24 novembre 2018

Ge/Servette s’offre le leader, Bienne. Les Grenat, solides et efficaces, tenteront d’exporter ce savoir-faire ce samedi à Fribourg

 

Il y a la victoire. Propre. Indiscutable. Une sorte de match référence qui a laissé les Biennois sans voix. Mais il y aura peut-être plus à retenir de cette soirée de gala. On a comme l’impression que Ge/Servette s’est remis sur les rails. On a surtout l’impression que Chris McSorley a repris la main après quelques semaines de flottement. On attendait depuis le début de la saison un geste fort de la part de l’entraîneur. Il est venu avec ce choix radical de placer Tim Kast en défense, en lieu et place de Goran Bezina.

 

Et si c’était ça, le meilleur transfert de la saison (le replacement de Kast)? À voir le No 19 bien dans ses patins, positionné en défense, on se dit que cette solution pourrait bien être davantage qu’un (joli) coup d’essai. Contrairement à ce qu’il a déjà fait dans le passé, le technicien n’a pas agi dans l’urgence des urgences. S’il a demandé à Tim Kast de reculer pour mieux sauter, c’est pour remettre un peu plus de vitesse dans sa défense et non pas pour remédier à l’une ou l’autre blessure, comme ce fut parfois le cas dans passé assez récent.

 

Avec cinq attaquants

 

C’est donc bel et bien en tant que pilier de la défense que Tim Kast a évolué hier soir. En compagnie d’Arnaud Jacquemet, qui lui aussi fut attaquant dans une autre vie, il a une fois de plus démontré toute son intelligence de jeu et sa capacité d’adaptation. «On peut dire que quand nous étions sur la glace, Genève jouait avec cinq attaquants, se marre Tim Kast. C’est vrai que pas mal de monde a été surpris en découvrant l’alignement. Quant à moi, j’ai essayé de faire de mon mieux et de ne surtout pas me poser de question. Je suis là pour aider l’équipe avant toute autre chose.»

 

«Tout bascule très vite»

 

Ce duo défensif a été épatant. À l’image d’un groupe qui retrouve des couleurs en revenant à ses fondamentaux. Pas de fioritures, pas de grigri, et une belle simplicité dans le jeu. Avec un mot d’ordre: discipline. Cela passait par le respect du plan de jeu qui avait déjà été appliqué mardi soir contre Fribourg. «J’ai toujours cru en ce groupe, reprend Tim Kast. Je sais que certains médias estiment que nous sommes destinés à jouer les play-out. Mais nous sommes en train de démontrer que nous ne lâcherons rien. Tout bascule très vite dans ce championnat. On vient de battre deux équipes qui jouent la tête du classement.»

 

Des adaptations payantes

 

Après sa semaine en enfer, Ge/Servette a su corriger le tir. «On a changé certaines choses dans notre système défensif en faisant de petites adaptations», avait expliqué Louis Matte, mardi soir, sans toutefois entrer dans le détail ni dévoiler son jeu. Déjà que le staff est jugé obsolète par certains, il n’allait pas encore donner la clé du coffre à ses détracteurs. Le résultat de ces ajustements, c’est que les Aigles semblent renaître de leurs cendres. Alors qu’ils étaient si souvent à la rue, pris de vitesse, les voilà qui ne concèdent pour ainsi dire plus le moindre surnombre à l’adversaire. C’était déjà vrai contre Fribourg. Cela s’est confirmé contre le leader du championnat. Un HC Bienne qui connaît un petit coup de mou, paraît-il. Mais qui est surtout tombé sur plus fort que lui, le temps d’un soir tout du moins.

 

Cela ne fait que confirmer une vérité: on ne défend bien que si tout le monde y met du sien. À commencer par les attaquants, bien plus concernés depuis deux matches. «C’est une somme de petits détails, c’est vrai, confirme Floran Douay, une nouvelle fois buteur. On devait absolument mieux jouer dans les deux sens de la patinoire. Et c’est que nous avons fait depuis deux matches. On a donc vraiment été solides et ça fait du bien. On est mûrs pour enfin gagner à l’extérieur.»

 

Pour enfin cueillir une victoire qui, là aussi, en dirait long sur le redressement entrepris.