26 octobre 2015

Les Genevois s’imposent aux tirs au but après avoir mené 3-0. Lourde ambiance samedi soir aux Vernets

 

La scène, aussi cocasse soit-elle, aura eu le mérite de détendre quelque peu l’atmosphère, l’ambiance étant devenue quasi irrespirable, samedi soir aux Vernets en fin de rencontre. La scène? Elle a vu la mascotte des Aigles, Calvin, s’affubler d’un tricot zébré et de grandes lunettes de soleil avant de déambuler à l’aveugle – mais bien guidé par son homologue féminine Calvina – devant un public alors hilare. A ce stade de la partie, Zoug venait de recoller au score dans le troisième tiers alors que Ge/Servette avait mené 3-0 à la mi-match pour finalement voir Tobias Stephan et ses coéquipiers arracher la prolongation.

 

Car, une fois n’est pas coutume sur les bords de l’Arve, le corps arbitral – Didier Massy notamment – était pris en grippe par une kyrielle de fans en colère. Les hommes au sifflet se sont mis à dos tout le public genevois sur l’égalisation zougoise signée Tim Ramholt. A deux minutes de la fin du temps réglementaire, les supporters des Aigles réclamaient avec véhémence un hors-jeu sur le but qui a conduit à la prolongation.

 

«C’est bizarre, il se passe toujours quelque chose, regrettait, désabusé, le boss des Vernets juste après le tir victorieux de Noah Rod dans la séance des tirs au but. Je ne me sens pas victime de tricherie car ils ne sifflent pas contre nous mais il y a toujours des décisions prises par les arbitres qui restent un mystère pour moi. De mon point de vue, ils n’ont pas su gérer la partie comme ils auraient dû le faire.»

 

A la sortie de la glace, la frustration était surtout palpable dans le vestiaire grenat malgré les deux points encaissés face à l’une des meilleures formations du pays de ce début d’exercice 2015-2016. «C’est clairement un point de perdu, pestait Noah Rod. On doit plier le match dans le premier tiers durant lequel on évolue à 5 contre 4 puis à 6 contre 3! On n’arrive pas à la mettre au fond alors que l’on évolue en power play pendant sept minutes, c’est vraiment rageant.»

 

Commotion pour Pedretti

 

Samedi soir, les Aigles ont en effet très vite mené 2-0 par Jacquemet et Loeffel avant de se retrouver en supériorité numérique suite à une charge assassine de Yannick Blaser sur Marco Pedretti. Le No 87 des Aigles a été emmené aux Urgences en ambulance après être resté immobile sur la glace pendant quelques instants. Le défenseur s’est finalement relevé sous un tonnerre d’applaudissements. Reste que les nouvelles ne sont pas bonnes: «Marco ne savait plus où il était et ce qu’il venait de se passer. Il était même incapable de se remémorer la journée écoulée. Pire, il n’était même plus en mesure de dire au médecin quel était la date et le mois de l’année, s’inquiétait Chris McSorley. Tout ce que je sais pour l’heure, c’est qu’il souffre d’une très grosse commotion. Il va cruellement nous manquer pour les rencontres à venir. Je lui souhaite de se rétablir le plus vite possible. C’est tout ce qui importe.»

 

Loeffel en jaune

 

La mauvaise nouvelle passée, c’est un Romain Loeffel tout sourire qui savourait la victoire samedi soir, malgré le point «égaré». Auteur d’un doublé face à Tobias Stephan et d’un superbe backhand sur le premier but, le Chaux-de-Fonnier revêtira pour la première fois vendredi à Bienne le maillot et le casque de top scorer qu’il a ravis à Johan Fransson. «Je dois avouer que cela me fait un peu bizarre, rigolait l’intéressé. En tant que défenseur je ne m’imaginais pas vivre cette situation dans ma carrière.»

 

Avec ces deux points et un match en moins suite au problème connu vendredi face à Lausanne, Ge/Servette s’est évité de justesse de passer la semaine sous la barre. Au classement, les Aigles devancent… Bienne seulement à la différence de buts. Les Genevois sont prévenus. 

 

Simek aura le No 14! (par Virgulator)

 

Et si Juraj Simek, remercié par Chris McSorley à la fin de décembre, revenait aux Vernets? Cette question, la Tribune de Genève se la posait le 21 septembre déjà. Un peu plus d’un mois plus tard, revoilà donc l’attaquant suisse aux racines slovaques en grenat. Il débarque ce matin à Genève. «J’ai été contacté une première fois il y a deux semaines, explique l’ex-junior bernois. Une fois c’était oui, une fois non et à la fin… je suis vraiment très content après six mois d’horreur!» Viré en mars par Lugano, le gaucher s’est retrouvé au chômage technique, à Guin, dans l’attente d’un nouveau job. «Je m’entraîne depuis avril là-bas, je suis prêt physiquement», assure Juraj qui a signé un contrat jusqu’au terme de la saison. «Mais je vais vraiment donner le meilleur de moi-même pour convaincre Chris de rester le plus longtemps possible à Genève, renchérit celui qui a inscrit 111 points en 244 matches avec les Aigles de 2011 à 2015. A moi de jouer comme l’entend McSorley: à savoir comme je le faisais avant mais dans les deux sens de la patinoire!»

 

Le coach ontarien, qui a longtemps négocié son salaire avant son retour, est heureux de ce dénouement. «C’est un joueur avec beaucoup de talent qui peut amener beaucoup au club, précise le boss. A l’époque, quand il m’a fait part de son envie de rejoindre la KHL, cela ne m’a pas posé de problème. J’ai respecté son choix. Il est vrai que parfois Juraj joue un peu trop pour lui mais c’est un trait de caractère. Il est content de revenir à Genève et espère pouvoir briller et aider ses coéquipiers à gagner davantage de matches.»

 

Son numéro neuf ayant été récupéré par Damien Riat, Juraj Simek portera le 14. «C’est le No que j’avais quand j’étais aux Etats-Unis (en AHL, de 2006 à 2011)», sourit le futur papa, dans l’attente de l’heureux événement depuis plusieurs jours déjà. «Le bébé ne veut pas venir, peut-être attend-il que j’endosse à nouveau ce tricot grenat!» Et s’il arrivait aujourd’hui?