15 septembre 2017

L’attaquant de Ge/Servette, solide face à Davos, espère trouver grâce aux yeux de Craig Woodcroft

 

Kay Schweri? Il ne fait visiblement pas très bon prononcer son prénom ni son nom du côté des Vernets. Il y a comme un malaise autour de l’attaquant de Ge/Servette, en désespoir de temps de jeu. «J’ai un jeune joueur avec beaucoup de qualités. Il revient de blessure et essaie de se faire une place dans l’équipe», répond machinalement un Craig Woodcroft irrité par la question. Et pourtant, ladite question, pertinente, demeure légitime. Déclaré grand espoir du hockey suisse, l’Aigle ne se nourrit que de miettes de pain depuis son arrivée, la saison dernière, à Genève. Il ne doit ses premières minutes de la saison, disputées sur la glace de la Vaillant Arena (en tant que 13e attaquant), à Davos mardi, qu’au forfait de dernière minute de Nathan Gerbe, tombé malade peu avant le coup d’envoi. «Je ne m’attendais pas à jouer et tout est arrivé très soudainement, explique Schweri. Je dois dire que je n’ai pas eu le temps de tergiverser. J’ai dû rapidement m’équiper et mon objectif était simple: donner le meilleur de moi-même.» Entré en jeu alors qu’il y avait déjà 3-0, il a su se mettre en évidence.

 

Gerbe opérationnel?

 

Présent à l’entraînement jeudi matin aux Vernets, Gerbe pourrait retrouver sa place ce vendredi soir aux Vernets face à Berne. En cas d’absence du No 7, Schweri sera-t-il à nouveau convoqué pour pallier l’absence de son coéquipier? «Non, pas forcément», répond Woodcroft, sans en ajouter davantage. Le coach a d’autres options.

 

Le principal intéressé, lui, encaisse. «C’est clair qu’actuellement ma situation ne me convient pas. Je ne suis pas content. Depuis le début de la saison, je m’entraîne très dur pour essayer de gagner la confiance de l’entraîneur. Au final, et de toute façon, ce n’est pas moi qui décide, je n’ai évidemment pas mon mot à dire.»

 

Surnuméraire face à Fribourg et treizième attaquant contre Lausanne sans être entré en jeu une seule fois, le jeune homme de 20 ans doit prendre son mal en patience. «J’aimerais être sur la glace et contribuer au succès de l’équipe au lieu de rester assis sur le banc ou dans les tribunes, soupire le Zurichois. Je dois continuer à travailler pour que les choses changent.»

 

Celui qui n’était déjà pas dans les bons papiers de Chris McSorley la saison passée (le coach lui reprochait son manque d’implication en défense) va devoir se surpasser pour trouver grâce aux yeux de son nouvel entraîneur: «Il veut que je m’améliore dans tous les secteurs. Aussi bien offensivement que défensivement.» Auteur d’une solide performance contre Davos, Schweri ne désespère pas. «Dans les Grisons, le coach était content de ma performance et de l’énergie que j’ai dégagée. Mais au bout du compte, on ne retient que la défaite. Or, je suis conscient que si je continue sur cette voie, mon travail finira par payer.»

 

«Respecter la tactique»

 

Avec ou sans Kay Schweri, c’est un Craig Woodcroft remonté qui a procédé à quelques changements dans ses lignes suite à la déroute davosienne. «Oui, mais ce n’est pas le plus important. Moi, je veux voir des gars sur la glace qui ont la volonté d’aller gagner des matches. D’aller au combat. Mais, avant tout, j’attends de mes joueurs qu’ils respectent la tactique qui a été mise en place. Si chacun évolue comme il le souhaite, ça ne va pas fonctionner.»

 

Le technicien des Aigles attend plus de ses hommes pour lancer définitivement cette saison: «Nous n’avons pas mal joué à Fribourg. Mais nous n’avons pas assez bien joué pour gagner. Contre Davos, nous ne nous sommes pas donné l’opportunité de l’emporter parce que les joueurs n’ont pas appliqué le schéma de jeu qui avait été mis en place, c’est tout. Les gars ont été bien entraînés, bien préparés, maintenant c’est à eux de montrer qu’ils sont à la hauteur.»

 

Et Woodcroft de prévenir: «L’équipe aurait tort de croire que Berne, ou n’importe quel autre club dans cette ligue d’ailleurs, offre la rencontre sur un plateau. Il n’y a que cinquante matches avant d’arriver aux play-off. C’est maintenant à elle de prendre sa destinée en main et d’entamer chaque partie avec la plus grande des déterminations.»

 

Power-play

 

L’affiche Berne, champion en titre, rend visite aux Aigles ce vendredi soir aux Vernets. Après deux défaites de rang, les Grenat ont à cœur de renouer avec le succès lors de cette 4e journée. Coup d’envoi à 19 h 45.

 

L’effectif Mayer, Douay, Impose, Massimino, Chuard, Leonelli, Antonietti sont blessés. Rod (San Jose) et Riat (Washington) sont en camp d’entraînement aux Etats-Unis. Gerbe, malade face à Davos, sera probablement apte à jouer.

 

Le mot de Craig Woodcroft «Face à Berne, j’attends de mes joueurs qu’ils évoluent simplement, rapidement et, surtout, avec dureté.»