pas raté l’immanquable, l’épilogue de la série entre Ge/Servette et Lugano se serait écrite ce soir aux Vernets. On se demande encore comment l’attaquant ontarien a fait pour manquer son tir à l’aveugle lors de l’acte V. Les Aigles auraient alors mené de deux longueurs et les Tessinois n’auraient jamais pu égaliser à 15 secondes du gong. Pour que cela ne se reproduise pas en NHL, on lui offre cette canne blanche! 

 

La fête, samedi…

 

Samedi, dans le hall principal de la patinoire des Vernets, tous les joueurs de Ge/Servette vous donnent rendez-vous pour la désormais traditionnelle cérémonie de fin de saison. Dès 17 h, les fans genevois pourront se presser aux diverses buvettes et faire un dernier tour du côté du shop avant la pause estivale. La remise des trophées de la saison 2015-2016 se fera à partir de 18 h. Aux alentours de 18 h 45, les joueurs se prêteront à une séance de dédicace. Pour les plus motivés, la fête se poursuivra du côté du McSorley’s Pub.  La canne blanche