2 mars 2015

Si GE Servette continue à jouer contre Lugano comme son coach, Chris McSorley, s’exprime en marge de ce quart de finale des play-off, ça promet!

 

Une demi-heure après le succès fêté à Lugano lors de l’acte I du quart de finale des play-off (3-2), Chris McSorley rayonne. L’évidente conséquence du vilain tour joué à Patrick Fischer et à ses attaquants vedettes.

 

Durant la dizaine de minutes passées en sa scintillante compagnie, l’Ontarien lâche quelques perles savoureuses. Interrogé sur l’improbable coup d’accélérateur d’Eliot Antonietti, qui a volé le puck à Fredrik Pettersson avant de le laisser sur place pour aller offrir l’ouverture du score à Taylor Pyatt à 4 contre 5 (20e), l’Ontarien use de son phrasé unique pour évoquer la tour de contrôle de son arrière-garde (197 cm).

 

Questionné sur ce jeu de puissance décisif et sur le rôle magnifique qu’y joue Romain Loeffel à la ligne bleue, il s’emballe. Avant de proposer les services de son organisation au soussigné pour effectuer les (longs) trajets en direction du Tessin avec le car de l’équipe: «Si tu veux, tu peux voyager dans le car avec nous jeudi. On s’arrête au restoroute de ton choix pour que tu puisses récupérer ta voiture. On peut même s’écarter un peu de l’autoroute et te ramener devant chez toi. Mais seulement un peu, hein?» Un grand moment.

 

Son contenu n’est pas sans rappeler une réponse du patron des Vernets retranscrite en fin de semaine par un confrère de la Tribune de Genève . Quand on lui a demandé s’il ne craignait pas que Juraj Simek, ex-Genevois devenu Luganais en cours de saison, ne révèle les secrets de son jeu, il avait lancé: «Juraj ne comprenait rien au système. Il n’a donc pas beaucoup de secrets à dévoiler.» Et pan!

 

Les snipers de la Resega

 

Même lieu que samedi soir (la Resega), même contexte (un quart de finale des play-off), mais état d’esprit diamétralement opposé: il y a 12 mois, Chris McSorley venait de voir son équipe perdre l’acte II 3-0 et ramasser 17 (!) pénalités mineures.

 

A l’heure de l’analyse, le technicien s’était aussi lâché: «J’ai vu des gars se faire tirer dessus par des snipers cachés dans le public, puis ressusciter quelques instants plus tard.» Plus loin: «Lugano doit avoir le meilleur docteur d’Europe. La saison prochaine, je vais virer tout mon staff médical et engager celui de Lugano.» Une semaine plus tard, son équipe gagnait la série 4-1.

 

Sacré Chris McSorley!

 

« Eliot Antonietti, c’est la chapelle Sixtine de GE Servette. Quand un adversaire se trouve devant et regarde vers le haut, il doit se dire: «Waouh!»

« Quand Antonietti se met à patiner à toute vitesse en direction des buts adverses, il est, pour l’adversaire, comme un tram des TPG (Transports Publics Genevois) lancé à vive allure: inarrêtable!»

« Si Romain Loeffel ne s’était pas blessé en fin de saison régulière l’année passée, nous aurions gagné le titre»

 

Mayer jouera-t-il demain?

 

L’ouverture d’une procédure ordinaire pour un coup de bloqueur asséné, samedi, par le gardien de GE Servette dans le visage de l’attaquant de Lugano Brett McLean (58e) provoque des sueurs froides aux Vernets. Dans le feu de l’action, ce geste n’avait été sanctionné que d’une pénalité mineure. Il avait d’ailleurs conduit le GSHC à évoluer durant de longues secondes à 4 contre 6.

 

L’ennui? D’après un spécialiste de l’arbitrage consulté par «Le Matin», ce geste pourrait valoir quelques soucis au GSHC. En effet, selon la règle 219 i de l’IIHF, un coup de bloqueur dans le visage d’un adversaire doit être sanctionné d’une pénalité de match. Or qui dit pénalité de match dit suspension automatique pour une rencontre (au minimum). «Comme on ne donne plus de pénalité de match dans le feu de l’action, il aurait été juste, d’après les images que j’ai pu voir, de sanctionner Mayer de cinq minutes de pénalité assortie d’une méconduite de match, précise notre interlocuteur. Une telle sanction engendre ensuite automatiquement l’ouverture d’une procédure ordinaire. Cela n’a pas été sifflé ainsi, mais ça aurait dû l’être.»

 

Reste désormais à savoir si le geste de Mayer sera à ranger dans la catégorie «infraction à la règle 219 i de l’IIHF». Si Reto Steinmann s’en persuade, il se pourrait que GE Servette soit privé de son gardien No 1 lors de l’acte II, demain aux Vernets.

 

Cette scène rappelle celle qui avait valu un match de suspension en mars 2014 à Martin Gerber. Le gardien des Kloten Flyers avait asséné un coup de bloqueur dans le visage de Gregory Sciaroni en quarts de finale face à Davos (acte III). Il s’était fait expulser (cinq minutes de pénalité + méconduite match) et avait pris dans la foulée un match de suspension après l’ouverture d’une procédure ordinaire.