18 octobre 2017

La «routourne», si chère à Franck Ribéry, a par définition un caractère ultrasensible, hyperinstable. Alors les destins se font ou se défont sans qu’on comprenne toujours pourquoi ni comment. Prenez GE Servette, par exemple. Après un début de saison proche de la catastrophe, avec une infirmerie débordante et un leader en partance pour Lugano (Romain Loeffel), les Aigles auraient eu bien des raisons de s’effondrer, hier soir devant Davos. Eh bien non: courageux dans l’adversité, disciplinés et unis pour conjurer le sort, les joueurs de Craig Woodcroft ont battu les Grisons (3-0), enchaînant ainsi deux victoires pour la première fois de l’exercice en cours.

 

Il est encore bien tôt pour affirmer que la roue a tourné pour de vrai. Mais le cœur dont ont fait preuve les «grenat» constitue un important motif d’encouragement pour leur coach canadien et leur public, clairsemé (4869 âmes) mais enfin heureux hier soir. Au point de fêter de nouveau Robert Mayer, portier récemment malheureux devant son filet mais remarquable face aux attaquants davosiens et auteur de son premier blanchissage de la saison.

 

Les visages genevois ne trahissaient aucune ivresse après l’ultime coup de sirène, juste un joli soulagement. L’idée d’un nouveau départ voire d’un départ tout court? Elle a le temps de faire son bonhomme de chemin, notamment à Berne dès vendredi soir, où la «routourne» perd parfois la tête. En attendant, GE Servette, revenu à deux points de la barre, fait mine de relever la sienne. C’est, en soi, un petit événement.