La «routourne», si chère à Franck Ribéry, a par définition un caractère ultrasensible, hyperinstable. Alors les destins se font ou se défont sans qu’on comprenne toujours pourquoi ni comment. Prenez GE Servette, par exemple. Après un début de saison proche de la catastrophe, avec une infirmerie débordante et un leader en partance pour Lugano (Romain Loeffel), les Aigles auraient eu bien des raisons de s’effondrer, hier soir devant Davos.

Toute la sainte nuit, je m’étais abreuvé des prouesses de Wayne Gretzky, des envolées de Sidney Crosby, visionnées en boucle dans l’espoir d’un mimétisme divin. Pas question de passer à côté de la chance d’une vie: hier, j’avais entraînement avec Chris McSorley. Première séance de hockeyeur dans mon existence. Une heure et quart de pratique pour marquer les esprits, convaincre le patron que oui, je peux apporter quelque chose à son équipe, GE Servette.

 

Timothy Kast, joker du power play genevois, a bien digéré la Coupe Spengler. Le voilà déterminé à faire en sorte que sa première saison en LNA ne soit pas la dernière.

 

Une Coupe Spengler au palmarès, un statut de joker décisif sur les situations spéciales et une fin de saison appétissante à l’horizon: Timothy Kast avait toutes les raisons de franchir le cap de la nouvelle année avec un large sourire.On a retrouvé l’attaquant de GE Servette (deux buts et un assist dans les Grisons) hier midi, le temps d’un thé en ville, sans trop savoir s’il avait atterri.